Au coeur de l'hiver dans le Parc naturel régional du Haut Jura

Plus le temps passe, plus j’aime explorer les Parcs naturels régionaux. Ils rassemblent tout ce que je cherche dans mes voyages : des espaces naturels bien sûr, mais aussi une culture bien ancrée et un patrimoine préservé. Mais ce qui me séduit le plus, c’est l’équilibre recherché dans le développement de ces territoires pour une relation Homme-nature harmonieuse.

Après les Pyrénées catalanes en été et les Causses du Quercy en automne, j’avais envie de découvrir un PNR en hiver, sous la neige, pour le parcourir en raquettes et ski nordique, laissant au maximum la voiture au repos.

J’ai découvert un territoire idéal pour cela, le Parc naturel régional du Haut-Jura. Je vous emmène pour une visite à la rencontre de ses acteurs, de ses savoir-faire et sublimes paysages.

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Les paysages du Haut Jura, un motif de voyage en soi

Pour découvrir un territoire, j’adore commencer par ses paysages, d’autant plus quand ils sont marqués comme dans le Haut Jura. D’ailleurs, nous étions déjà venus en famille en été et avions été séduits par ses forêts de résineux, ses cours d’eaux, les combes et hauts-plateaux.

Cette fois-ci, je suis parti seul à la découverte des paysages caractéristiques du Parc naturel régional.

D’abord en prenant conseil auprès de la Maison du Parc à Lajoux, pour avoir une vue d’ensemble du périmètre du PNR, de ses principales caractéristiques, du rôle d’un Parc Naturel Régional etc. D’ailleurs il y a un espace d’exposition permanent qui vaut d’être visité.

Bien renseigné, je pars à la découverte des paysages marquants de la région pour commencer à m’imprégner, avant d’aller plus en profondeur.

Un belvédère sur la chaine des Alpes pour se repérer en beauté

Je ne résiste pas à l’envie de commencer par vous montrer le paysage que j’ai pu admirer le premier soir au belvédère du Pailly. Il a l’avantage d’embrasser du regard une partie du PNR du Haut Jura et surtout d’ouvrir sur un autre horizon, les Alpes avec le Mont Blanc.

Le parc recouvre une bonne partie du massif du Jura, un arc karstique (calcaire) s’allongeant sur 300 km de longueur. Les couches empilées de calcaire déformées par les mouvements de la croute terrestre donnent tout son caractère au paysage, avec des plis aussi improbables qu’esthétiques, comme ici au Chapeau de Gendarme.

En parcourant cette épine dorsale que représente le massif du Jura, je me suis rendu compte que la montagne, bien que préservée, est habitée, alternant vallées défrichées et crêtes boisées.

Mais n’allez pas croire que le paysage n’est qu’une succession de pentes, le massif forme une sorte d’escalier à trois marches, formant trois plateaux où les activités humaines ont pu se développer. Pour autant, la densité de population est faible 44 hab/km2, avec un habitat dispersé, notamment des fermes isolées que j’ai pu admirer vers Chapelle des bois.

J’ai également eu l’occasion de me rendre compte que le Haut-Jura est parsemé de lacs, en particulier dans sa partie ouest, mais aussi de tourbières et autres zones humides.

Cette configuration laisse toute sa place à une biodiversité très riche, voire exceptionnelle en France. Mais pour bien m’en rendre compte, il est temps que je chausse mes raquettes pour aller explorer les forêts du Haut-Jura avec un guide naturaliste !

Mais au fait, c’est quoi un Parc naturel régional ?

Souvent confondus avec les Parcs naturels nationaux, ou même les réserves naturelles, les Parcs naturels régionaux ont un rôle et un fonctionnement bien distinct de ces derniers.
Des communes se rassemblent sur un territoire autour d’une charte de valeurs communes pour oeuvrer à la préservation du patrimoine naturel, culturel et historique. C’est aussi une concertation pour un développement durable du territoire, d’un point de vue économique et touristique notamment.
Il y a bien sûr beaucoup d’autres missions menées par les PNR, vous pourrez en découvrir dans la suite de ce récit.

