Le Belize, assez méconnu, joui d’une image très « carte postale », cocotiers et eau turquoise. Pourtant, l’intérieur des terres possède un caractère bien particulier qui gagnerai a être d’avantage exploré. La ville de San Ignacio, proche de la frontière avec le Guatemala attire tout de même les voyageurs. Et pour cause, située dans un beau paysage vallonné, proche de sites précolombiens d’importance et dotée d’une population accueillante et chaleureuse, San Ignacio ne manque pas d’atouts ! Mais attention, il vous faudra un portefeuille bien garni…
Après les rythmes endiablés et la farniente d’Hopkins, nous reprenons notre route en bus. Les bus béliziens sont d’anciens véhicules de transport scolaire comme on en voit encore dans les films américains, le kit de premiers secours pour les enfants est encore intact, les banquettes le sont un peu moins. La musique changeante au gré des stations de radio nous berce ou nous dandine, c’est selon, jusqu’à destination.
Arrivés à San Ignacio, nous n’avons pas de mal à trouver une guest house qui dispose qui plus est d’un frigo (alléluhiah) et d’un micro onde. J’ai bien fait de garder mon reste de nouilles de ce midi ! San Ignacio est la dernière ville importante avant la frontière avec le Guatemala, elle est très réputée chez les voyageurs pour le nombre important d’activités qu’elle propose notamment la découverte des grottes, de sites mayas mais aussi des parcs naturels.
Malheureusement nous ne vous raconterons rien de tout cela car à San Ignacio, peu de choses peuvent se faire seul, il faut quasiment obligatoirement passer par une agence et les prix sont assez exorbitants (pour notre budget, je précise). Les tours vont de 70 $ (demi journée, observation d’oiseaux) à 160 $ (visite d’une grotte ancestrale Maya Actun… avec encore des squelettes mayas dedans).
Mais alors qu’avons nous fait ???
Des rencontres inattendues à San Ignacio
Le premier jour nous nous sommes tout simplement baladés sur les bords de la rivière Mopan pour aller jusqu’à l’embranchement où deux rivières se croisent.
Une promenade sans prétention qui nous a fait croiser des iguanes, des pics et d’autres oiseaux et qui aura eu le mérite de nous permettre de faire des rencontres : Mike, bélizéen et originaire de San ignacio depuis des générations, la trentaine, travaillant à la délimitation des propriétés agricoles et qui se chargeait au moment de notre rencontre de mettre un terme à la vie d’une pelouse dont la hauteur équivalait à la mienne. Autant dire que la tondeuse c’est mort, alors on y va à la machette. Sous cette chaleur, bon courage…
« Quand je suis dans une nouvelle ville, je suis tout perdu et je n’aime pas ça, alors quand je vois des étrangers, je vais leur donner des conseils pour qu’il ne se sentent pas ainsi » nous a t’il simplement dit en nous apercevant, nous discutons quelques minutes et promettons de nous revoir au retour. »
A notre deuxième passage, le soleil étant à son apogée, il nous offre un coin d’ombre dans la ferme qu’il occupe aujourd’hui. Le temps a filé tellement nous avons papoté de choses et d’autres :
- La météo et son analyse comparative franco-bélizienne. Allez faire comprendre à quelqu’un qu’il ne l’a pas vécu qu’on peut survivre à une température de -5° en hiver.
- Une description par le menu des surprises culinaires de nos pays respectifs. Allez faire comprendre à quelqu’un qui ne connait que le fromage à hamburger en tranche, la saveur d’un reblochon, l’onctuosité d’un brie ou le caractère puissant d’un roquefort. Il a essayé de nous faire faire des comparaisons avec les fromages du coin mais en bon français cela nous a été impossible.
Mike nous a aussi raconté l’histoire de son pays, le conflit latent avec le Guatemala qui aimerait bien récupérer ce petit coin des caraïbes et l’aide des britanniques pour les en empêcher. Il doit retourner bosser alors nous nous fixons rdv pour aller boire un verre le soir et poursuivre les échanges Au menu du soir dans un restaurant chinois :
- Les codes de l’hôtellerie et l’importance du bien manger en France. Allez faire comprendre à quelqu’un qui a en tout 2 plats de fêtes, qu’en France, ce n’est pas 2, 3 mais 15 000 plats dont on se goinfre à Noël.
- Et enfin, une de nos conversations préférées car elle arrive toujours sur la table : la religion. Allez faire comprendre l’athéisme à un croyant qui vit dans un pays où cette notion n’existe pas. Ça n’a pas été évident (surtout en anglais) mais je pense qu’il a saisie qu’on pouvait ne pas croire en Dieu mais avoir pour autant une morale et des valeurs.
Extrait :
Mike : « Mais c’est impossible de ne pas croire en Dieu, comment vous faites ? »
Nous : « Euh, bah c’est comme ça, on n’a pas été élevé la dedans donc … »
Mike : « Mais alors vous croyez en la théorie de l’évolution ? »
Nous : « Oui »
Mike : « Mais si vous croyez pas en Dieu, comment vous faites avec les gens ? Qu’est ce qui vous guide ? »
Nous : « On ne croit pas en Dieu mais on a pour autant une moral, des valeurs, on croit en l’humain. Et on travaille chaque jour à suivre ces règles de vie et à être meilleur »
Après avoir échangé sur la part de Dieu sur terre et la part du Diable, il nous pose une question qui tue pour des non croyants et qui montre peut être aussi son pessimisme.
« Mais vous pensez que c’est plutôt Dieu ou le diable qui est en train de remporter la partie …. ? » Euh joker !
