S’il y a bien un animal emblématique de la reconquête des cours d’eau par la nature, c’est la loutre d’Europe. Quasiment disparue à la fin des années 70, elle recolonise progressivement les cours d’eau de France. Réputée élusive, difficile à observer, cela fait des années que je rêve de pouvoir l’approcher, l’admirer dans son milieu naturel, fasciné par sa grâce naturelle et ce qu’elle représente.
Alors quand j’ai appris qu’elle était bien présente dans la vallée du Léguer, située entre Lannion et Guingamp dans les Côtes d’Armor, j’ai sauté sur l’occasion.
Depuis Belle-Isle-en-Terre, je suis parti durant 3 jours à la recherche de la loutre, accompagné par des personnes passionnantes qui la connaissent, l’aiment, et œuvrent à sa conservation. Si je laisse le suspens sur la réussite de cette quête s’apparentant à un Graal pour moi, je peux d’ores et déjà vous dire que j’ai découvert un territoire peu visité, mais pourtant passionnant par son environnement et les gens qui l’animent.
Une courte introduction vidéo pour se mettre dans l’ambiance
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Belle-Isle en Terre, la base idéale pour mon expédition
Si le terme expédition est volontairement surjoué, c’est vraiment dans cet état d’esprit que je me suis préparé à ce séjour, avec l’aide précieuse de l’office du tourisme de Guingamp – baie de Paimpol qui m’a mis en relation avec les meilleurs connaisseurs de la vallée du Léguer et de la loutre. J’avais eu l’occasion de visiter cette superbe baie située à quelques encablures de la vallée du Léguer il y a quelques temps, mais sans avoir eu l’occasion de m’enfoncer dans les terres. Grosse erreur !
Mon temps de séjour étant limité, je voulais mettre toutes les chances de mon côté de pouvoir apercevoir une loutre, mais aussi et surtout de mieux la comprendre, d’observer les traces de sa présence et connaitre l’environnement dans lequel elle vit.
Si je venais avec cette obsession loutre dans la tête, je ne peux dissocier l’animal de son milieu de vie. Au sens large, avec ses liens au territoire, à ses habitants. La loutre d’Europe a une histoire intimement liée à l’Homme et chaque territoire a ses spécificités qu’il convient d’explorer.
La vallée du Léguer accueille aujourd’hui une des rivières les mieux préservées d’un point de vue biodiversité en France. Le Léguer fut la première rivière labellisée « site rivière sauvage » dans la région et toujours la seule lors de la rédaction de cet article. Je ne vous cacherai pas que j’ai été surpris quand on connait la réputation de certaines rivières de Bretagne. D’autant plus quand on sait que ce bassin accueillait des papeteries et autres activités agricoles et industrielles sur ses flancs encore récemment.
Cette histoire m’a d’autant plus donné envie d’approfondir mon exploration, à la recherche d’explications sur cette reconquête de la « naturalité » du Léguer.
Belle-Isle-en-Terre s’est imposée comme la base de départ idéale pour cela. Située à la confluence du Léguer et du Guic, cette petite ville est au cœur de la vallée sauvage du cours d’eau. D’ailleurs des loutres sont aperçues de temps en temps au sein même de Belle-Isle-en-Terre, parfois en plein jour !
Labellisée village étape, Belle-Isle-en-Terre possède un très beau patrimoine et une histoire intéressante. Entre le château de lady Mond (faites vous conter son histoire incroyable si vous vous y rendez !), le parc et les ruelles charmantes, c’est un très beau point de départ pour explorer les environs, notamment des sentiers thématiques (sentier de la sidérurgie, circuit de « Fanch le Sabotier ») ou en VTT, la vallée des papeteries, les ateliers d’artistes et bien d’autres choses…
La vallée du Léguer, lieu de vie des loutres, l’histoire d’un lien fort entre un cours d’eau et ses riverains
Avant de rechercher les loutres à proprement parler, j’avais envie d’en savoir plus sur la vallée du Léguer, de comprendre comment les loutres ont pu revenir dans ce cours d’eau, mais aussi les saumons, les truites marines et d’autres espèces protégées.