A la recherche de la biodiversité du Parc naturel régional du Haut-Jura

L’hiver possède des atouts de taille quand on aime l’observation de la faune. Si la flore est en sommeil et certaines espèces animales également, ou même parties vers des contrées plus chaudes, les conditions sont idéales pour d’autres raisons. La végétation est clairsemée, laissant plus de champ de vision, et surtout la neige devient un véritable jeu de piste où décrypter des enquêtes naturalistes.

Jean-Baptiste, chargé de mission milieux naturels au Parc naturel régional du Haut-Jura et accompagnateur en montagne m’emmène en forêt près de La Pesse.

Dès le début, le ton est donné : pas question de s’écarter des sentiers de randonnée, même si dans ce coin il n’y a pas trop de faune sensible au dérangement (comme le Grand tétras par exemple), la question est cruciale à cette période de l’année. La nourriture étant plus rare, la faune est (encore) plus sensible au dérangement en hiver, pouvant mener à l’affaiblir (maladies, prédation), voire mourrir si le dérangement est trop répété.

Mais qu’on se le dise, cela ne nous empêchera nullement de nous embarquer pour une odyssée naturaliste passionnante. La moindre trace dans la neige, la moindre marque sur un arbre, Jean-Baptiste me les traduit avec passion et érudition pour rendre une brindille banale en histoire étonnante.

Par exemple, au pied d’un grand épicea, nous trouvons des bouts d’écorce jonchant le sol sur plusieurs mètres. Le responsable ? Très probablement un pic venu se nourrir d’insectes. L’histoire pourrait s’arrêter là, mais ces insectes, ce sont des scolytes, leur présence accrue témoignant d’un dérèglement provoqué par l’humain.

Le lien n’est à première vue pas évident. Pourtant cette prolifération de scolytes est due aux changements climatiques. Les hivers plus doux freinent la régulation naturelle de l’espèce et surtout le manque d’eau provoque un stress rendant les épiceas plus faibles, plus sensibles aux attaques des scolytes. Ainsi l’épicea, espèce majeure des forêts du Haut-Jura est très menacé et les forestiers viennent à diversifier les essences d’arbre plantées pour rendre la forêt moins sensible à ces changements climatiques.

Voilà comment on part de simples bouts d’écorces au sol pour arriver aux changements climatiques. Ou comment la nature devient un outil de sensibilisation puissant.

Mais c’est aussi une école formidable, source de savoirs que je ne soupçonnais pas. J’ai appris une stratégie incroyable de certains arbres feuillus pour protéger leurs bourgeons : la marcescence (à ressortir en soirée pour briller en société !).

Les bourgeons en hiver sont une source de nourriture importante pour certains animaux, comme les chevreuils par exemple. Certains arbres comme le hêtre vont conserver quelques feuilles desséchées autour de leurs bourgeons pour empêcher les herbivores d’accéder à ces derniers. Les stratégies inventées par la sélection naturelle m’étonneront toujours…

Cette sortie ne fut qu’une succession d’observations de ce type, avec également des histoires reconstituées en observant les traces dans la neige. Un chevreuil qui a dormi ici, une gélinote venue se nourrir par là, des traces de renard, de blaireau, d’écureuil, de sanglier… Tout un monde sauvage observé à distance, au bord du chemin.

Nous aurons même l’occasion d’avoir de beaux points de vues en prenant de la hauteur, et de trouver quelques vestiges d’anciennes fermes présentes dans les hauteurs.

Quiétude attitude – un programme pour diminuer notre dérangement de la faune

La faune est souvent très sensible au dérangement. Particulièrement en hiver, mais aussi toute l’année avec d’autres enjeux liés à la reproduction, la présence de petits etc.
En multipliant les dérangements provoqués par certaines activités de plein air comme la randonnée, le ski de rando, le vélo, le dérangement devient très problématique et menace la survie même de certaines espèces.
Pour sensibiliser les professionnels et particuliers, le PNR du Haut-Jura développe progressivement le programme. A travers différentes actions, les usagers sont informés des impacts potentiels des activités en milieux naturels.
Le principe est simple, rester le plus discret possible, ne pas s’écarter les sentiers et éviter les zones les plus sensibles (zone de présence du Grand tétras par exemple).
Chaque territoire adapte le programme, celui du Haut-Jura étant en plein développement. Vous pourrez retrouver sur leur site les bons réflexes à adopter.

