Si la Lozère est connue pour être l’un des départements les moins peuplés, on sait moins que ses habitants profitent d’une diversité de paysages exceptionnelle. Des forêts de la Margeride aux vastes étendues de l’Aubrac en passant par les gorges du Tarn et les chemins mythiques des Cévennes, la Lozère regorge de pépites naturelles et sauvages. Nous étions donc particulièrement enthousiastes et impatients de la visiter pour la première fois.
Depuis Grenoble, notre route croise les paysages familiers de la Haute Loire découverte quelques années auparavant avant d’arriver bientôt en Lozère.
Pour cette visite de la Lozère, nous avons posé nos valises dans un gîte au cœur de la Margeride, au nord-est du département. Nous avons donc concentré nos escapades dans cette zone. Cependant, vous verrez que nous avons également fait quelques crochets du coté des gorges du Tarn et de l’Aubrac (c’était trop tentant).
Visite de la Margeride, au cœur du Gévaudan : immersion nature dans le nord Lozère
Arrivés tard à notre gîte, nous n’avons pour le moment qu’effleuré le visage de la Margeride. Dès le lendemain, nous ne perdons pas une minute pour aller visiter ses plus beaux endroits.
Rencontrer les bisons d’Europe
Si vous nous connaissez déjà, vous savez surement que l’observation animalière fait partie intégrante de nos voyages. Nous la privilégions en pleine nature.
En Lozère, nous avons fait une petite exception en nous rendant à la réserve des bisons d’Europe où ils sont en semi-liberté. Si nous avons choisi d’y aller, c’est d’une part car la réserve fait partie d’un projet de conservation du bison d’Europe. D’autre part car les animaux sont dans un biotope similaire à leur biotope naturel.
Les forêts et le climat rigoureux de ce territoire sont les conditions idéales pour que les bisons puissent s’épanouir. La déforestation, l’élevage et les ravages de la seconde guerre mondiale sont autant de causes qui expliquent le déclin et la disparation des bisons d’Europe. A tel point qu’en Pologne, il ne restait qu’un seul bison à l’état sauvage en 1921. Il a fallu la mobilisation de scientifiques pour éviter son extinction.
Des programmes de protection et de reproduction ont permis qu’ils se développent de nouveau dans la forêt de Bialowieza, comme l’explique le site de la réserve. Pour éviter « de mettre tous ses œufs dans le même panier », il était nécessaire de trouver un autre territoire pour favoriser cette reproduction. C’est ainsi qu’est née cette réserve en Lozère.
Cette histoire, nous la découvrons au musée de la réserve où nous en apprenons plus sur les caractéristiques de la Margeride (géologie, faune, flore) et sur la préhistoire.
Aujourd’hui, les visiteurs peuvent aller à la rencontre des bisons à bord d’une calèche en été ou d’un traineau en hiver. En chemin, le guide nous raconte les habitudes et la biologie de cet animal si impressionnant.
Vivant en semi-liberté, ces animaux n’en restent pas moins sauvages et le guide nous met en garde. Bien que d’apparence paisible, il n’est pas question de les appeler, d’essayer de les toucher ou d’être dans une interaction trop directe.
La calèche emprunte un parcours, à nous d’être attentifs pour débusquer les bisons dans la forêt ou sur le sentier. Il reste une part de chance dans cette observation que j’ai beaucoup aimé. Ce jour là, les bisons étaient assez nerveux. Le guide s’adaptait à l’humeur du moment en passant plus rapidement au moindre signe de contrariété des bisons.
On ne remplacera jamais le plaisir d’une observation fortuite d’un animal totalement libre. Cependant, nous avons apprécié de pouvoir observer ces bisons majestueux. Hélio a été très impressionné. Je regrette seulement que la partie conservation et le projet actuel de reproduction des bisons ne soient pas davantage explicités au cours de la visite ou dans le musée qui complète l’expérience.
Visiter la réserve des bisons d’Europe
Accès : la réserve des bisons est située à Sainte Eulalie dans le nord de la Lozère. Ouverte d’octobre à avril tous les jours sauf mardi et jeudi. De mai à septembre et durant les vacances scolaires, la réserve est ouverte tous les jours.
Tarifs : balade en calèche et musée ; 16 € pour les adultes ; 9€ pour les enfants. Des réductions sont accordées si on réserve en ligne. Voir sur leur site pour les visites en traineau.
