L’Équateur est un pays magnifique pour découvrir l’Amérique du sud et plus particulièrement les pays Andins. En quelques heures de bus, après un incroyable trek en Amazonie nous nous dirigeons vers la sierra, la haute montagne au cœur des Andes, terre de volcans.
A côté de Riobamba, nous avons entendu parler d’une petite communauté : San Francisco de Cunuguachay (province de Calpi), au pied du majestueux volcan Chimborazo (6268 m). Un prêtre français a créé en 1998 le projet Ahuana destiné à améliorer les conditions de vie des habitants de la communauté, notamment via un projet de tourisme communautaire.
Le decorum du village est à couper le souffle. Perché sur les pentes abruptes de la cordillère orientale des Andes, San Francisco de Cunuguachay offre un panorama hallucinant sur le Chimborazo d’un côté, et les chaînes de volcans de la cordillère occidentale au loin, avec le redoutable Tungurahua.
Premiers sourires dans la communauté de San Francisco de Cunuguachay
Déjà avant d’arriver, nous avions le sentiment que la réputation des indigènes de la sierra soit disants « fermés » serait contredite ici. Dans le bus, un vieux nous parle en quechua pendant un bon bout de temps, nous comprenons seulement les mots de Chimborazo, Tungurahua et un autre volcan. Mais son sourire est communicatif et le plaisir d’être ensembles suffit.
Des minots draguouillent gentiment Laura sous mon nez, lui demandant pourquoi elle n’est pas mariée…
Arrivés à la communauté vers 18h00, le village semble très accueillant. Tout le monde nous salue, il y a pleins de bêtes, dont des lamas. C’est joyeux, animé et rustique !
Nous allons dormir dans une case touristique en pisé tenue par le père Pierrick qui fait du développement communautaire depuis 1998. L’accueil est sympathique, le centre est très bien équipé. Cette première soirée se poursuit par un repas intimiste avec le prêtre (une fois n’est pas coutume !) et des échanges frugales. Découvrir la culture andine d’un point de vue d’un étranger très engagé pour la communauté est passionnant. Nous ne sommes ni croyants, ni fans d’ingérence occidentale, mais je dois dire que son approche nous a vraiment impressionné par son humilité et son ouverture.
Quelques petites chansons en espagnol et Quechua par un villageois viennent clôturer une belle soirée.
Pour ne rien gâcher, nous sommes les seuls voyageurs à ce moment dans la communauté… On ne va pas s’en plaindre !
Une journée très « lama » sur les flancs du Chimborazo
Le lendemain matin, « El Padre » nous propose de le suivre pour assister au baguage des lamas d’une communauté voisine : la moya.
Avant ça, il nous fait visiter un mini musée sur les lamas (d’un intérêt limité, mais ayant le mérite de sensibiliser à la nécessité de préserver ce robuste animal), puis on fait une petite balade aux alentours, où l’on manque de se paumer une petite dizaine de fois… Nous découvrons à cette occasion le village et ses habitations traditionnelles en pisé : les chozas, bordées d’agaves et d’eucalyptus. Nous découvrons également l’agressivité des chiens sud américains… Nous étions prévenus qu’il valait mieux se munir d’un bâton, je confirme que c’est indispensable !
Après cette petite promenade, nous arrivons sur la place du village où une concentration de lamas et d’alpagas impressionnante s’étale devant nos yeux ébahis.
Nous en profitons pour faire une séquence photo approfondie (ils sont tellement photogéniques ces camélidés !).
Nous en apprenons beaucoup sur ces charmants animaux. Traditionnellement utilisés par les indigènes dans les Andes, les lamas sont aujourd’hui en voie de disparition. La mule lui est préférée, étant capable de porter de charges plus importantes. Pour autant le lama présente d’autres atouts que n’ont pas les mules, comme leur robustesse, leur laine et leur viande (c’est plutôt bon le lama !).
C’est pourquoi une programme de réintroduction est à l’œuvre ici et dans bien d’autres communautés des Andes. Les alpagas eux, cousins du lama sont moins menacés de disparition, leur laine étant réputée dans le monde entier.
Puis retour vers San Francisco de Cunuguachay. Maintenant, nous savons que les lamas sont des champions de la longévité… du coït (3/4 d’heure ils durent les bestiaux ! Et je ne vous parle pas du son…).
Randonnée sur la loma, avec vue sur le volcan Chimborazo
L’après-midi, nous allons faire un tour sur les hauteurs de la communauté (la loma).
Après une rude montée (on est à plus de 3200 m quand même !) nous découvrons un panorama dinguesque, avec en star le Chimborazo complètement dégagé.
Mais cela doit nous rappeler que le Chimborazo et les glaciers des Andes sont des sources d’eau vitales pour les communautés indigènes. Le recul dramatique des glaciers jette un voile sombre sur le futur de tous ces villages soumis à la sécheresse une bonne partie de l’année.
Sur le chemin, nous rencontrons quelques indiens plus sympathiques les uns que les autres, tous à nous poser des questions et à nous renseigner. La montagne est magnifique, balayée par les vents. Les cultures encore présentes à cette altitude nous impressionnent, il est difficile de comprendre comment les habitants arrivent à cultiver sur des pentes aussi abruptes.