Qu’on se le dise, pour aller à la rencontre de ces paysages, de cette biodiversité, il n’était pas concevable pour moi de le faire sans être dans une démarche de tourisme durable sur tous les aspects de ce voyage. Dans le choix des hébergements, des restaurants, des prestataires en particulier. Pour cela, après avoir pas mal voyagé dans les Parc naturel régionaux, je peux vous garantir que la marque Valeurs Parc naturel régional est une option sûre.

Quand on peut allier de belles valeurs à l’agréable, pourquoi se priver ? Comme aux loges du Coinchet où j’ai pu dormir dans de magnifiques cabanes confortables en pleine nature.

Pour ne rien gâcher, c’est une occasion de faire de très belles rencontres avec des acteurs engagés pour leur territoire. Je vous reparle plus tard dans l’article de cette marque Valeurs Parc qui m’a aiguillé tout au long de ce séjour.

Visiter le Haut Jura : terre de ski nordique

Impossible de parler du Haut Jura et son Parc naturel régional sans évoquer la culture du ski nordique fortement ancrée dans le territoire. D’après certaines personnes rencontrées pendant ce séjour, compte tenu de l’étendue et de la variété de ses sites de pratique, le massif du Jura offre un domaine unique en France, voire même en Europe, en particulier autour de Chapelle des Bois qui est souvent considérée comme la « Mecque » du ski nordique.

Il faut dire que toutes les conditions sont réunies : des hauts plateaux enneigés, des kilomètres de pistes bien balisés, des paysages magnifiques et une culture des activités de pleine nature.

D’ailleurs, si je parle de ski nordique, je n’oublie par la randonnée en raquettes, également très présente, même si le ski de fond classique ou skating est roi.

J’ai pu m’adonner avec grand plaisir aux joies de la raquette à travers quelques randonnées savoureuses et surtout m’initier au skating, sur un parcours magnifique d’une douzaine de kilomètres. Magnifique, mais exigeant pour un total débutant !

Heureusement j’étais impeccablement accompagné par Armand, moniteur ESF, qui m’a mis en confiance et indiqué les bons gestes.

Sans doute que mon expérience du roller m’a beaucoup aidé à trouver rapidement un bon équilibre sur les skis, très différent de celui qu’on a en ski alpin. La plus grosse difficulté pour moi étant davantage dans la capacité physique que ce sport demande, surtout dans les montées. Avec des gestes plus efficaces, cela devient très probablement plus facile, mais quand on débute, ça réchauffe !

Pour me redonner de l’énergie de la manière la plus savoureuse qui soit, nous avons eu le droit à une fondue en bord de piste ! Un artisan de Prémanon a eu la drôle (et bonne) idée de proposer un kit de fondue et raclette nomade (la besace à fondue) qu’on emporte dans son sac à dos pour aller se délecter en pleine nature.

Un résultat délicieux et revigorant. Manger bon et chaud à l’extérieure, dans la nature, c’est un plaisir incomparable. Tout est meilleur quand on mange dans un cadre pareil. Et pour ceux qui s’interrogeraient sur mes performances à ski post fondue, eh bien c’était pas mal ! Le vin blanc m’a peut être un peu aidé… Et l’accompagnement d’Armand surtout ! Une belle rencontre.

Cette pratique du ski de fond n’est pas nouvelle, elle est historique et culturelle dans le Jura.

A l’origine, les paysans taillaient leurs skis dans l’épicea pour se déplacer plus facilement lors des hivers rigoureux et désenclaver un peu leur territoire. En particulier les facteurs, douaniers et autres colporteurs utilisaient ce moyen de transport.

