Chaque pays est associé à des images précises, des paysages, des lieux symboliques. Pour le Sri Lanka, ces images sont le plus souvent composées de plages tropicales, d’étendues infinies de plantations de thé et de temples millénaires. Au parc naturel d’Horton plains, le cadre explose…
Pourquoi le parc naturel d’Horton plains est si particulier au Sri Lanka ?
Il arrive encore (heureusement !) d’être surpris par un environnement que l’on n’avait pas soupçonné. Ce paysage déroutant au Sri Lanka fût sans contexte celui du parc naturel d’Horton plains à 30 km de Nuwara Eliya.
Ce parc national est classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour son importante biodiversité. Ces paysages de hauts plateaux sont situés aux alentours de 2000 mètres d’altitude. Ils abritent différents écosystèmes comme une forêt de nuages, des prairies où s’épanouissent des orchidées rares, mais aussi des marais aux abords des sources d’eau. Ce descriptif lu lors de la préparation de notre voyage avait attisé ma curiosité. J’avais aussi lu que la fréquentation de ce parc était très importante ce qui m’avait fait hésiter, un instant.
Lever matinal, direction les hauts plateaux
Comme je le disais, le parc national de Horton plains n’est pas un coin méconnu du Sri Lanka mais bel et bien une des destinations les plus populaires. Cela aurait pu m’échauder. Cependant, j’avais très envie de voir les différentes facettes paysagères du Sri Lanka. Telle une collectionneuse en quête d’une nouvelle pièce, je me suis donc levée aux aurores pour aller cueillir Horton plains
C’est dans la nuit noire, au coin d’une rue, que j’attends mon chauffeur de tuk tuk. Je part seule pour cette randonnée tandis ce que Sébastien et Hélio termine doucement leur nuit.
Installée dans le tuk tuk, je me calfeutre tant bien que mal pour me protéger du vent glacial de l’aurore. Le soleil qui commence à poindre à l’horizon indique discrètement le temps qui passe. Le parc se rapproche et avant d’atteindre l’entrée, le ciel qui s’embrase m’enjoint à m’arrêter le temps d’une photo.
La folie du tourisme à Horton plains
Dès la billetterie, je comprends que l’engouement pour ce parc n’a pas été exagéré. La file d’attente est déjà très importante au regard de l’heure. Je commence à avoir des doutes sur mon choix. Peut être 45 min ou 1 h après mon arrivée, j’accède enfin au sésame pour que mon chauffeur puisse m’amener à l’entrée du sentier qui traverse le parc.
Entre la billetterie et cette entrée, le chauffeur me montre un groupe de sambars (des cervidés nombreux dans le parc) au loin. Je suis émue de voir déjà des animaux et en même temps cela me semble étrange de voir ce genre de bête au Sri Lanka.
Quelques minutes plus tard, je comprends que l’ensemble des marcheurs matinaux ne sont pas tous des amoureux de la nature. Un immense sambar, proche de la route, attire l’attention des visiteurs. Jusque là rien de mal mais je m’étonne que l’animal se rapproche autant. Assez vite, j’élucide ce mystère en la personne d’un homme en train de donner des biscuits et des chips à l’animal. Ce spectacle me désole et me révolte. Je lance un désespéré « ce n’est pas un chien, c’est un animal sauvage, ne le nourrissez pas ! ». Personne ne réagit, pire il me regarde incrédule, ne comprenant pas en quoi cela peut être néfaste. C’est en partie cette scène qui m’a donné envie d’écrire un article sur le sujet du nourrissage des animaux sauvages.
Randonnée au cœur de Horton plains
J’ai 4 h devant moi pour réaliser la boucle, alors je ne perd pas une minute. J’essaye d’évacuer les émotions négatives qui remontent à cause de ce spectacle et je focalise mon attention sur le paysage vallonné. J’ai la sensation étrange d’être en Écosse ou dans le nord de l’Europe. Les prairies vertes et humides se courbent avec rondeur. Au loin, des arbres hauts que l’on devine « plus exotiques » ramènent un peu de vraissemblance à ce paysage. C’est ce décalage avec le reste du pays qui est fascinant.
Je scrute les moindres plantes, arbres et oiseaux à la recherche d’espèces que je ne connais pas encore. J’entends au loin quelques singes, je débusque quelques oiseaux dans les arbustes. Le parc est renommé pour l’observation ornithologique mais je n’ai pas été très chanceuse de ce côté là.