Activités proposées : balade en calèche l’été, en traineau l’hiver. Musée sur la préhistoire, aire de pique-nique, jeux pour enfants et restaurant pour manger sur place.
Mon astuce : réservez en ligne pour bénéficier d’une réduction.
Informations pratiques (horaires, activités…) : réserve des bisons d’Europe
Une séance de cinéma pas comme les autres au scénovision de Saint Alban
A quelques kilomètres de la réserve des bisons, il est possible de vivre une autre expérience très originale. La scénovision de Saint-Alban propose une immersion dans l’histoire du village à travers une scénographie qui mélange musée et cinéma. On se balade dans différents espaces, guidé par la voix d’un facteur à la retraite qui cherche quelqu’un pour lui succéder.
Autour de nous, le décor s’anime, s’illumine, pour illustrer le récit du facteur. Il nous amène ensuite en tournée dans une autre pièce, un cinéma très insolite dans un décor de village.
Assis sur des véhicules de la Poste, les films se succèdent pour une séance de cinéma très spéciale. Je ne veux pas vous en dire plus car je « divulgâcherai » (comme disent les québécois) le procédé.
Je vous recommande vraiment de vivre ce moment par vous-même. Je n’ai aucun doute sur le fait que vous serez surpris et émerveillé. C’est une manière très originale d’évoquer l’histoire singulière de Saint Alban, fortement imprégnée par la présence d’un asile psychiatrique. L’installation sonore et visuelle est vraiment au service du récit.
Visiter la scénovision d’Alban
Accès : 2 route de Saint Chély à Saint Alban de Limagnole. Entre avril et octobre ainsi que pendant les vacances scolaires, il y a plusieurs séances par jour du mardi au dimanche. Entre novembre et avril (hors vacances), les séances sont proposées du jeudi au dimanche.
Tarifs : 6 € pour les adultes; 5 € pour les enfants de 6 à 11 ans ; gratuit pour les moins de 6 ans .
Mon astuce : pensez à réserver car il y a peu de places par séance.
Informations pratiques (horaires, activités …) : Scénovision d’Alban
Le Malzieu ville (plus beau village de France) – sur les traces de la bête du Gévaudan
Pour nous dégourdir les jambes, nous continuons notre route jusqu’à Le Malzieu ville. A notre arrivée, des remparts délimitent fermement l’enceinte de cette cité médiévale. Pour nous plonger encore plus dans cette ambiance, nous flânons dans les ruelles pavées en suivant les indications d’un parcours proposé par l’application Baludik (à télécharger gratuitement sur mobile).
Sur le thème de la bête du Gévaudan, les différentes étapes et énigmes nous emmènent vers les points d’intérêt à ne pas manquer. Hélio se prend au jeu et se met vite dans la peau d’un enquêteur cherchant à résoudre le mystère de la bête du Gévaudan. C’est l’occasion aussi de redécouvrir cette histoire qui a tant marqué la région. Vous pouvez aussi flâner en vous perdant dans les ruelles qui ont gardé leur cachet.
En chemin, ne manquez pas la tour d’Apcher (aucun risque elle est très imposante) et pénétrez dans la collégiale Saint Hippolyte. On y trouve une vierge en bois d’un style très rare.
Durant notre passage, nous avons aussi eu la surprise de voir un four à bois mobile qui venait d’être installé sur une place. Plus tard, les habitants sont venus y cuire différents mets. Une belle manière de créer du lien social. Au moment où j’écris ces lignes (mi-septembre 2021), Malzieu-ville a rejoint le club des plus beaux villages de France.
La porte des fées, une curiosité géologique pour bien finir la journée
Pour terminer cette première journée de visite en Lozère, il nous reste à découvrir une curiosité géologique : la porte des fées. Le parking face à une chapelle ne laisse rien paraitre de ce qui nous attend.
Mais en avançant un peu sur le sentier, on découvre vite un superbe panorama sur les gorges de la Truyère. Déjà la vue sur cet abime et des chaos rocheux est splendide.
Mais en poursuivant le sentier, on comprend alors le nom donné à ce site naturel. Une « porte » naturelle constituée de plusieurs rochers mène jusqu’au précipice. Nous avons contemplé un instant ces trésors géologiques où évoluent lézards verts et oiseaux. Sachez qu’il existe une boucle de 6,5km pour prolonger cette découverte.
Découvrir le truc de Fortunio
La Margeride est une région montagneuse recouverte d’étendues de prairies, de landes et de forêts. A perte de vue, on peut les contempler au sommet des « trucs ». Cette appellation est donnée aux collines, aux massifs rocheux qui dominent le paysage.