D’ailleurs, en parcourant le territoire, j’ai eu envie de me projeter pour imaginer ce que pouvait être l’hiver dans le Haut Jura il y a encore quelques décennies de cela. En voyant les températures glaciales dans les combes, en imaginant les soirées frugales sans électricité, j’ai eu envie d’aller plus loin pour comprendre à quoi pouvait ressembler la vie d’un paysan haut jurassien à la fin du 19e siècle, connaitre l’histoire de ce bout de France qui l’a amené à cet artisanat spécifique, sa culture locale.

La Grande Traversée du Jura (GTJ)

Le réseau de pistes de ski nordique, de sentiers pédestres, à vélo, en raquettes et même à cheval est impressionnant dans le Haut Jura. Eté comme hiver, c’est une source infinie de randonnées pour profiter du cadre naturel.
Un réseau spécifique à même été créé pour traverser le Jura en ski, à pied, en vélo ou à cheval : la Grande Traversée du Jura. C’est d’ailleurs un tronçon de la GTJ que j’ai emprunté avec Armand pendant cette initiation au ski nordique.
Vous pourrez retrouver toutes les infos sur le site de la GTJ

La formule magique : chausser raquettes ou ski et aller rencontrer les savoirs faire du Haut Jura

Si je me suis initié au ski de fond skating, ce n’est pas uniquement pour avoir le plaisir de glisser dans ces beaux paysages, mais aussi pour découvrir une pratique bien ancrée dans le Haut Jura. J’ai été surpris par le nombre de personnes qui prenaient le temps d’aller faire un peu de ski pendant leur pause du midi, ou bien en sortant du boulot.

Il y a même quelques fondus qui vont au travail en ski ! Vélotaf en été, skitaf en hiver, séduisant…

Bref, cela m’a donné envie de faire la même chose, à mon niveau, en me déplaçant en ski ou en raquettes pour délaisser au maximum la voiture.

Si je n’ai pas complètement lâché la voiture, tous les endroits que j’ai pu visiter peuvent être reliés par des moyens doux, à condition d’avoir du temps.

J’ai plutôt pour ma part opté pour un rayonnement en étoile depuis deux points du territoire du Parc naturel régional : autour de Lajoux dans le Jura et autour de Chapelle des Bois dans le Doubs.

Ainsi, j’ai trouvé la formule idéale pour visiter le Haut-Jura en hiver : allier raquettes ou ski nordique et rencontres d’artisans, d’acteurs locaux qui font le territoire.

Relier nature et culture en somme, tout ce que j’aime !

Le bleu de Gex Haut-Jura

Le Comté est sans conteste la star des fromages du Jura, mais connaissez-vous le Bleu de Gex Haut-Jura ? Ce fromage AOP est vraiment spécifique au Haut-Jura, avec une aire de production réduite.

Figurez-vous que c’est la première filière fromage marquée Valeurs Parc au niveau national. Une spécificité qui m’a donné envie d’aller voir de plus près ce qui lui a valu cette distinction.

A la fromagerie des Moussières, j’ai pu assister à la fabrication du Bleu de Gex, je sais enfin d’où vient ce Bleu dans le fromage, ce sont en fait des champignons ! Le penicillium roqueforti plus précisément, qui donne le goût si caractéristique des Bleus.

Je dois vous avouer que je ne suis pas un grand amateur de Bleu, mais celui-ci est particulier, bien plus doux que les Bleus d’Auvergne, de quoi se réconcilier avec ce genre de fromage bien particulier.

D’ailleurs, nous avons testé une fondue Comté / Bleu de Gex et c’était pas mal du tout ! Bon, ce n’est pas léger, mais c’est délicieux.

Ce que je retiens avant tout de cette découverte, c’est la rencontre avec Stéphane, producteur de Bleu de Gex Haut-Jura. Un passionné de son métier et porteur de valeurs que je partage entièrement, autour de la qualité, d’une vision de long terme, portée sur la durabilité aussi bien environnementale qu’économique et sociale.

Bref, le genre de personne qui fait du bien (retrouvez son interview dans la vidéo située au début de l’article).