Pour cela, j’ai rencontré Samuel Jouon, coordinateur du bassin versant, un fin connaisseur du Léguer et des enjeux qui y sont liés. En plus, il est photographe naturaliste, alors autant vous dire qu’il était une ressource précieuse pour ma quête !
En témoigne cette belle photo d’un saumon remontant le Léguer prise par ses soins :
En découvrant avec lui le territoire, je comprends que nous nous situons dans une vallée où les habitants ont un lien fort avec leur rivière. Si le cours d’eau à toujours été dans un état écologique acceptable (notamment du fait qu’il est assez encaissé), il était tout de même soumis à des pressions importantes, menaçant son équilibre. Notamment un barrage et d’autres obstacles qui barraient la route aux poissons migrateurs, malgré l’installation de passes à poissons.
Aussi des pollutions ponctuelles mais importantes survenaient par la présence d’un abattoir. Suite à des accidents, cet abattoir a fait des déversements dans le Léguer, entrainant la mort de très nombreux poissons.
Ces événements, ainsi que la tempête de 1987 et surtout l’attachement des riverains pour sauvegarder leur cours d’eau ont poussé les habitants à se mobiliser pour défendre ce bien précieux.
Ainsi par le biais des habitants, d’associations de défense de l’environnement, des pêcheurs, des pouvoirs publics, des actions ont été entreprises pour améliorer la qualité du Léguer et lui redonner un caractère totalement sauvage. Grace à cette belle mobilisation de tous les acteurs du bassin versant, les obstacles ont été enlevés, notamment le barrage de Kernansquillec et les déversements (pesticides, eaux usées, engrais…) limités.
C’est ainsi que la rivière (en réalité un fleuve côtier) a pu obtenir son label site rivière sauvage fin 2017 sur une bonne partie de son cours, respectant un ensemble de critères allant de la qualité de l’eau à l’ambiance sonore.
Ce jour-là, j’ai également rencontré Mathieu Bredèche, chargé de mission natura 2000. Il a pu m’expliquer qu’une partie importante de la vallée du Léguer et du Guic est située en zone natura 2000, notamment du fait de la présence d’espèces protégées, dont les plus emblématiques sont la loutre d’Europe, le saumon atlantique, la lamproie, le chabot, plusieurs espèces de chauve-souris, etc.
Mais si les stars attirent la sympathie du grand public et participent de la protection d’un lieu, il y a également beaucoup d’autres espèces tout aussi importantes, mais moins sexy, comme une variété de ver luisant très rare trouvée pour la première fois dans les Côtes d’Armor près de l’estuaire du Léguer. Ce sont toutes ces espèces qui interagissent pour former un écosystème qu’il convient de protéger, au risque de créer des déséquilibres parfois irréversibles. C’est le rôle de Mathieu, en allant à la rencontre des habitants et entreprises pour les sensibiliser, en faisant des inventaires précis de la faune et la flore. Un travail de fourmis, peu visible mais ô combien important.
Pour conclure cette journée riche en enseignements, je suis allé au barrage de Kernansquillec. Enfin l’ancien barrage puisqu’il a été détruit. J’ai pu apprécier un beau coucher de soleil, seul sur le site, la rivière coulant sous mes pieds. Le bonheur, simple.
A la recherche des traces de loutre dans la forêt de Coat an Noz – Vallée du Léguer
Une fois ce contexte éclairé, j’ai pu me mettre en route pour rechercher des traces de présence de la loutre. Elle n’avait jamais complétement disparu du bassin versant, seulement elle était devenue très rare, recluse dans les zones les plus sauvages en amont.