En hauteur, ils sont idéaux pour voir à des kilomètres à la ronde. Nous sommes allés faire un tour au truc de Fortunio qui est l’un des plus connus. D’ici on voit les contours du lac de Charpal se dessiner au creux des champs.
La vue est magnifique mais ce qui a encore plus retenu notre attention ce sont les chaos rocheux posés délicatement sur les bruyères en fleur. Ce tapis violet et ces puzzles de pierres ont été autant d’occasions de s’émerveiller et de crapahuter. En revanche, le vent soufflait si fort que nous avons été rapidement frigorifiés.
Pour nous réchauffer, nous sommes descendus un peu plus bas. Là encore d’autres blocs de granit nous attendaient mais aussi de nombreuses gourmandises prêtes à être cueillies. En effet, Hélio a vite repéré des framboises et myrtilles sauvages. Un festin d’autant plus appréciable dans ce cadre. D’ailleurs, durant cette balade, nous avons croisé de nombreuses personnes venues faire la cueillette.
Pique nique au Lac de Charpal
Après avoir aperçu au loin le lac de Charpal depuis le truc de Fortunio, il nous tarde de le découvrir de plus près. Nous reprenons la route, serpentant sur les belles routes de la Margeride pour l’atteindre enfin. Certains disent qu’il y a un petit air de Canada par ici. Les arbres élancés se reflètent dans l’eau, créant ainsi des trompe l’œil et une ambiance zen.
On peut en faire le tour et découvrir ainsi toute la richesse de ses abords comprenant des tourbières, des landes et zones humides. Nous n’avons pas eu le temps de faire tout le parcours, mais le pique nique au bord de l’eau et le concours de ricochet improvisé ont suffit à ce que l’on profite joliment du lieu.
Lac de Naussac et cascade de Donozau
Le lendemain, nous avons rendez-vous avec un autre lac, celui de Naussac près de Langogne. Plus aménagé que le lac de Charpal, il propose de nombreuses activités nautiques, dont des balades en bateau électrique.
En ce moment, Hélio a quelques appréhensions à monter sur des bateaux, alors ce sera un test pour voir s’il peut affronter ses peurs. Les premières minutes, il n’est pas rassuré mais il nous chipe très rapidement le volant, maitrisant ainsi notre itinéraire.
Malgré une météo peu engageante, nous profitons du calme et des rires de notre fils. Encore une fois, Hélio mérite amplement son nom, il est définitivement notre soleil.
Tester des activités nautiques au lac de Naussac
Accès : le lac de Naussac se situe près de Langogne. Il y a plusieurs accès pour rejoindre les rives, notamment deux bases nautiques (celle de rondin parc et celle de Naussac). Attention, les activités proposées ne sont pas les mêmes selon les bases. Pour le bateau électrique, il faut aller à la deuxième.
Activités proposées : de nombreuses activités sur et autour du lac sont possibles (accrobranche, VTT, bateau électrique, trottinette électrique, canoé, paddle, pédalo, catamaran…)
Informations pratiques (horaires, activités…) : Rondin parc – Base de loisirs
Pour nous remettre de nos émotions, nous déjeunons sitôt débarqués à la table du lac. Un repas concocté avec amour et à base de produits locaux régale nos papilles. La vue sur le lac réjouit quand à elle nos pupilles. Le cadre est très agréable et l’équipe aux petits soins pour les clients.
Mais à trop se laisser porter, nos jambes réclament une balade. Pour cela, nous nous rapprochons du sentier qui mène à la cascade du Donozau qui se trouve de l’autre côté de la rive. Nous l’apercevons bientôt. Été oblige, son filet d’eau est mince, mais le cadre n’en reste pas moins féérique. Vous commencez à le savoir, nous adorons les superpositions rocheuses.
Nous sommes servis, car la cascade du Donozau est dans un très bel écrin de granit. Après une tentative pour l’atteindre en escaladant sur les côtés pour le plus grand plaisir d’Hélio, nous remontons sur le sentier pour emprunter le chemin conventionnel. Le ciel gris ne fait qu’intensifier l’ambiance féérique et dramatique à la fois de ce décor. Le charme opère un long moment.