Musée des lapidaires

En poursuivant cette recherche des spécificités du territoire, j’ai découvert une activité vraiment étonnante, qu’on ne s’imaginerai pas voir développée dans le PNR du Haut Jura : le lapidaire.

En résumé, le lapidaire, c’est l’art de tailler des pierres précieuses. Or, point de pierres précieuses dans le Parc naturel régional, ni même dans la région. Alors pourquoi diable cet artisanat s’est développé ici ?

J’ai trouvé la réponse au musée du lapidaire à Lamoura. Le Haut-Jura se trouvant sur la route de joailliers et horlogers protestants fuyant la France vers la Suisse après la révocation de l’édit de Nantes, ces derniers ont sollicité le savoir faire des paysans du Haut-Jura peu occupés pendant les longs hivers rigoureux.

Ainsi beaucoup de fermiers devenaient lapidaire en hiver avec des ateliers installés à domicile, l’apogée étant à la fin du 18e et 19e siècle où l’on comptait plus de 600 lapidaires dans le Haut Jura.

Aujourd’hui il reste encore quelques ateliers spécialisés dans la haute joaillerie, avec un savoir faire très particulier.

J’ai même eu la chance d’avoir une démonstration par Aurélie, lapidaire dans la région.

C’est toujours captivant d’observer les gestes précis, répétés des milliers de fois, mais toujours avec autant de soin et de passion. J’adore observer le regard de ces artisans concentrés sur leur tache et les écouter parler de leur métier.

Musée des lapidaires de Lamoura

C’est quoi la marque Valeurs Parc naturel régional ?

Je vous en parlais au début de l’article, durant tout ce voyage et de manière générale lorsque je vais dans un Parc naturel régional, je veille toujours à aller vers des logements, restaurants, artisans, activités touristiques marqués Valeurs Parc naturel régional.
Cette marque vient mettre en valeur des pratiques éco-responsables d’acteur locaux.
Mais plus qu’une longue description, un petit visuel qui résume la marque :

Pour trouver un acteur marque Valeurs Parc, vous pouvez vous rendre sur la page dédiée de la fédération des PNR

Rencontre avec Sébastien, Maitre pipier à Saint-Claude

D’ailleurs, j’ai eu la chance de rencontrer un autre artisan passionné par son métier dans un tout autre domaine, très spécifique au Haut-Jura. Il n’existe même aujourd’hui plus que deux ateliers en France, tous deux situés à Saint-Claude : la fabrication de pipes.

A l’instar du lapidaire, on en vient à se demander pourquoi on fabriquait spécifiquement des pipes à Saint-Claude. Le bois utilisé pour les pipes ne provient pas de la région, il s’agit généralement de bruyère de Méditerranée. Alors pourquoi ici ?

Saint-Claude a connu de longue date un essor industriel, avec notamment l’industrie du bois et plus particulièrement le tournage du bois. Avec la découverte de la bruyère, la demande de fabrication de pipe a explosé et Saint-Claude avait le savoir faire pour adapter les outils de tournage de bois à la fabrication de pipes en quantité.

Si aujourd’hui la fabrication est devenue bien plus confidentielle, le savoir-faire perdure et j’ai pu observer Sébastien à l’oeuvre, passant d’une machine à l’autre avec dextérité pour suivre le processus complet.

Je suis même reparti avec la pipe que j’ai vue naitre. Je ne suis pas fumeur, mais j’apprécie les objets artisanaux fabriqués avec de belles histoires. Merci pour le cadeau !

L’atelier du maître pipier GENOD

Ecomusée

Pour terminer cette visite du Parc naturel régional du Haut-Jura, je me suis rendu en raquettes de Chapelle des Bois, haut lieu du ski nordique en France avec ses tourbières et ses falaises magnifiques, vers l’écomusée maison Michaud.

J’aurai d’ailleurs pu (et peut être du) commencer par cette visite, car cet écomusée m’a permis de comprendre un peu mieux ce territoire à travers son histoire et son patrimoine.

