Qui dit Pérou dit Macchu Picchu, ligne de Nazca et lac titicaca… Mais il est d’autres trésors culturels que l’on ne pense pas nécessairement à regarder alors qu’ils sont sous notre nez, ou devrais-je plutôt dire sur notre tête.
Assez rapidement après notre arrivée au Pérou, j’ai pu en effet constater que le port du chapeau était une habitude fort ancrée chez les péruviens et plus particulièrement les péruviennes. Véritables marqueurs culturels, observer les chapeaux traditionnels péruviens, c’est découvrir un pan de la culture andine.
Non, tous les péruviens ne portent pas un bonnet !
Par pitié, quand je cause chapeau péruvien ne pensez pas immédiatement au célèbre bonnet dénommé aussi Chullo.
J’aimerai tordre le cou à un énorme cliché, le bonnet au Pérou est ce que le béret est à la France, vous avez compris ? Tout le monde n’en porte pas, loin de là.
Bien sûr certains l’utilisent mais je crois bien qu’en 2 mois de voyage dans ce pays, j’ai vu plus de touristes en porter que de locaux (tout du moins pour la version que l’on retrouve le plus sur les étals).
Je devrais d’ailleurs écrire un article sur les raisons obscures qui poussent les voyageurs en Amérique du sud à vouloir obstinément se trimbaler avec le combo pull en alpaga (au motif lama), poncho et bonnet. Heureusement certains reprennent leurs esprits une fois revenu chez eux car il est plus rare de revoir ces accoutrements. Ceux qui conservent par la suite ses habits sont pour moi une énigme absolue à moins que cela témoigne d’une nostalgie extrême d’un superbe voyage.
Vous l’aurez compris le bonnet péruvien ne détient donc pas le monopole du couvre-chef. Fait surprenant, les chapeaux au Pérou en disent long sur l’origine de celui qui le porte, car à chaque région correspond un chapeau. Il constitue donc un signe distinctif régional puissant.
J’ai fait quelques recherches sur internet mais je n’ai malheureusement pas trouvé de spécialiste sur cette tradition du chapeau au Pérou. Par conséquent, je ne pourrais partager avec vous que mon ressenti et mon analyse de capéophiliste* débutante.
Les réflexions d’une capéophiliste* néophyte
Première constatation : je dirais qu’il existe deux grandes familles de chapeaux. Ceux qui sont portés au quotidien, souvent simples et pratiques et ceux utilisés pour les fêtes traditionnelles, plus bariolés et sophistiqués.
Deuxième constatation : au quotidien ce sont davantage les femmes qui les portent. Ceci n’est pas très étonnant. Partout dans le monde, les femmes sont souvent les dernières gardiennes de la tradition. Ce n’est d’ailleurs pas toujours par choix personnel. Assigner les femmes à leurs rôles traditionnels, les empêcher d’accéder à une forme de modernité sont des méthodes de contrôle encore trop répandues. Le contraste vestimentaire, surtout à la campagne, est à lire aussi sous le prisme des inégalités de sexe.
Troisième constatation : Les péruviens ont une imagination sans limite en ce qui concerne les costumes traditionnels. Leur diversité est à l’image de celle des danses du pays que les spécialistes estiment au nombre de 20 000 !
Quatrième constatation : Les couvre-chefs sont aussi des indicateurs du statut social et/ou marital de la personne qui le porte. Pas besoin d’un statut Facebook !
Cinquième constatation : Les péruviens ont su exploiter et sublimer les matières naturelles dans la confection de leurs chapeaux (laine d’alpaga, colorants naturels…).
Un road trip en chapeaux (de roues…)
Du Nord au Sud, de l’ouest à l’est, sur notre route, nous avons croisé un certain nombre de chapeaux du quotidien.
A Cajamarca au Nord du Pérou, les femmes portent des chapeaux de pailles montants, finement tressés, aux larges bords.
A Huaraz, dans la cordillère blanche, nous retrouvons le fameux chapeau en feutre qui ressemble au borsalino. La particularité est qu’il est agrémenté d’un ruban satiné en forme d’éventail sur le côté.
Dans le canyon de Colca, le chapeau local est reconnaissable par les nombreuses broderies colorées qui le parsèment. Souple, il ressemble à une version chic et ethnique du bob. Il est porté au quotidien mais n’est pas délaissé lors de certaines fêtes comme celle de la candelaria.
A Puno, les petits chapeaux melons portés haut semblent flotter sur la tête des femmes leur donnant alors un petit air espiègle.
A quelques encablures de Puno, sur la péninsule de Capachica qui borde le lac Titicaca, les femmes qui se rendent en ville pour faire une course n’oublient pas de se faire coquette et de porter cet étonnant chapeau en feutrine agrémenté de pompons rose fluo et de broderies. Un beau contraste avec la vie rude des paysans.
Les jeunes filles quant à elles peuvent opter pour une version bonnet de nuit aussi flashy mais moins classe. Et pour avoir assisté à un match de volley, je peux vous garantir que jouer avec n’est pas facile.
Un chapeau pour chaque occasion
Le Pérou est un pays qui a su garder une grande partie de son folklore et notamment de ses danses. Pour chacune d’entre elles il existe des costumes et des couvre-chefs spécifiques.
Lors de notre voyage, nous avons assisté au concours de Marinera de Trujillo, une danse nationale du Pérou. Et là encore le chapeau n’est pas loin. Cette fois-ci c’est l’homme qui le porte, impossible de le louper. Ce chapeau de paille possède des bords gigantesques : idéal pour accentuer le mouvement des pas de danses. A moins qu’il n’essaye de détrôner le gigantisme du sombrero mexicain.