Sa recolonisation a pu se faire grâce à un événement majeur en 1972 : l’interdiction de la chasse de cette espèce. Auparavant, la loutre était très recherchée pour sa fourrure qui se vendait à prix d’or. Mais le mauvaise image grandissante de la fourrure dans les années 70 et la quasi disparition des loutres en France ont amené les autorités à interdire sa chasse. Juste à temps.
Depuis, la loutre a progressivement recolonisé les cours d’eau en France, arrivant aujourd’hui à certain équilibre, même si l’évaluation des populations est très complexe, l’animal étant difficilement observable.
S’il est difficile de voir une loutre rendue craintive en particulier par la chasse (naturellement diurnes, les loutres sont devenues quasiment nocturnes, en tout cas en France), sa présence est trahie par certains indices qu’elle laisse aux abords des cours d’eau qu’elle fréquente.
C’est d’abord avec Samuel, puis avec Guy le Reste, dans la forêt de Coat an Noz, que j’ai pu en apprendre davantage sur la loutre et rechercher des traces de son passage.
Leurs yeux aguerris étaient à la recherche de deux indices : les catiches et les épreintes.
Les catiches, ce sont ses lieux de refuge pour se reposer, se cacher et dormir. L’équivalent d’un terrier pour les loutres en quelques sortes. Situées sur les rives des cours d’eau, avec un accès facile vers la rivière, elles sont assez difficiles à repérer, car de formes diverses : une souche d’arbre, un tas de branches, une cavité… De plus, les chances d’en apercevoir une dans une catiche sont faibles, car elles changent sans arrêt de cachette. Impossible de faire un affut devant une catiche comme on peut faire un affut devant l’abri d’un castor. Le territoire d’une loutre est vaste et elles se déplacent en permanence.
L’autre indice, le plus évident pour rechercher la présence d’une loutre, ce sont les épreintes. Ce sont en fait les déjections des loutres. Très caractéristiques, elles ne peuvent être confondues avec les crottes d’autres animaux. Leur odeur est très particulière, une espèce d’odeur de miel et de poisson qui n’est pas très désagréable je trouve.
Les loutres utilisent leurs épreintes et leur urine pour marquer leur territoire. Elles laissent donc ces traces en des endroits assez visibles, souvent des pierres plates au milieu de la rivière ou sur les bords. Ces épreintes trahissent une présence récente ou non et le régime alimentaire de la loutre de passage.
Cet aspect pourra paraître peu ragoutant à certains, mais je peux vous assurer que cheminer en forêt à la recherche de ces indices, évoluer dans ce milieu sauvage en sachant que la loutre y est passé suffit à mon bonheur.
Avec en plus les explications de Guy, qui gère l’aspect faune à l’ONF sur la gestion de la forêt, les espaces laissés sans aucune intervention, les essences que l’on peut rencontrer etc, c’était un pur délice.
Loutre y es-tu ? Que fais-tu ?
Après une longue première journée et une seconde matinée à découvrir le territoire et tenter de mieux comprendre la loutre. J’ai compris que ma quête serait bien difficile à accomplir en seulement trois jours. Certains riverains ou même gestionnaires travaillant dans la vallée du Léguer ne l’ont jamais aperçue alors qu’ils arpentent le territoire au quotidien.
Malgré tout, j’étais ultra motivé et avait mis toutes les chances de mon côté en m’entourant des personnes les mieux placées pour m’accompagner dans cette aventure.
J’ai ainsi pris rendez-vous avec Eric Hamon, un guide de pêche anciennement animateur nature, véritablement passionné par le Léguer. Eric passe une partie de l’année les pieds dans l’eau, au cœur du territoire des loutres.
S’il n’emmène pas spécifiquement ses clients observer les loutres, il lui arrive assez fréquemment de les observer, une dizaine de fois par an si je me souviens bien ! Originaire du coin, c’est probablement la personne connaissant le mieux le cours d’eau et la faune qui l’habite.
S’il y a bien une personne indiquée qui pouvait m’aiguiller vers les lieux les plus propices à l’observation des loutres, c’est bien lui.