Se déplacer en raquettes pour m’y rendre m’a mis dans l’ambiance de l’hiver haut jurassien. Bien sûr, les pistes tassées facilitent la tache, mais j’ai peu de peine à imaginer les difficultés à se déplacer dans la région il y a un siècle de cela…

Une fois arrivé, je découvre une ancienne ferme du 17e siècle, avec un en son centre un imposant tuyé. Le tuyé était la pièce centrale des fermes du Haut Doubs où l’on faisait fumer le viande, moyen de conservation privilégié à l’époque.

En entrant dans la ferme, je me dirige directement vers celui-ci pour découvrir une pièce en pleine effervescence. Non, on n’y fume plus la viande, mais un four à pain est en pleine fournée, comme toutes les semaines ! J’ai de la chance de tomber au bon moment, juste à temps pour voir les premières brioches cuire lentement.

Je suis subjugué par le jeu des lumières du feu de bois conjugué aux gestes du boulanger et le fumée bleutée s’échappant par le tuyé.

Dans le reste de la ferme, je découvre les différentes pièces d’habitation et la grange, remises dans leur état d’origine et agrémentées d’explications sur le mode de vie dans le Haut Doubs au 19e siècle.

J’en tire deux conclusions :

1. les paysans du coin faisaient montre d’une résilience et d’une capacité d’adaptation extraordinaires aux hivers rigoureux de la région
2. je suis bien content d’avoir mon petit confort moderne d’aujourd’hui…

Ecomusée – maison Michaud

Ainsi s’achève mon voyage dans le Parc naturel régional du Haut Jura, entre les hauts plateaux du Jura et du Doubs. Au-delà des paysages, des activités, j’y ai fait des rencontres extraordinaires, comme toujours dans les Parcs régionaux. Mais cette expérience avait quelque chose d’encore plus singulier, avec cette découverte hivernale, cette alliance entre activités de pleine nature et rencontres. Un bien beau moment que je vous souhaite de vivre également un jour !

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Guide tourisme : visiter le Haut Jura, que faire, que voir ?

Toutes les adresses que je recommande sont marquées valeurs Parc naturel régional (sauf le maitre pipier), alors vous pouvez y aller les yeux fermés question éco-responsabilité !

Où dormir dans le Haut-Jura ?

Les loges du coinchet – La Pesse

Vous voulez dormir en pleine nature dans une cabane confortable ? Avec un bel espace commun et un accueil chaleureux ? Ne cherchez pas plus loin que les loges du coinchet. En plus, ils font table d’hôte dans l’espace commun ou dans votre logement.

Infos et réservation

Gite de la Martenie – Lajoux

Situé dans une superbe maison, le gîte de la Martenie offre une vue spectaculaire sur la vallée de la Valserine. J’y ai même observé des renards à plusieurs reprises lors de mon séjour depuis la fenêtre de ma chambre ! L’espace est décoré avec goût et le propriétaire toujours disponible pour vous conseiller et vous faire sentir comme à la maison.

Infos et réservation

Hôtel les clochettes du Risoux – Chapelle des bois

Situé en plein coeur de Chapelle des bois, l’hôtel les clochettes du Risoux est une belle adresse si vous recherchez un hôtel familial et accueillant au pied des pistes de ski nordique. Une base idéale pour rayonner dans la région.

Infos et réservation

Où manger dans le Haut-Jura ?

Chez Féodor – Lajoux

Chez Féodor, on fait de la bonne bière et on fume la viande ! Si l’inspiration est nord américaine pour la manière de cuisiner, les produits sont bien locaux et l’ambiance chaleureuse.

Infos et réservation

La besace à fondue – Haut-Jura

Vous partez en rando dans le Haut Jura à la journée et ne savez pas où manger ? Emportez une fondue ou une raclette dans votre besace pardi ! Cette drôle d’idée a priori un peu farfelue s’avère être un véritable délice quand on déguste une fondue au bord du sentier. En pleine nature les saveurs sont décuplées et valent bien quelques grammes en plus sur les épaules.