Retrouver son âme d’enfant au Vallon du Villaret
Hélio, du haut de ses 6 ans et demi à l’heure où j’écris, n’hésite plus à affirmer ses envies quant au programme de nos voyages. A son âge, les parcs sont des eldorados. Alors nous nous efforçons de trouver ceux qui l’éblouiront le plus.
Je pense que nous avons largement réussi ce pari au Vallon du Villaret. Niché dans la forêt et suivant une rivière, ce parc de loisir combine habilement art, nature et amusement. Il propose plus de 100 installations pour éveiller, surprendre et amuser nos petit-e-s aventurier-e-s.
Sur le parcours, des œuvres d’arts viennent compléter l’expérience. Dès le début, on ne sait pas où donner de la tête. Un drôle d’avion à actionner par ici, un mur d’escalade par là ou bien encore de drôles de labyrinthes. Nous allons de surprises en étonnement.
Hélio commente chaque découverte dans un flot de paroles ininterrompues (signe qu’il est très très content). Les jeux et activités proposées sont tellement étonnants et originaux qu’ils réveillent notre âme d’enfant. Mention spéciale pour l’immense toboggan (sensations garanties), les constructions où on fait de la musique avec des billes ou bien encore les circuits d’eau géants.
Petit conseil pour les parents, prévoyez large niveau temps ! Entre 3 et 5h ! Et je n’exagère pas du tout.
S’amuser au vallon du Villaret
Accès : le vallon du Villaret est situé à Bagnols-les-bains.
Tarifs : tarifs identiques pour les parents et les enfants. 12,50€ ou 13,50 € selon la saison.
Mon astuce : comptez au minimum 3h pour en profiter. Vous pouvez aussi y passer la journée, il y a une offre de snack, ainsi qu’une auberge et des aires de pique nique pour se restaurer.
Informations pratiques (horaires, activités…) : Le vallon du Villaret
Une incursion à Mende dans la vallée du Lot
Visiter la Lozère offre de multiples facettes, notamment concernant les paysages. Bien que logés dans le nord du département, nous n’avons pas pu résister à aller jeter un coup d’œil aux gorges du Tarn. Sur le chemin, nous en avons profité pour visiter Mende qui se trouve être la préfecture de la Lozère.
Pour la découvrir de manière ludique, nous passons chercher à l’office de tourisme une tablette interactive. Elle contient un jeu d’exploration d’Explor’Games dédié à l’histoire de la bête du Gévaudan (décidément on va être incollables). Pour la suivre, nous devons nous rendre en 10 lieux d’intérêt de Mende et répondre à des énigmes de différentes natures.
Pour trouver les spots, une boussole nous met sur la piste. Hélio se prend rapidement au jeu et ne nous laisse pas toucher la tablette une seule seconde. Il est tout content de pouvoir se repérer et trouver seul les endroits grâce aux aiguilles de la boussole et le nombre de mètres qui augmente ou diminue à mesure qu’on s’éloigne ou s’approche du lieu.
Des séquences animées ponctuent chaque étape. Les différents personnages nous racontant la légende de la bête du Gévaudan. Grâce à ce dispositif, Hélio n’a pas vu le temps passer et sans s’en rendre compte il a visité toute la ville. La qualité du graphisme et des énigmes proposés nous ont séduit. Moi qui adore également les jeux d’enquête, le géocaching et consort, vous pouvez imaginer que j’étais aussi à fond. Seul bémol selon moi, le prix de la location de la tablette (29€ pour 2h environ).
Plus d’informations et réservation : Tablette interactive « Mende au cœur du mystère »
Road trip dans les Gorges du Tarn, de bas en haut
Flâneries à Sainte Enimie
Nous reprenons la voiture et le paysage change rapidement. La route serpente désormais le long de gorges immenses. D’en haut, les villages en contrebas semblent être des maquettes miniatures. C’est le cas du village de Sainte Enimie, classé parmi les plus beaux villages de France. Le chemin tortueux qui y mène est spectaculaire. Nous validons déjà ce cadre exceptionnel. En s’engouffrant dans les ruelles médiévales de Sainte Enimie, on perçoit d’autant plus le charme des lieux.
Elles s’entrelacent les unes aux autres dans un dédale pavé de galets du Tarn. Un labyrinthe qui apporte son lot de découvertes à chaque recoin. Entrez dans l’église romane pour voir une fresque originale, passez sous des arches pour atteindre les placettes fleuries et montez jusqu’au monastère.
En haut, vous verrez aussi des jardins en terrasses. Grâce au plan du village que vous pouvez récupérer à l’office du tourisme ou télécharger en ligne, vous ne manquerez aucun des points d’intérêts.