J’ai pu passer un après midi délicieux en sa compagnie, en apprenant énormément de choses sur le comportement des loutres, mais aussi les poissons peuplant la rivière, les enjeux liés au cours d’eau, les menaces pesant sur lui.
J’ai notamment appris que des prospections minières avaient été envisagées, mais sous la pression des riverains, ce projet à été pour le moment écarté. Quand on sait l’impact que cela peut avoir sur l’environnement…
Eric s’alarme également du niveau d’eau du Léguer qui décline d’année en année. Depuis 20 ans qu’il le côtoie, il a pu observer des changements très importants, ne présageant rien de bon pour l’avenir. Les changements climatiques se font bien ressentir sur le cours d’eau selon son expérience.
J’ai pu arpenter les zones les plus sauvages du Léguer avec lui, allant de site en site, nous déplaçant le plus discrètement possible dans les broussailles, à l’affut du moindre bruit, du moindre mouvement. Je dois dire que son enthousiasme, sa volonté étaient communicatifs, j’ai vraiment été tenu en haleine. Nous avons même bien cru avoir aperçu quelque chose, à un moment donné… Mais nous n’avons pas eu le temps de voir quoi.
J’avais vraiment le sentiment d’être privilégié de découvrir ces coins secrets de la vallée. Il faut dire que sa forme encaissée, son aspect moussu, ses hêtres et chênes en font un endroit vraiment magnifique. Le cours d’eau parfois tranquille, à d’autres plus mouvementé, les jeux de lumières entre ombre et soleil, donnent une ambiance singulière au lieu, apaisant et dynamisant à la fois.
Observations solitaires au crépuscule, de la plage de Trégrom au moulin de Losser
Je n’ai toujours pas vu de loutre à ce stade et il ne me restait qu’une soirée et une matinée à explorer les alentours de Belle-Isle-en-Terre.
Mais reboosté à fond, j’étais bien décidé à tenter ma chance jusqu’au bout. J’ai demandé à Samuel et Eric quelques conseils pour des spots d’observation. L’activité des loutres étant plus intense de nuit, je me suis mis en tête d’aller à la nuit tomber en bordure de rivière pour tenter ma chance, malgré le mauvais temps.
Le deuxième soir, je me suis rendu à la plage de Trégrom, un lieu buccolique où les gens viennent se baigner dans le Léguer en été.
Des loutres y ont été observées à plusieurs reprises. Alors accompagné par un pique nique, je m’y rend en soirée.
Le lieu est absolument magnifique. Une belle esplanade verdoyante ou trônent quelques chênes majestueux. Le Leguer s’écoule joyeusement, l’horizon est ouvert, avec quelques chevaux qui paissent tranquillement au loin…
Bientôt, le soleil déclinant, les chauves-souris font leur apparition. Elles entament un balais silencieux, frôlant la surface de l’eau, effectuant des voltiges aériennes donnant le tournis, chassant quelques éphémères.
Je guette la présence de loutres, mais j’ai du mal à garder ma concentration, happé par ce ballet incessant des chauves-souris, par les gobages de truites qui viennent rider la surface de l’eau. Je sursaute au moindre saut de poisson. Le spectacle est captivant.
Je ne verrai pas de loutre ce soir, mais j’aurai passé un moment incroyable, seul dans cette nature. Il y a tant de choses à voir quand y prête attention, quand on se dédie totalement à l’observation.
Le dernier soir, je me rends au moulin de Losser, un peu plus au nord de Belle-Isle-en-Terre. Des loutres sont aperçues de temps en temps par là. A cette période de l’année, les conditions semblent propices pour elles.
Je m’y rend donc avec enthousiasme, encore enjoué de l’expérience de la veille. Mais cette fois-ci, je me mets en mode ultraconcentration. Je ne reste pas statique, mais chemine pour me donner le maximum de chances de voir une loutre. Leur territoire est vaste, donc il faut une sacrée chance pour tomber dessus. Mais j’y crois à fond.
