Au Panama, il n’y a pas que des plages, une grande ville et un canal, il y a aussi une superbe campagne montagneuse. Peu de voyageurs font une halte a Santa Fe, ils ont bien tort, c’est le coin idéal pour se poser, se balader et découvrir le Panama de l’intérieur.

Pour découvrir l’intérieur des terres, la plupart des voyageurs se rendent à Boquete, dans l’ouest du pays. Nous avons pris une autre option, plus sur notre itinéraire. Nous avons également zappé cette destination car certains voyageurs s’y étant rendus nous ont décrit un coin pas si idyllique que ça : les retraités américains ont envahi la ville depuis quelques années, les résidences barricadées se sont multipliées et les prix se sont envolés. Le petit village paisible semble s’être transformé en grande maison de retraite surprotégée… J’exagère outrageusement, mais vous voyez le topo.

Une halte a Santiago avant d’aller à Santa Fe ? Si vous n’avez pas le choix

Bref, pour nous rendre à Santa Fe, il a fallu traverser une bonne partie du pays, et nous n’avons pas pu faire tout le trajet en une journée. Nous nous sommes donc arrêtés le soir à Santiago, une ville assez grande dans le centre du pays, point de départ de l’unique route reliant Santa Fe.
Ce n’est pas du tout une ville touristique et l’offre hôtelière nous a vite fait nous en rendre compte… Le choc fut assez rude sachant que nous arrivions de Bocas del Toro, endroit idyllique s’il y en a. Arrivés à la gare routière, nous avons demandé à quelques personnes pour trouver un endroit où dormir. Un gars nous indique soit disant l’hôtel le plus économique de la ville juste à côté : 40 € la nuit, gloups ! Nous tentons malgré tout notre chance en centre ville. Il y a quelques pensions, mais difficiles à trouver et un peu chère pour des chambres franchement pourries. Une des pensions que nous allions visiter indique en très visible et lisible : interdit aux homosexuels… Ultra choquant, inutile de vous dire qu’on est même pas rentrés dedans.
On finit tout de même par trouver une chambre très économique, mais glauque, à 11 $ (8 € environ), au dessus d’un bar glauque, dans un quartier glauque, dans une ville glauque…

Un choix d’hébergement très limité a Santa Fe…

Nous nous sommes levés tôt le lendemain matin (allez savoir pourquoi), pressés d’arriver à Santa Fe. Une fois à destination, nous entamons notre rituelle tournée des hôtels, hostel, auberges etc.

Le soucis, c’est qu’il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent… Nous ne trouverons qu’un seul hostel d’ouvert. L’endroit est vraiment très sympa, mais cher (33 $ – 24 € la chambre double). Mais comme on n’a pas le choix…

Hostal de Santa Fe
Hostal de Santa Fe

Enfin posés, nous découvrons les lieux avec beaucoup de plaisir, à part la cacophonie des galinacées et les concertos de chiens en waf majeur, c’est très calme, paisible et beau.

Les montagnes de Santa Fe dans la brume
Les montagnes de Santa Fe dans la brume

Un village qui a tout pour ravir les voyageurs indépendants

Les voyageurs arrivant jusqu’ici sont concentrés à l’hostel, soit 6 personnes nous inclus, on comprend mieux pourquoi les autres hôtels sont fermés en cette saison. C’est l’occasion de rencontres sympathiques, notamment un couple de français venant de la Réunion qui après un premier voyage de 3 ans et demi, refont un nouveau long périple. Seule contrainte, être en juin à Tahiti, trop dur !

Nous passerons trois jours là bas, le temps d’épuiser nos deniers (nous serions bien restés plus longtemps, mais pas de distributeurs de billets dans le coin…), à nous balader le matin dans la montagne et à profiter des hamacs et de l’ambiance joviale du village l’après midi (malgré la pluie tous les jours à partir de la mi-journée).

Les environs de Santa Fe
Les environs de Santa Fe
Enfants de Santa Fe
Rencontre sur le chemin

Nous avons également visité la ferme de Maria et Chong, un couple incroyable, qui gère d’une main de maître une petite ferme bio. Maria, un sacré personnage qui devrait faire l’objet d’un article à part entière, nous a montré son exploitation qu’elle et son mari ont modelé de A à Z depuis 30 ans.

Ils sont partis de 0, après avoir récupéré quelques terres laissées à l’abandon par un grand propriétaire terrien dont les enfants n’ont pas voulu reprendre l’exploitation. Tout ce qu’ils mangent aujourd’hui, ils le produisent : riz, légumes, condiments, fruits, poisson, porc, miel…

Une agriculture vivrière qui leur permet de manger et quelques surplus qu’ils vendent pour acheter les vêtements, payer l’électricité etc. L’accueil de touristes depuis deux ans pour faire visiter la ferme apporte également un complément bienvenu. Ils ont encore plein d’enthousiasme et de fraîcheur à transmettre leur passion. Lors du repas, Maria nous fera même l’honneur de nous apprendre à confectionner des patacones à partir de banane plantain (un régal).

Un bel exemple pour beaucoup d’autres dans cette période de transition où les paysans ont d’avantage confiance en eux, réclament des terres pour cultiver pour eux mêmes et non de gros propriétaires terriens comme jusqu’à lors (dans des conditions souvent plus proches de l’esclavagisme que du salariat). Tous les pays d’Amérique latine n’ont pas fait leur réforme agraire et les terres de tout un pays sont parfois concentrées dans les mains de quelques dizaines de familles. Un héritage du système colonial Espagnol transmis jusqu’à aujourd’hui et qui a provoqué des mouvements sociaux importants, voir des révolutions, telles que le mouvement des sans terre au Brésil ou au Chiapas (Mexique), ou encore un peu moins directement la création des FARCs en Colombie, des sandinistes au Nicaragua et j’en passe.

Au final, c’est une très belle destination, le genre d’endroit où on pourrait rester coincé des semaines, juste à profiter du cadre.

Si vous êtes un voyageur indépendant qui cherche à se poser dans un endroit paisible pour aller explorer les montagnes et la campagne Panaméennes, ne cherchez pas plus loin, c’est ici qu’il faut aller.

Cascade
Une petite cascade pour terminer ?

La prochaine étape sera plus agitée ! Nous nous sommes rendus à Panama ciudad, cette grande ville remplie de contrastes entre les buildings, le quartier historique, le canal et les parcs naturels.

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