Et pour se rafraichir après cette petite balade, rien de plus simple ? Le Tarn coule au pied du village. Hélio n’a pas tardé à nous réclamer une baignade. Comment lui refuser cette pause fraicheur ? Nous nous posons donc un long moment pour goûter à cette eau translucide et faire des constructions de haute volée en galets. Une belle manière de conclure la journée.
Initiation à l’ornithologie au Roc des Hourtous
Le lendemain matin, nous continuons à visiter les gorges du Tarn côté Lozère en prenant de la hauteur. Direction le Roc des Hourtous où nous attend Jane. Elle est guide naturaliste. Sa spécialité : sensibiliser les personnes aux oiseaux peuplant ce paysage et à leurs chants.
Les volatiles symboliques des gorges sont bien entendu les immenses vautours tournoyant dans les hauteurs. Jane nous aide dès le départ à distinguer les 4 espèces de vautours qu’il est possible d’observer ici. Le plus commun est le vautour fauve. Mais avec un peu de chance, peut être pourrions voir des vautours moines ou encore plus rare un gypaète barbu (nous avons eu la chance d’en voir dans le Queyras et dans la vallée d’Orlu, c’était magique). En attendant, nous scrutons avec enthousiasme les photos du panneau explicatif.
Il nous tarde d’aller au belvédère, à quelques pas, pour l’observation. Avant de voir nos premiers vautours fauves, le panorama exceptionnel nous laisse littéralement sans voix.
Le Tarn se fraye un chemin somptueux à travers les gorges. De bon matin, quelques kayaks glissent déjà tranquillement. Des petits points oranges dans ce ruban vert. Jane attire notre attention sur d’autres petits points (marron et blanc cette fois-ci). Ce sont des vautours fauves installés sur leurs reposoirs. Certains étendent même leurs ailes, montrant ainsi toute la grandeur de leur envergure.
Ensuite, nous continuons sur le sentier des oiseaux. Ce sentier de 3km longe les gorges offrant de beaux points de vue et traversant d’autres écosystèmes que sont les sous bois et les pelouses sèches. Au delà du regard, c’est un autre sens que nous allons mettre en éveil, notre ouïe.
Les petits oiseaux qui habitent ici sont plus difficiles à voir que les vautours. Pourtant ils sont bel et bien là et nous pouvons même deviner de qui il s’agit en les écoutant. Reconnaître le chant d’un oiseau n’est pas une mince affaire, il faut déjà avoir l’oreille musicale, faire preuve de patience et d’un peu de méthode.
En effet, Jane nous donne une tonne de moyens mnémotechniques pour se rappeler des chants d’oiseaux communs comme le rouge queue, la mésange huppée ou le pic vert. Et pas de panique si vous avez peur d’oublier, Jane a eu la bonne idée de faire un document récapitulatif avec les photos et description des chants d’oiseaux. Vous le recevrez à l’issue de la balade. Je sens que je vais le regarder souvent pour m’entraîner. Jane a été très pédagogue et a su intéresser Hélio et les autres enfants présents. Je vous recommande de faire appel à elle.
Balade ornithologique de Jane Ornitho
Accès : pour les balades au roc des Hourtous, le rendez-vous est donné au parking du panorama
Tarifs : 30 € pour les adultes ; tarif réduit pour les enfants
Activités proposées : initiation à l’ornithologie au roc des Hourtous, observation des vautours, sensibilisation aux chants des oiseaux
Mon astuce : n’hésitez pas à venir avec vos enfants, la balade ne fait que 3 km et Jane s’adapte bien au rythme de chacun
Informations pratiques (horaires, activités …) : Jane Ornitho
Les enfants ont d’ailleurs tous sympathisé au point de vouloir manger ensemble à la même table le midi. C’est ainsi que les parents ont pu déjeuner en amoureux au restaurant situé au panorama du roc des Hourtous. Une adresse qu’on vous recommande à 100%. D’une part, le cadre est super sympa. D’autre part, entre deux plats, on peut aller admirer la vue incroyable.
Ensuite, c’est une cuisine faite maison avec des produits locaux. On s’est régalé et en plus l’équipe était vraiment hyper sympa et aux petits oignons.
Balade en barque dans les gorges du Tarn depuis la Malène, un incontournable de la Lozère
Il est temps pour nous de devenir ce petit point coloré sur le Tarn. Mais nous n’allons pas faire de kayak. Nous avons opté pour la barque menée d’une main de maître par un des bateliers de la Malène.