En me rappelant les conseils reçus et après avoir vu comment Eric procédait notamment, je recherche d’abord des épreintes, que je ne tarde pas à repérer. C’est sûr, il y a une loutre dans le coin.
Je marche sur la pointe des pieds, j’ose à peine respirer pour faire le moins de bruit possible, je regarde au loin dans les virages pour espérer repérer une loutre avant qu’elle ne s’aperçoive de ma présence et déguerpisse. Je reste de marbre, le cœur haletant au moindre clapot de l’eau, fixant la zone en mouvement. Le reste du monde n’existe plus, j’ai rarement été dans un état de concentration si intense, à l’écoute de mes sens.
Et d’un coup, une tête surgit de l’eau, me fixant du regard. Deux ou trois secondes passent et la tête disparait sous l’eau, sans presque de bruit, sans presque de remous. D’un geste fluide, furtif.
Je reste scotché, ayant à la fois envie de crier et en même temps l’envie que ça recommence, de pouvoir être sûr que je l’ai bien vue, que c’était une loutre d’Europe, là, à un dizaine de mètres de moi !
Je m’interdis de céder à mon euphorie, restant le plus discret possible, espérant de longues minutes revoir cette petite frimousse trop brièvement aperçue. Mais elle ne reviendra pas. Je laisse alors m’envahir cette vague de joie si indescriptible, esquissant quelques bruits bizarres, seul dans mon coin, heureux.
Je ne pourrais dire avec certitude que c’était bien une loutre, cela me parait tellement fou d’avoir eu cette chance d’en observer une après seulement trois jours de recherche. Il faisait sombre, c’était bref, mais je suis quasiment sûr que ce n’était pas un ragondin et trop gros pour un vison. En tout cas, j’ai envie d’y croire.
Je n’ai pas pu prendre de photo, c’était trop bref et de toute façon il faisait trop sombre. J’aurai aimé prendre ce cliché pour confirmer que c’était une loutre et pouvoir vous la montrer, mais non…
Pour ne pas vous laisser sur votre faim, Samuel, qui a eu l’occasion de voir des loutres à plusieurs reprises, a de superbes photos et a bien voulu m’en prêter quelques-unes. Je vous laisse admirer ces beautés.
Un dernier tour entre Belle-Isle-en-Terre et Loc Envel
Cette dernière soirée venait couronner ce séjour comme un moment de grâce, une chance inespérée. J’ai souvent eu de la chance dans mes observations animalières, mais avec le léopard au Sri Lanka, je pense que c’est sans doute ma rencontre la plus émouvante.
Sur mon petit nuage, je profitais de ma dernière matinée dans la vallée du Léguer pour aller à la rencontre de Vincent Lefebvre, directeur du centre régional d’initiation à la rivière situé à Belle-Isle-en-Terre. Logé dans le très beau château de lady Mond, en plein cœur du village, le centre animé par l’association eaux et rivières de Bretagne a de quoi faire rêver plus d’un éducateur à l’environnement.
Dans une autre vie je travaillais dans ce domaine et je peux vous affirmer que des structures d’éducation à l’environnement disposant d’un tel cadre, il n’y en a pas beaucoup !
Espace d’exposition, de sensibilisation, avec même un aquarium présentant la faune du Léguer, le CRIR se dédie entièrement à la sensibilisation du public à la préservation de la vallée. Mais on ne parle pas que faune et flore ici. Il est question de d’environnement en général, de transition écologique, de rapport au temps, de lien social.
Le centre utilise notamment le sport comme entrée pour ses activités de sensibilisation. D’ailleurs, Vincent, à la bonne humeur communicative me propose de faire un tour en VTT. Nous voici donc sur la route à discuter de ses activités, de la vallée, du syndrome de manque de nature. Nous refaisons le monde en pédalant dans la forêt, et ça fait du bien.
