Après une brève halte à Tegucigalpa où nous avons assisté à un télé-crochet dans le parc central, nous voici de nouveau au Nicaragua après 4 ans d’absence. Nous sommes particulièrement contents de pouvoir découvrir un peu plus le pays qui nous a donné envie d’inclure l’Amérique centrale à notre itinéraire. Nous arrivons par le nord, région montagneuse, forte de sa topographie mais aussi de son histoire.

C’est en effet dans le nord que les combats, durant les différentes guerres civiles, ont été les plus intense et les plus cruels.

Avant de toucher du doigt cette réalité historique, nous décidons de nous attaquer à une curiosité géographique locale : Le canyon de Somoto

Ce canyon a toujours été habité et donc connu de la population locale. Cependant ce n’est qu’à partir de 2003 que ce lieu a commencé à être ouvert aux curieux. En effet, deux scientifiques européens en le (re) découvrant ont songé que cet endroit pourrait en intéresser plus d’un. Depuis le canyon et ses alentours font partie d’une réserve.

Introduction au  tourisme communautaire à Somoto

Les bénéfices liées à l’activité touristique du canyon sont utilisés pour le développement des projets de la communauté (nouvelles infrastructures, aide à la scolarisation des enfants …) et apportent des revenus complémentaires aux familles qui habitent la réserve.

Olvin, notre guide, nous explique sa conception de l’organisation communautaire. Il préfère gagner moins et faire appel aux services d’autres personnes de la communauté plutôt que de s’enrichir en solo.

Ainsi, il fait appel à des familles qui ont des lanchas pour conduire les touristes, plutôt que de posséder sa propre lancha. Il amène également les touristes au mirador ou d’autres lieux qui nécessitent un droit d’entrée supplémentaire car ils sont entretenus par d’autres familles.

Il nous explique aussi le fonctionnement en coopérative qui permet d’avoir plus de visibilité, plus de crédibilité et de pouvoir mutualiser des investissements qui seraient impossible seul.

Il paraît fier de cette organisation communautaire et n’hésite pas à critiquer les guides qui n’en font pas partie et qui pour lui ne sont pas toujours sérieux et bien équipés.

Malgré ce discours de partage, quelques éléments sont dissonants

Le premier, la plupart des guides de son groupe sont ses frères, ainsi les revenus vont pour l’essentiel à sa famille. Cependant, vu leurs conditions de vie, on ne peut pas dire qu’il s’enrichisse sur le dos des autres, non plus.

Le deuxième, même s’il faut partager le travail, la compétition est présente. Olvin et sa famille ont leur maison quasiment à l’entrée de la réserve, des touristes satisfaits ont fait cadeau d’un immense panneau publicitaire qui détourne rapidement le regard du panneau officiel de l’entrée.

Vu leur emplacement, il ne m’étonnerait pas que ce groupe de guide (une douzaine) truste une bonne partie du flux touristique.

Malgré ces petits bémols, je pense que nous avons beaucoup à apprendre de cette organisation en coopérative qui permet de développer des activités rentables et viables pour plusieurs personnes là où l’entreprise d’une seule personne serait de toute manière vouée à l’échec.

Pour des expériences de tourisme communautaire en immersion dans une famille, vous pouvez lire nos carnets de voyage dans la réserve de Miraflor et dans la communauté de la Reyna

Puis, on se jette à l’eau dans le canyon de Somoto

Autour de cette discussion sur l’organisation touristique nicaraguayenne, nous avons tout de même visité le canyon. Nous avons pris l’option tranquille mais avec un peu d’aventure.

On commence par une petite marche dans une forêt sèche, on évite quelques cactus, avant d’arriver à un mirador dont la vue embrasse tout le canyon. Cela nous donne une idée de ce qui nous attend.

Canyon somoto
Canyon de somoto vue du mirador

On redescend vers la rive du Rio coco, nous tentons de sauver nos chaussures de la boue épaisse afin de rejoindre une lancha qui nous amènera dans le canyon.

Canyon Somoto lancha
Canyon de Somoto, depuis la lancha

En lancha, nous atteignons assez rapidement la partie du canyon qui n’est accessible qu’en crapahutant. La vraie visite commence. Je confie mon appareil photo à Olvin qui le place dans un sac étanche, qu’il balance à l’eau. Je retiens mon souffle et étouffe un léger cri.

Et c’est parti pour l’escalade, puis la nage … Olvin nous balance une corde, on s’y agrippe pour passer sans que le courant nous entraîne.

A la fin du parcours, nous faisons une pause en haut des rochers avec une vue sublime sur le canyon. C’est le moment ou Olvin nous demande si nous souhaitons sauter, plonger, bref se lancer dans les airs pour atterrir dans l’eau. Pour nous donner l’exemple, il se lance de 10 m comme s’il s’agissait d’une flaque d’eau. Nous commençons par 3m puis 10.

Au moment où je décide de sauter de 10 m, un serpent décide de passer et se promène tranquillement. Saut de 10 m + serpent ça fait beaucoup alors j’attends qu’il ne soit plus sur mon passage pour m’élancer.

Pour le retour, c’est plus simple, on se jette juste à l’eau et le courant fait le reste, il faut juste éviter les grosses pierres et maîtriser sa trajectoire. Quelques rapides pour les dernières sensations et nous voilà à dépasser les lanchas qui amènent de nouveaux touristes.

Pour nous remettre de nos émotions, un bon repas préparé par les sœurs d’Olvin nous attend. Nous le partageons avec deux touristes américaines avec qui nous entamons la discussion.

Notre prochaine étape : Esteli, ville du nord du Nicaragua de caractère, bastion de la révolution sandiniste

Infos pratiques – visite du canyon de Somoto

Transport jusqu’au canyon de Somoto

Le tour peut se faire à partir d’Esteli mais il faudra compter 4h aller retour de bus.

A partir de Somoto, vous pouvez organiser votre tour via votre hôtel.

Sinon prenez un bus ou un taxi en direction du canyon, il vous déposera à l’entrée de la réserve, quelques minutes de marche et vous voici à l’entrée où vous pourrez trouver également un guide.

Visite guidée du canyon de Somoto

Vérifiez bien que votre guide à un vrai et bon sac étanche (surtout si vous avez un appareil photo). Notre guide nous a également prêté des chaussures, ce qui s’avère très pratique car cela évite de se retrouver avec des baskets trempées et boueuses dans le sac à dos.

Prix excursion : 35 dollars incluant transport depuis Somoto, guide, matériel, repas du midi.

Nous sommes passés par l’hôtel qui pour ce prix nous a fait un grosse réduction sur le prix des chambres donc le surcoût du tour à été compensé par le prix des chambres.

Je pense que le moins cher est d’aller directement sur place.

Que voir, que faire à Somoto

Vous pouvez consulter wikitravel, le guide collaboratif qui regorge souvent de bons plans sur les hotels, restaurants, activités etc.

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