Une alternative au kayak pour celles et ceux qui ne pourraient pas en faire ou préfèrent une visite guidée. Avant de monter à bord, nous avons un peu de temps pour profiter du sublime village de la Malène. Comme Saint Enimie, il est lové dans les gorges et le Tarn en délimite les contours. La route pour y accéder est une succession de lacets vertigineux.
Encore une fois, les points de vues sont à couper le souffle. Le vocabulaire me manque pour décrire tant de majesté. Comme pour chaque arrivée dans un village, nous procédons à notre rituel, à savoir la flânerie hasardeuse suivie d’une pause contemplative.
L’eau émeraude et translucide invite à la baignade, aux attaques éclaboussantes et autres jeux d’eau. Hélio est tellement hypnotisé par cette eau qu’il restera durant toute la balade en barque la tête penchée vers elle (pas très pratique pour les photos). On a du lui dire à plusieurs reprises de regarder de temps en temps les falaises pour qu’il ne manque pas ce superbe paysage.
Au cours de la balade d’une heure, le batelier nous raconte des anecdotes historiques ou culturelles sur les gorges du Tarn et le village de la Malène. J’avoue ne pas toujours avoir écouté tant j’étais happée parfois par la forme d’un rocher ou le vol d’un vautour fauve au dessus de nos têtes. C’était très agréable de n’avoir juste qu’à se laisser porter et profiter de l’instant. Et en voyant la mine ravie des kayakistes, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer une prochaine escapade dans les environs.
Si c’était à refaire, nous choisirions de partir tôt le matin pour éviter le trafic assez dense sur l’eau à cette période de l’année (nous y étions en aout).
Balade en barque dans les gorges du Tarn
Accès : les départs en barque se font depuis le village de la Malène. Une navette est prévue pour vous ramener au point de départ après la balade. Balades possibles de Pâques à la Toussaint.
Tarifs : environ 23€ par personne.
Activité proposée : descente d’une heure en barque. En kayak, vous pourrez rester plus longtemps, et pousser plus loin si vous être frustrés par le temps.
Informations pratiques (horaires, activités…) : Les bateliers des gorges du Tarn
Une dernière visite en Aubrac avant de repartir de la Lozère
Nous terminons cette visite en Lozère par un road trip d’une journée dans le Parc naturel régional de l’Aubrac. Nous nous attendons à de grands espaces peuplés par des vaches au regard ténébreux.
Situé sur la partie sud du massif central, le plateau de l’Aubrac se distingue en effet par ses vastes étendues vallonnées de forêts et de pâturages. Nous empruntons la D52, dénommée aussi la route des lacs pour saisir toute la beauté de ces paysages. Notre premier arrêt a lieu à la cascade de Déroc. Depuis le parking au milieu de ces grandes prairies, rien ne laisse présager la cascade qui nous attend.
En arrivant sur un sol rocheux sombre, elle se dévoile sous nos pieds. Elle marque une rupture dans ce paysage verdoyant. D’ici on aperçoit les orgues basaltiques brillants par l’humidité ambiante.
Nous cherchons le petit sentier qui mène au pied de la cascade. Ce type de formations rocheuses, déjà observées en république tchèque, nous fascine. La gangue minérale qui encercle la cascade est aussi belle que la chute en elle même. On peut y crapahuter et même passer derrière le filet d’eau (le débit est plus important à d’autres saisons).
L’heure de midi approchant, nous reprenons la route pour savourer (c’est le cas de le dire) l’Aubrac d’une toute autre manière. Nous avons rendez-vous dans un buron. Il s’agit d’un ancien abri de berger en pierre et toit en lauze. Ils semblent comme perdus dans cette immensité. Aujourd’hui, des restaurateurs les ont reconvertis en restaurant où on déguste des spécialités locales.
Le buron de Born est l’un des plus réputés des environs. Situé devant le lac de Born, sous le regard des vaches, nous mettons un point d’honneur à déguster le fameux aligot et la viande de la race Aubrac. En voyant arriver la planche de charcuterie d’entrée, nous hallucinons de la quantité.
Heureusement, la serveuse nous rassure sur le fait que la planche passera à une autre table et ainsi de suite. Convivialité, générosité et gourmandise sont au rendez-vous. Cependant, je vous conseille d’avoir vraiment de l’appétit en y allant.