Il m’emmène jusqu’au beau petit village de Loc Envel, dans un tout petit bistrot ne possédant qu’une table. Dès notre entrée, le mot d’ordre est lancé, convivialité, bonne humeur, bienveillance. Impossible de se cacher dans un endroit pareil. Vous engagerez forcément la conversation !
Cette conclusion me va bien, elle représente bien ce que j’ai vu de la vallée du Léguer. Un lieu nature peuplé de gens passionnants, fiers de leur territoire… Avec des loutres !
Ce voyage s’est effectué en partenariat avec l’office du tourisme de Guingamp – baie de Paimpol que je ne remercierais jamais assez pour cette superbe opportunité.
Guide pratique : visiter la vallée du Léguer
Comment se rendre dans la vallée du Léguer ?
La vallée du Léguer s’étend de Léguer à Lannion dans les Côtes d’Armor. Je vous conseille de choisir Belle-Isle-en-Terre comme base de départ pour rayonner dans la vallée. Située entre Guingamp et Lannion. J’ai choisi de venir en train jusque Guingamp, puis disposait d’une voiture de location pour pouvoir me déplacer facilement ensuite.
Comptez environ 20 minutes entre Guingamp et Belle-Isle-en-Terre en voiture.
Où dormir dans la vallée du Léguer ?
A proximité directe de Belle-Isle-en-Terre, je résidais au domaine des papeteries. Un lieu vraiment très intéressant.
D’une part parce qu’il se situe sur le site des anciennes papeteries vallée, mais surtout part l’ambiance qu’on su créer les propriétaires.
Très sensibles à l’art, ils accueillent des artistes en résidence directement sur le site. De fait, les habitations sont remplies d’œuvres, donnant une touche très personnelle au domaine, avec une forte personnalité.
J’ai adoré l’accueil de Yan, Martine et son mari, tous trois d’une bienveillance désarmante, matinée d’un côté un peu punk au pays du magicien d’Oz. Une bulle de créativité qui fait du bien, ou les discussions sont libres et jouissives.
Très proactifs pour faire de Belle-Isle-en-Terre une terre d’accueil d’artistes. J’ai même eu le droit à une petite tournée dans le village. De très belles rencontres pour des univers qui m’ont touché. Allez les voir, admirez leur travail, inspirez-vous et faites-vous du bien !
Où manger dans la vallée du Léguer ?
Créperie Ti Ar C’rampouz
Une vraie crêperie comme on les aime, située à Belle-Isle-en-Terre. Bonne, pas chère, sans chichis et conviviale.
Relais de l’argoat
Egalement à Belle-Isle-en-Terre. Pour un prix très raisonnable, une excellente cuisine. Que demander de plus ?
Que voir, que faire dans la vallée du Léguer ?
- Randonner ou cheminer à vélo en passant devant le château de Coat an Noz jusqu’à Loc Envel et son mini troquet
- Se promener dans la foret de Coat an Noz, notamment le long du Léguer
- Découvrir le sentier sidérurgique dans une cadre forestier
- Admirer le point de vue depuis le rocher de la pie (et faire un peu d’escalade si vous êtes équipé)
- Parcourir les 200 km de sentiers de la station VTT du Léguer (vous avez le droit de n’en faire qu’un morceau ;) Des VTT classiques ou à assistance électrique sont en location au CRIR
- Explorer le site de Kernansquillec et son ancien barrage
- Si vous êtes pêcheur, partir en compagnie d’Eric Hamon pour une découverte mémorable du Léguer, ses truites, saumons, loches, lamproies…
- Et bien sûr, partir à la recherche des traces de loutres le long du Léguer et du Guic
LA ressource pour préparer votre séjour dans la vallée du Léguer
Se renseigner auprès des offices de tourisme n’est pas toujours un réflexe dans les pratiques. Mais pour nous, c’est devenu quasi systématique. Pourquoi ? Parce que ce sont d’excellentes sources d’informations complémentaires, qui vont au-delà des sites web et guides papier. Durant mon séjour, j’ai pu le constater à Belle-Isle-en-Terre, trouvant notamment des circuits de randonnée à pied et à vélo. Je me suis aussi fait conter l’histoire de lady Mond et ai eu une vision d’ensemble des possibilités offertes dans la vallée du Léguer.
