Si nous aimons le vélo, nous n’avions encore jamais osé tenter une itinérance de plusieurs jours en autonomie. Alors pour cette grande première, nous avons choisi le parcours vélo autour du Luberon. Pourquoi ? La réponse viendra dans la suite de cet article. Mais en deux mots : la beauté des paysages, des villages, les ocres… Ainsi que le balisage quasi sans faute et les infrastructures dédiées à l’itinérance à vélo très bien développés dans le Luberon et plus largement en Provence.
Nous vous embarquons avec nous dans ce tour de vélo entre Vaucluse et Alpes de Haute Provence, avec toutes les informations pratiques pour vous lancer, quel que soit votre niveau !
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J1 – Le Luberon à vélo – de Lagnes à Grambois
Prémices fruités
Après une douce nuit bercée par le chant des cigales, nous récupérons nos montures pour ce tour du Luberon à vélo. N’étant pas des cyclistes aguerris et cet itinéraire comportant un dénivelé important, nous avons opté pour des vélos à assistance électrique. Nul objectif d’ordre sportif pour nous, le vélo est avant tout un moyen de prendre son temps et de s’arrêter au gré de nos envies.
La canicule étant annoncée, nous partons dès l’aube après un petit déjeuner copieux sur la terrasse tranquille du mas des Grès. Pour rejoindre notre itinéraire cyclable, nous n’avons pas besoin d’aller bien loin. La véloroute est située à quelques encablures de l’hotel.
La douceur matinale est rafraichie par les arroseurs automatiques qui aspergent les vergers des environs.
Je redouble de vigilance pour passer au bon moment et ne pas me faire arroser. L’humidité ambiante diffuse de subtiles senteurs fruitées. Je les respire à plein poumons, mon regard tourné vers le massif du Luberon qui n’est pas loin. Mon insouciance a failli me causer un accident avec… un écureuil.
Je vois en effet passer en trombe une adorable boule de poils rousse. Elle aussi devait être occupée à autre chose car nos regards se croisent avec la même curiosité. Je freine brusquement, le temps se suspend, avant que l’animal reprenne son chemin.
En repartant, je ris de cet instant. Je m’imagine raconter le projet avorté de ce tour du Luberon à cause d’un écureuil rencontré 5 minutes après le départ.
Pour ces premiers coups de pédale, le décor a pour toile de fond le massif du Luberon et au premier plan des vergers débordants de fruits. A plusieurs reprises, je lorgne avec avidité sur les pommes luisantes que j’imagine délicieuses et croquantes. Les vignes succèdent aux arbres sur de vastes étendues.
Nous faisons également une pause à l’observatoire ornithologique de Mérindol. L’ambiance est calme sur les berges de la Durance. Quelques cormorans et aigrettes pointent tout même leur bec.
Pause gourmande à Lourmarin
Malgré notre rythme lent, la matinée passe à tout allure. La faim et la chaleur arrivant, nous posons nos vélos pour un déjeuner et une pause prolongée à Lourmarin. Ce village est bien connu du Luberon. Son charme lui vaut de faire partie des plus beaux villages de France.
Les estivants curieux flânent déjà dans les ruelles fleuries. Avant de les explorer à notre tour, nous nous attablons à la terrasse du café de l’Ormeau pour un déjeuner frais et délicieux. Nous profitons de ce moment pour scruter tous les détails qui font le charme du lieu. Jardinières débordantes de fleurs, enseignes élégantes, superpositions de paniers, jeux d’ombres et de lumières. Avant de repartir sur nos vélos à l’assaut du Luberon, nous nous baladons à Lourmarin, cherchant les coins secrets ombragés.
De ce joli village rond se distinguent trois clochers. Ils indiquent le beffroi, l’église et le temple. Lourmarin bénéficie en effet d’un riche patrimoine complété par le château qui trône à l’entrée du village. Il nous reste encore quelques dizaines de kilomètres, nous reprenons donc nos montures sous le soleil ardent du Vaucluse.
Le vent chaud nous accompagne et nous assoiffe rapidement. Nous avons de l’eau, mais en arrivant à Cucuron sur la place principale du village, la soif est un joli prétexte pour une petite pause fraicheur. Le grand bassin entouré de platanes invite à ralentir. Nous apprenons qu’il date du 15e siècle.
Il s’agit d’une réserve d’eau qui provient de différentes sources des alentours et qui favorisait le fonctionnement d’un moulin à farine. Aujourd’hui, c’est un lieu de rencontre pour boire un verre ou manger une glace artisanale. Il y a même quelques étals de producteurs locaux. J’en profite pour acheter des pêches juteuses. Ma revanche sur la traversée matinale des vergers.
Détente à l’étang de la Bonde
Qu’on est bien à Cucuron ! on savoure cette ambiance estivale et provençale. Pour nous motiver à repartir, nous gardons en tête une autre étape qui peut s’avérer très agréable : l’étang de la bonde. Avant d’y arriver, la route nous offre de sublimes panoramas sur la campagne environnante. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à avoir eu l’idée de piquer une tête.
Au lieu de se poser sur la plage dédiée, nous empruntons un autre sentier menant aux rives de l’étang. A vélo, les bosses et autres reliefs ne sont pas évidents. On est un peu secoués. Au point que le téléphone de Seb fait un vol plané. Manque de chance, Seb ne le rattrape pas à temps et l’achève en lui roulant dessus…
Un signe de l’univers sans doute, pour nous rappeler qu’il faudrait nous déconnecter davantage. Le paysage s’y prête parfaitement. La fraîcheur du lac m’appelle et je ne tarde pas à y succomber.