Je l’ai été question météo, le parc est souvent plongé dans la brume. Mais aujourd’hui, le ciel est dépourvu du moindre nuage. J’ai bon espoir de voir le point de vue du World’s end dégagé alors je prend mon temps. Le chemin n’est il pas aussi intéressant que le but à atteindre ?
C’est ce que je pense mais au rythme où vont certains marcheurs, j’ai bien l’impression d’être une des rares à penser ainsi.
Le world’s end à Horton plains, contemplation et questionnement
J’arrive au point de vue de World’s end, je retrouve ici les différents randonneurs croisés à l’entrée. La falaise abrupte laisse entrevoir une large plaine, le Sri Lanka s’étend devant nous. De l’autre côté, c’est une succession de montagnes plongées dans la brume qui crée un paysage de vagues minérales. J’apprécie ce moment, le paysage est vraiment beau mais je m’interroge aussi. Il y a une sorte de frénésie photographique qui rompt un peu le charme. Je n’irais pas jeter la pierre à ceux qui prennent des photos, j’en fais partie, ce serait donc de la malhonnêteté. Mais je m’interroge sur l’équilibre entre la contemplation, le fait de regarder, de profiter d’un paysage, de le vivre et celui de simplement le capturer. Bien sûr, chacun est libre de faire ce qui lui plait, mais quand je vois des personnes passer leur temps à se prendre en photo, dos au paysage, plutôt que de le regarder, ça me fait toujours un certain pincement au cœur.
Sur le chemin du retour
J’ai tellement laissé filer le temps qu’il faut désormais que je me dépêche un peu sur le chemin du retour. J’ai fixé un horaire avec mon chauffeur et je dois m’y tenir. Je hâte un peu le pas. Sur le chemin, je croise aussi un des autres très beaux point d’intérêt du parc, de jolies cascades.
Certains arbres, qui pourraient sortir de l’imaginaire tortueux de Tim Burton, accrochent mon regard. Quand à mon ouïe, elle est en alerte afin de débusquer d’ultimes animaux sur mon chemin. C’est ainsi que je verrais un écureuil et quelques oiseaux. Rien de plus, mais suffisamment pour clôturer cette belle randonnée en solo.
Guide pratique : visiter le parc national de Horton Plains
Comment aller au parc national de Horton plains ? Les transports depuis Nuwara Eliya, Ella ou Haputale
Voyageant hors saison et n’ayant pas rencontré d’autres voyageurs pour partager un véhicule, j’ai loué un tuk tuk pour m’accompagner au parc national de Horton plains à environ 1h de Nuwara Eliya. Le tarif parait élevé en comparaison d’autres prestations au Sri Lanka mais il n’y a pas de transports en commun pour arriver au parc alors les tarifs de taxi, van collectif ou tuk tuk grimpent.
Il est également possible d’aller à Horton plains depuis Ella ou Haputale. Nous y étions juste avant, mais le trajet est plus long, il vous sera donc difficile d’être à l’entrée du parc dès l’ouverture.
J’ai payé 3000 roupies (14,5 €) pour l’aller retour en tuk tuk (le chauffeur m’a attendu 4h). Si vous êtes plusieurs, sachez qu’il existe aussi des vans collectifs, comparez les tarifs pour évaluer ce qui est moins cher. Votre hébergement peut vous aider à trouver un mode de transport et à le partager avec d’autres voyageurs.
Quand aller au parc national de Horton plains ? A quelle heure ? A quelle saison ?
Pour profiter du parc d’Horton plains, il faut s’y rendre dès l’aube.
Pour quelles raisons ?
La première : l’hygrométrie et la topographie des montagnes engendre dès le matin des brumes importantes qui bouche les panoramas notamment au célèbre point de vue de World’s end. Pour avoir la chance d’observer le paysage de manière dégagé, il est donc primordial de partir très tôt.
La deuxième raison, c’est la surfréquentation du lieu. Il y a moins de monde si vous y allez dès l’ouverture.
Enfin, pour éviter la foule, il vaut mieux aller à Horton plains en basse saison. C’est à dire en dehors des périodes décembre / janvier et juillet / aout. Vous aurez tout de même du monde, mais moins !