Office de Tourisme de Guingamp-Baie de Paimpol – Bureau d’information de Belle Isle en Terre
15 rue Crec’h Ugen – 22810 Belle Isle en Terre
Ouvert de mars aux vacances de la Toussaint.
Téléphone en saison : +33 (0)2 96 43 01 71 – En hiver : +33 (0)2 96 43 73 89
- Du 1er avril au 30 juin et du 1er au 30 septembre : 10h00 – 12h30 / 14h00 – 17h30 du lundi au vendredi et 10h00 – 12h30 les samedis
- Du 1er juillet au 31 août : 10h00 – 12h30 / 14h00 – 18h00 du lundi au samedi
Par ailleurs, pour les personnes cherchant de l’inspiration ou ne souhaitant pas s’embêter sur la logistique, des séjours clef en main sont proposés, comme ce séjour nature qui reprend certaines des activités que j’ai pu expérimenter.
Où et quand observer les loutres ?
Difficile de répondre à cette question. Le territoire des loutres est estimé à plusieurs kilomètres de linéaire d’un cours d’eau, sachant qu’elles se déplacent constamment et n’ont pas d’habitudes bien ancrées. Cela dépend du débit d’eau, de la présence de poissons et autres facteurs difficiles à maîtriser.
Le « où observer des loutres » est donc difficile à élucider. Certaines mares poissonneuses ou avec beaucoup de batraciens, les bassins de pisciculture non protégés peuvent être de bons endroits, dans tous les cas, il faudra rechercher des indices de leur présence.
Le mieux est de se renseigner sur place auprès des naturalistes qui ont l’habitude de l’observer, connaissent le terrain et le comportement des loutres, recueillent des témoignages. Tout est une affaire de renseignement, d’opiniâtreté et aussi de chance il faut le dire. Mais ce n’est pas impossible. D’après Eric, en restant une semaine complète à observer, concentré sur la tache, on a de fortes chances d’en croiser une.
En ce qui concerne le quand observer les loutres. Assurément, vous aurez plus de chances le soir ou la nuit. Si dans les pays où elle a peu été chassée, la loutre peu s’observer assez facilement en plein jour, en France elle est devenue très craintive après des années de chasse intensive.
Pour ce qui est la période de l’année, c’est probablement un peu plus simple quand la végétation est moins dense, en hiver et au printemps quand la loutre se fait des orgies de nourriture de nouveau abondante.
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Avant, j'avais un vrai travail dans le domaine de l'éducation à l'environnement... Maintenant, je raconte mes voyages et j'assouvis mon obsession de dénicher les meilleures bons plans. Ah, aussi je prends des photos et fais des petites vidéos.
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Hello ! Merci pour cet article inspirant et assez sympa à lire surtout avec toutes les photos qui illustrent bien vos propos :) La Bretagne réserve de belles surprises ! De mon côté, mon nouveau pari est de sillonner la France et découvrir de beaux paysages !
Bravo pour ces belles images ! C’est un superbe reportage !
Merci beaucoup ! J’ai pris énormément de plaisir lors de ce séjour, alors tant mieux si cela se ressent.
Quelle aventure et quel récit ! C’est super. Je retourne cette année dans la vallée du Léguer et j’espère moi aussi avoir la chance de la rencontrer.
La description de la rencontre m’a fait penser à la fois où j’ai aperçu un dauphin bondir au large de Cancale. C’est au deuxième saut que j’ai été sûr de l’avoir bien vu :)
Les photos sont magnifiques et la vallée de Léguer semble prometteuse. Un coin de la Bretagne que je ne connaissais pas. Cela doit être excitant rien que de trouver les indices de présence de la loutre et de se dire qu’elle est passée dans les coins, extra !