Infos et réservation

Les alvéoles, relais des skieurs – La Pesse

Véritable institution à La Pesse, les alvéoles, c’est le repère des skieurs et randonneurs venus se sustenter avec de bons produits locaux. Mais c’est aussi un lieu de partage, un jardin, une ambiance…

Infos et réservation (fermé)

Hotel les clochettes du Risoux – Chapelle des bois

Les clochettes du Risoux, ce n’est pas qu’un hôtel, c’est aussi un excellent restaurant de cuisine traditionnelle, logé de plus dans un beau cadre.

Infos et réservation

Que voir, que faire dans le Haut-Jura en hiver ?

Un petit résumé non exhaustif de que voir et que faire dans le haut Jura en hiver :

• ski nordique à la Pesse ou Chapelle des bois
• randonnées en raquette à n’en plus finir sur tout le territoire du Parc (sauf les endroits où la faune est sensible au dérangement)
• en apprendre plus sur le Parc naturel régional du Haut-Jura à la Maison du Parc (Lajoux)
• visite des artisans locaux (fromagerie des Moussières, maitre pipier à Saint-Claude)
• musée des lapidaires à Lamoura
• écomusée maison Michaud à Chapelles des bois
• quelques points de vue remarquables que j’ai testé, il y en a plein d’autres bien sûr :
  • belvédère du Pailly ou sommet du mont rond : vue sur la chaine des Alpes et le mont blanc (au coucher du soleil)
  • point de vue sur le chapeau du gendarme (plissement calcaire)
  • lac de l’abbaye (il est interdit de marcher dessus quand il est gelé malgré le nombre de gens qui le font !) – point de vue du moulin et silo à images
  • belvédère de la roche blanche à Castelblanc
  • vue sur les falaises depuis Chapelle des bois (au coucher du soleil)

Vous pourrez remarquer que je n’évoque pas les spots les plus célèbres comme certaines cascades ou lacs. D’une part parce qu’ils n’ont pas besoin de moi pour être connus, d’autre part parce que l’idée ici est de vous faire découvrir des coins aussi beaux, mais sans la foule :)

Idées de randonnées dans le Haut-Jura

Les possibilités de randonnée dans le Haut Jura sont quasi infinies. En dehors des quelques randonnées en raquettes que j’ai pu faire pendant ce séjour, je ne saurais pas bien vous conseiller devant tant de choix. Aussi, ce serait présomptueux de ma part après seulement deux courts séjours !

Pour trouver la randonnée pédestre ou VTT adaptée à vos envies, vous pouvez consulter le site du Parc dédié à la rando nature

Autre solution, faire appel à un accompagnateur en montagne, votre sortie n’en sera que meilleure, avec un apport de connaissances qui donne une toute autre dimension à l’expérience.

Je vous conseille chaudement de faire appel à Jean-Baptiste pour une sortie naturaliste !

S’initier au ski de fond dans le Haut-Jura

Si comme moi vous débutez en ski de fond, prendre des cours avec un professionnel vous fera progresser rapidement et prendre du plaisir dès les premières instants. L’école de ski français du Haut Jura saura vous orienter vers le bon moniteur pour vous. Pour ma part j’étais avec Armand et il était parfait. Egalement accompagnateur en montagne, c’était le combo idéal pour me faire progresser, me motiver et m’apprendre plein de trucs en même temps !

Comment se déplacer dans le Haut-Jura ?

Le réseau de sentier pédestre, vélo, raquettes, ski est très développé dans le Haut Jura, permettant des déplacements doux sur une grande partie de son territoire.

Pour les sentiers pédestres, rien ne vaut une carte IGN, vous pouvez également trouver des idées sur le site rando nature du PNR cité ci-dessus. Idem pour le VTT.

Pour les pistes de raquettes et ski, vous pouvez retrouver les cartes des différents domaines nordiques du Jura et Doubs ici.

Pour les transports en commun, vous pouvez consulter les horaires et lignes de bus sur le site viamobigo.

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Un grand merci à la fédération des Parcs naturels régionaux et au Parc naturel régional du Haut-Jura, nos partenaires qui ont rendu possible ce superbe voyage. Retrouvez nos autres séjours dans les parcs naturels régionaux.