Prix du droit d’entrée au parc national de Horton Plains
Les tarifs des parcs nationaux au Sri Lanka sont un peu complexes. Ils conjuguent le droit d’entrée individuel, celui pour le véhicule, le guide ou chauffeur ainsi que des charges ou frais de dossier. Pour Horton Plains voici le découpage dans mon cas de figure :
- Prix entrée parc hortons plains pour une personne : 2251 roupies
- Entrée pour le chauffeur : 60 roupies
- Entrée pour le tuk tuk : 60 roupies
- Frais de dossier : 1200 roupies
- Total : 4050 roupies soit 19,50 €
Autant vous dire que pour le Sri Lanka, c’est très cher par rapport aux autres parcs et lieux culturels que nous avons pu visiter.
La petite astuce à savoir c’est que les frais de dossier ne sont pas calculés par nombre de personne mais par groupe. Si je suis seule et que je prend un billet, je vais payer 1200 roupies de la même manière que deux personnes qui arrivent ensemble et qui passent au même moment en caisse. D’où l’intérêt de partir à plusieurs dans le même transport.
Visiter le parc national de manière éthique
- Privilégier les emballages réutilisables et garder ses déchets
Le parc national de Horton plains est fragilisé par son succès et sa fréquentation. Les sacs plastiques ont fait des ravages et à l’entrée on vous demandera de vous en séparer pour éviter qu’ils se retrouvent dans le parc. Si vous avez besoin d’amener votre pique nique, optez pour des emballages réutilisables (ceux que nous utilisons) et une gourde. Lors de votre randonnée, gardez vos déchets.
- Respecter le bien être des animaux et leur caractère sauvage
J’en ai parlé dans l’article, certains visiteurs donnent à manger aux cervidés. Cela a de nombreuses conséquences néfastes pour ces animaux (problème de santé, dépendance à l’homme etc.). Dans un article spécifique, j’explique toutes les conséquences du nourrissage de animaux sauvages par l’homme.Le respect de la faune passe aussi par le fait de ne pas faire trop de bruit lors de votre randonnée. A Horton plains, j’ai été vraiment étonnée sur ce point. Et enfin, gardez vos distances avec les animaux. Trop habituer les animaux à la proximité avec les hommes les rend plus vulnérables, notamment au braconnage ou aux accidents.
- Respecter la flore
Il y a un seul sentier à Horton plains, restez bien dessus. S’il y a des petits chemins parallèles, choisissez toujours le principal (qui reste officiel). La flore de Horton plains est spécifique et rare. Il serait dommage de l’abimer pour une simple photo.
Randonnée à Horton Plains : durée, sentier et difficulté
Il n’y a qu’un seul chemin possible dans le parc national de Horton Plains. La randonnée de 9 km est une boucle facile. Arrivé à la bifurcation, il y aura des panneaux vous signalant de quel côté se situent les différents points d’intérêts comme les cascades, le little world’s end et world’s end. Pour avoir des chances de voir les points de vues dégagés, il vaut mieux les atteindre le plus tôt possible.
Cependant pour l’expérience de la randonnée, je trouve cela plus sympa de commencer de l’autre côté car les paysages y sont plus jolis donc c’est davantage motivant pour démarrer.
Il faut entre 3 et 4h pour faire la boucle. Le dénivelé n’est pas du tout important et il n’y a pas de difficultés majeures. La randonnée est tout à fait accessible aux familles à condition de porter votre enfant s’il ne marche pas encore beaucoup ou de prévoir plus de temps. Pensez à bien vous couvrir en plusieurs couches (technique de l’oignon) car tôt le matin il fait très frais mais cela peut se réchauffer en cours de randonnée. Il n’y a pas beaucoup d’ombre sur le sentier.
Est-ce que ça vaut le coup d’y aller malgré la foule et le prix ?
Aller à Horton plains a un coût non négligeable au regard des autres activités du Sri Lanka. J’ai entendu beaucoup de personnes être déçues de leur randonnée à Horton Plains. Je pense que si on vient uniquement avec la perspective de voir le World’s end sans avoir une appétence particulière pour la nature, on risque effectivement d’être déçu. Le panorama est superbe mais vous en verrez d’autres au Sri Lanka.
En revanche, si vous êtes passionnés de nature, que vous êtes sensibles aux écosystèmes rares, à la faune et la flore, ce paysage vous semblera très intéressant et les points de vues et autres cascades ne seront que les cerises sur le gâteau.
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Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.
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Bien raconte, merci ,. On s y croirait,.
Merci beaucoup pour votre message.