Mike « Et s’il n’y avait plus de croyant, plus de religion peut être que le monde irait mieux ? »
Nous : « Pas mieux, pas pire ! Difficile à dire, en tout cas la religion ne serait plus un prétexte pour certaines dérives ».
Sur le chemin, à la rivière, nous avons eu une discussion similaire avec un agriculteur nommé Primitivo qui nous a raconté sa vie : ses voyages de jeunesse et son choix de vivre simplement aujourd’hui « La vie c’est manger et mourir » nous a t’il dit d’entrée de jeu. Sur la question religieuse, même interrogation sur la théorie de l’évolution en laquelle il ne croit pas car « les nuages, leurs formes et la manière dont il bouge, vous croyez que ça peut être l’évolution vous ? ».
Au cours de l’article, j’ai utilisé l’expression « allez faire comprendre » mais la réciproque est vrai, pas toujours facile pour nous d’appréhender des réalités que nous ne vivons pas et même si nous les touchons un peu du doigt, rien de tel qu’un échange avec ceux qui les vivent pour nous en faire prendre conscience. Se confronter aux différences, aller voir comment la terre tourne ailleurs, c’est bien le but d’un voyage, non ?
A la recherche des ruines Mayas de San ignacio et de Lucas
Le deuxième jour à San Ignacio, nous avons visité des ruines situées à la sortie de la ville et accessibles à pied.
Le site subit encore de nombreuses fouilles dont nous avons été témoins et qui donnent un caractère ludique au lieu, puisque nous pouvons voir les coulisses de la mise en évidence de temples et leur restauration.
Un boulot qui sans nul doute requiert une patience dont nous ne pourrions jamais faire preuve.
Nous avons tenté d’aller par nous même visiter un jardin botanique dans un village proche appelé Bullet tree falls, il nous a fallu questionner quelques personnes avant de trouver un taxi collectif pas cher pour y aller. Une fois au village, après enquête, on tombe sur le fameux jardin mais personne n’est là, un monsieur à l’accueil du centre de réhabilitation attenant nous fait la description de Lucas (proprio et guide du lieu), en retournant sur nos pas, nous guettons donc la présence d’un homme hispanique, cheveu long, barbe et tee shirt rouge, en vélo. Et c’est là que j’entends Seb crier à tue tête Luuuuucassss ! Il avait bien les cheveux long, le vélo, le tee shirt mais ce n’était pas lui, le mec a fait une tête bizarre et a repris sa route. Tant pis, on va se rabattre sur un soda dans un bar du coin où des adolescentes chantent a tue tête dans un karaoké.
Après ces 10 jours, nous quittons le Belize, avec de jolis souvenirs, et la conviction que les beliziens sont fiers de l’être et qu’ils n’ont pas torts.
On boit donc un verre à leur santé !
Infos pratiques – conseils aux voyageurs
Transports vers San Ignacio et alentours
A partir d’Hopkins, il n’est pas nécessaire de repasser par Dangriga pour aller à San Ignacio.
A Hopkins, prendre le bus qui passe par le village en direction de Dangringa : deux par jour seulement, faut pas les louper ! (ce qui évite de prendre un taxi pour aller à l’embranchement où passent les bus).
Précisez que vous voulez aller à Belmopan (première étape avant san Ignacio), il s’arrêtera dès qu’il croisera un bus en direction de Belmopan (ou Belize city).
A Belmopan, prenez le bus direction Benque et arrêtez vous à San Ignacio.
San Ignacio – Bullet tree falls : demander où sont garés les taxis collectivos (ils portent pour certains un autocollant mentionnant la ville). 2 dollars belizéens/personne. Sinon des bus y passent mais il faut être là à la bonne heure.
Visiter les ruines de Xunantunich
Un de nos gros regrets. Les ruines de Xunantunich ont la réputation d’être splendides et d’une grande importance historique. Contrairement à beaucoup d’attractions à San Ignacio, elles sont accessibles sans « tour ». Situées à 9km à l’ouest de San Ignacio, vous pouvez vous y rendre à pied si la chaleur de vous fait pas peur. Sinon vous pouvez prendre un bus en direction de Benque viejo del Carmen et demander au chauffeur de vous laisser aux ruines.
Il vous faudra ensuite marcher sur un bon kilomètre et traverser la rivière Mopan avec un petit ferry.
Le tarif d’entrée au parc archéologique de Xunantunich est de 10 $ belizéens par personne.
San Ignacio était notre dernière étape au Belize, nous filons ensuite vers le Guatemala, à commencer par le sublime lac Peten Itza et Flores, et l’incroyable parc national de Tikal à proximité.
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Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.
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Allez, comprendre ceux qui partent en voyage 10 mois, alors qu’on est si bien en France ! Non mais franchement ;-)
T’as raison, je crois qu’on va rentrer en fait ;)
Moi aussi j’ai bien aimé San Ignacio. C’est dommage que vous ne soyez pas allés aux ruines de Xunantunich, elles sont exceptionnelles et accessibles facilement en bus puis à pied, on y voit même le Guatemala de là-bas. Car je me rappelle tous les tours sont hors de prix et pour moi aussi, c’était beaucoup trop cher.
C’est sur que le Belize est un pays assez cher par rapport aux autres pays d’Amérique centrale. Même en Argentine où nous sommes en ce moment, on s’en sort pour un peu moins niveau bouffe et logement (dans le nord en tout cas). Pour les ruines ça nous donnera une raison de plus de revenir. Après coup, on se dit qu’on est passés trop rapidement…