De retour au village, nous prenons plaisir à papoter avec des villageois qui nous harcèlent de questions sur nos vies et la France. Nous apprenons qu’une fête se prépare, alors qu’ils construisent un enclos pour défier des taureaux.
Chaque famille dépense 6$ pour cette fête en l’honneur de l’inauguration d’une réserve d’eau pour irriguer les champs. Une somme très importante dans ces contrées !
Nous finissons cette belle journée bien remplie en parlant politique avec « El Padre » qui est plutôt pessimiste sur l’avenir politique du pays à moyen terme, vu la corruption qui gangrène le pays. Lors de notre venue, les élections présidentielles étaient sur le point de proclamer Rafael Correa à la tête du pays. Depuis, après un premier mandat très encourageant, avec de réels progrès pour les populations les plus défavorisées, les espoirs semblent déçus par un second mandat en demi teinte.
Conseils aux voyageurs – infos pratiques
Ce voyage s’est déroulé en 2007, mais les informations pratiques ont été réactualisées en mars 2016.
Transports jusqu’à la communauté de San Francisco de Cunuguachay
Depuis le terminal de Riobamba, vous avez deux possibilités :
Le plus rapide et simple : le taxi.
Il vous en coûtera 5 ou 6 $. Mais attention, il vous faudra négocier sévèrement pour arriver à ce tarif ! Votre statut de « touriste » pouvant attiser les convoitises. Aussi, tous ne connaissent pas le chemin jusqu’à San Francisco. Alors mieux vaut parler espagnol pour leur indiquer le chemin :
Aller jusqu’à Calpi par la Panaméricaine, et suivre Guaranda. 2 Km. plus loin, suivre Palacio Real sur la droite, puis toujours tout droit jusqu’à San Francisco. La Maison du tourisme se trouve à l’entrée du village.
Le plus économique et convivial : le bus puis marche à pied / taxi.
Prenez le bus en direction de Guamote, Columbe, Cajabamba et Colta (attention, le départ ne se fait pas depuis la gare routière, demandez le chemin sur place). Puis arrêtez vous à Calpi. Là soit vous prenez un taxi (2 $), sot vous marchez pendant environ une heure en demandant le chemin aux personnes croisées dans les champs.
Logement chez padre Pierrick
Pour vous loger, vous pourrez soit rester à la maison du tourisme dans des dortoirs (8 $) ou bien loger dans une maison traditionnelle (12 $), une choza.
Vous pourrez retrouver tout le détail du projet Ahuana sur leur site web.
Repas
Tout se passe dans la maison du tourisme, les repas sont bons et copieux pour 3 $.
Activités à San Francisco et dans les environs
- Les balades et randonnées peuvent se décliner à l’infini autour du village. A pied, ce sera gratuit bien sûr, mais vous pouvez aussi louer un vélo ou faire une randonnée à cheval.
- Si vous préférez, des balades guidées dans les hauteurs du village dans la « loma » ou vers une communauté proche sont également possibles en demandant auprès de Pierrick.
- Un superbe marché indigène a lieu tous les jeudis matin à Guamote, à ne pas rater si vous y êtes à ce moment de la semaine !
- La lagune de Colta, à 19 km au sud-est de Riobamba permet de découvrir une faune et une flore très riches. Nous n’avons pas eu le temps d’y aller…
Randonnée / trek vers le Chimborazo
Il est possible d’aller par soi même randonner vers le Chimborazo, mais nous ne le conseillons pas. D’une part c’est un parc national, donc il serait dommage de ne pas payer son droit d’entrée pour participer à la préservation du lieu. D’autre part, des « guides » vous demanderont très probablement de vous accompagner. Ceux ci étant plus ou moins fiables, autant partir avec des personnes de confiance depuis San Francisco.
Pour vous rendre jusqu’au second refuge du Chimborazo, au pied du glacier à 5000 m d’altitude, il vous en coûtera 32 $ par personne, plus 10 $ de droit d’entrée au parc national. Attention, bonne condition physique et acclimatation à l’altitude requis !
L’ascension jusqu’au sommet est possible, mais c’est une autre histoire…
Pour d’autres récits d’expérience de tourisme communautaire, vous pouvez lire notre séjour à la communauté de la Reyna ou à miraflor au Nicaragua. Pour rester en Equateur : la visite de d’une communauté en Amazonie près de Tena.
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Seb
Avant, j'avais un vrai travail dans le domaine de l'éducation à l'environnement... Maintenant, je raconte mes voyages et j'assouvis mon obsession de dénicher les meilleures bons plans. Ah, aussi je prends des photos et fais des petites vidéos.
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Wouaaaa … J’ai rien trouvé de plus puissant
Effectivement ! C’est bien l’impression que cet endroit nous a fait ;) De par la puissance que dégagent la montagne et ses habitants.
Tres chouette temoignage qui m’a permis de reprendre les chemins andins ! En 2015, Ahuana continuait de donner de l’elan a la communauté de San Francisco, et le Padre etait assisté par un jeune couple de vétos pour appuyer le projet de reintroduction du lama. Une escale andine à ne pas contourner ! Et bravo Seb et Laura pour les photos du Taita Chimborazo dégagé!
Oh merci pour ces nouvelles. Je suis heureuse de voir que les actions du padre sont toujours aussi dynamiques. Longue vie aux lamas. Et oui les sommets sont parfois très capricieux quand il s’agit de se dévoiler. Très bon séjour à vou.