Les célébrations religieuses sont aussi une bonne occasion pour observer de sublimes chapeaux. Le métissage entre cultures indigènes et catholique offre de belles surprises.
La fête de la candelaria en l’honneur de la vierge du même nom est un florilège de costumes, masques et chapeaux, particulièrement à Puno. Ils ne sont pas sans rappeler ceux que l’on peut voir lors du fameux carnaval d’Oruro en Bolivie. De notre côté, nous avons assisté à celle de Cabanaconde, plus modeste mais qui n’est pas en reste question chapeau.
La fête de Qoyllurit’i est aussi un bel exemple de syncrétisme, Vanessa de Voyage Pérou nous en fait le récit et nous offre de belles photos de chapeaux qui, de part leurs plumes, font penser à ceux de tribus amazoniennes. Merci à elle de nous avoir permis d’utiliser ces photos pour illustrer l’article.
Autre fête racontée par Voyage Pérou, celle de la semaine sainte d’Ayacucho où entre chaque procession et autres cérémonies, la bière coule à flot. Le chapeau y est plus simple mais le dépaysement assuré.
Cherry Flamingo, une autre blogueuse a quant à elle eu la chance d’assister à la fête des croix à Cusco. L’occasion de voir de plus près ces fameux chapeaux en plateaux plats recouverts de tissus typiquement andin, ainsi que ces drôles de personnages cagoulés (les pabluchas ou ukukus). Ces derniers sont des personnages mythiques de la culture andine. Ils ont pour fonction de faire respecter l’ordre et les traditions liturgiques des fêtes. Ils mettent l’ambiance et réprimandent ceux qui tenteraient de gâcher la fête (personnes bourrées…). Leur nom vient du mot quechua qui signifie ours.
Si vous n’avez pas la chance d’assister à des fêtes traditionnelles, nous pouvons vous conseiller d’aller voir le spectacle de danse proposé à Cusco dans le cadre du Boleto Turistico. Cela ne remplacera pas l’expérience d’un festival andin ou d’une cérémonie inca, mais vous aurez un petit aperçu du folklore local en live et d’un mini musée de costumes traditionnels. Attention, la tête des mannequins est un peu effrayante comme vous pourrez le constater sur les photos.
Vous n’en avez pas eu assez ? Nous vous avons concocté un tableau sur Pinterest 100% chapeaux péruviens !
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D’autres articles évoquant les chapeaux péruviens ? Lisez notre visite au lac titicaca, à Cabanaconde au bord du canyon de Colca et découvrez la marinera de Trujillo, une danse traditionnelle
Pour aller plus loin
- Retrouvez nos 6 suggestions d’itinéraires au Pérou pour une durée d’une semaine à deux mois !
- Pour trouver l’inspiration, nous vous présentons les plus beaux paysages du Pérou (selon nous)
- Les sites archéologiques du Pérou qui nous ont le plus marqué
* capéophiliste signifie collectionneur de chapeaux. Je me suis limitée à une collection de chapeaux en photos car mon sac n’aurait pas suffit !
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Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.
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Super l’article! C’est vrai que les chapeaux (et les habits) fascinent, ils ont vraiment l’air d’avoir une histoire derrière chaque élément. Il est très facile de différencier par exemple ceux du Canyon de Colca et la région de Cusco, mais s’il y a bien toujours quelque chose en commun, c’est la quantité de détails!
ps: mention aux mannequins blancs, grands, yeux clairs, typiquement péruviens ;)
très bel article, superbes chapeaux et coiffes et tellement colorés….
Moi aussi j’adore ces chapeaux. J’ai la chance d’en avoir un chez moi :-)
J’en aurais bien ramené aussi mais ça aurait été la galère à transporter sur le reste du voyage ! Une prochaine fois qui sait si on retourne seulement au Pérou. Contente que ça vous plaise !
Merci pour cet article sur les chapeaux. Ici au Nord du Pérou on voit aussi toutes sortes de couvre-chefs, même si pour les plus jeunes, c’est le plus souvent une casquette. C’est dommage, mais peut-être c’est cela, le progrès …
Oui c’est en partie le nord du Pérou qui m’a inspiré l’écriture de cet article, leur usage tend à disparaître mais il est encore temps d’aller les découvrir.
C’est vrai que c’est toute une culture les chapeaux au Pérou!
Et encore notre article est loin d’être exhaustif, cela nous a beaucoup impressionné et pourrait faire l’objet de nombreux écrits. Une belle surprise !
De très belles images !
Acheter ou pas aux enfants demeure une vraie question en amerique du sud mais leur réponse que ce soit au pérou ou en équateur est toujours la même « si je ne vends pas je ne peux pas payer l’école ». Véracité ou pas ? entre les deux mon coeur à tranché
Cette question du travail ou de la mendicité des enfants est effectivement très importante. A chaque fois nous demandons l’avis aux locaux sur le bénéfice que cela peut réellement apporter aux enfants et à chaque fois la réponse est sans appel : si les enfants gagnent de l’argent cela n’incite pas les parents à les envoyer à l’école (car là bas ils n’en gagnent pas). A vouloir parfois aider on entre dans un cercle vicieux, nous l’avons vu dans de très nombreux pays. Cela dit, cela ne règle pas la question de l’accès à la scolarisation qui peut être complexe pour plusieurs raisons (coût, distance etc…). Je pense que si l’on veut aider les enfants à aller à l’école, il vaut mieux faire des dons à des ONG sérieuses qui œuvrent dans ce domaine. Ils connaissent les réalités locales et ce qui fait vraiment obstacle à la scolarisation des enfants (ce n’est pas toujours le coût mais aussi des représentations culturelles ou sociales qui sont en jeu).