En évoluant dans l’eau, j’observe des petits grèbes huppés qui nagent. Je me fais la plus discrète possible pour profiter longuement de cet instant. La lumière déclinante nous rappelle que l’heure tourne, alors nous reprenons la route en direction de notre hébergement. Après une jolie côte (merci les vélos électriques), nous arrivons dans la jolie maison d’hôte « la chambre d’Apolline ».
Quel plaisir de se retrouver dans cette oasis après 80 km. Les propriétaires, férus de vélo, nous accueillent chaleureusement. Une fois les vélos rangés et branchés, nous discutons autour d’un apéritif et d’un repas maison. Une très jolie rencontre qui vient parfaitement conclure cette première journée riche de ce tour du Luberon à vélo.
Profil de l’étape Lagnes – Grambois / circuit vélo autour du Luberon
Distance / parcours : Lagnes – Grambois – 80 km 🚩- télécharger la trace gpx
Dénivelé positif : 1050 m
Points d’intérêts : Observatoire ornithologique de la Durance, Lourmarin (plus beau village de France), Cucuron, étang de la Bonde
Où manger ?
Café de l’Ormeau – Lourmarin
Situé dans le cœur battant du village, la terrasse est très agréable. On y a très bien mangé. Le dessert était une vraie récompense après ces efforts. Prévoyez un peu d’attente et un budget plus élevé à Lourmarin, surtout en période estivale car il y a beaucoup de monde.
Où se loger ?
La Chambre d’Apolline
Située à Grambois, un couple charmant propose une grande chambre d’hôte au sein de leur maison ainsi qu’une roulotte. J’ai beaucoup aimé l’ambiance conviviale et familiale du lieu. Le cadre est aussi très agréable avec une jolie piscine.
Mon astuce : amenez votre maillot de bain pour profiter de l’étang de la bonde.
Mon ressenti global sur l’étape : j’avais peur de ces 80 km d’entrée de jeu et finalement cela a été facile (merci encore le VAE). J’ai beaucoup apprécié la diversité des paysages, de la fraîcheur des vergers aux panoramas en hauteur. Il y avait également des points d’intérêt sympas sur le chemin, ce qui a permis de fragmenter le trajet.
J2 – Le Luberon à vélo – de Volx à Saint Michel l’Observatoire
Flâner dans les hauteurs
Ce matin, nous partons pour une petite étape de 40 km. Nous avons prévu de zapper une des étapes de l’itinéraire « Autour du Luberon », ne restant pas assez longtemps pour faire l’intégralité du tour. Un taxi vient donc nous chercher pour nous mener au début de notre itinéraire de la journée à Volx.
C’est également lui qui s’occupe du transport de nos bagages d’une étape à l’autre. Ce service est très appréciable car il permet de rouler plus léger, mais également de ne pas avoir à retirer ses sacoches à chaque fois qu’on s’écart du vélo. Je vous détaille les modalités de cette option dans les informations pratiques.
Dès le départ, nous grimpons, ce qui nous permet d’avoir rapidement de jolies vues sur l’immensité du Luberon. Le massif se détache parfaitement des champs en contrebas. Durant plusieurs kilomètres, une longue route surplombe le paysage, j’ai adoré ce passage.
Filant à toute vitesse, un sentiment de liberté nous envahit. Eblouis par cette nature et l’ocre de la terre, nous nous sentons pousser des ailes. Comme nous sommes beaucoup montés, la descente qui suit est impressionnante. Elle est un excellent moyen de se rafraichir car la température ne cesse de grimper pour atteindre les 39°C.
Quand nous faisons des pauses ravitaillement sur le bord de la route, les « vrais cyclistes » s’enquièrent gentiment de notre état. Cela nous fait sourire. Nous les regardons, admiratifs, repartir à toute allure comme si de rien était.
Pause à Forcalquier
Nous avons fait la partie la plus importante de l’étape quand nous arrivons à Forcalquier. L’itinéraire autour du Luberon passe également dans le département des Alpes de Haute provence.
L’été dernier nous y avions découvert sa richesse géologique, cette fois-ci nous contemplons ses paysages à vélo. Il y a une dizaine d’années, nous étions venus rendre une visite à une amie vivant à Forcalquier. En parcourant les ruelles, je tente de reconnaître les lieux, revivre ces instants lointains.
A l’époque, je devais être plus concentrée sur nos discussions endiablées, car Forcalquier m’est apparue complètement inédite et nouvelle. Lors de ce passage, des artistes avaient disséminé ça et là des œuvres pour titiller notre regard, faire vivre ces murs brûlants.
Après un excellent repas au restaurant l’Aigo blanco, et malgré la chaleur à son paroxysme, nous décidons de monter, non sans peine, à la citadelle de Forcalquier.
D’ici se déploie un panorama à 360° qui valait bien quelques gouttes de sueur supplémentaires. Ce promontoire rocheux a accueilli autrefois le château des comtes de Forcalquier et de Provence. Désormais, on y trouve une très belle chapelle d’inspiration néo-byzantine.
Le nez en l’air nous admirons la finesse des sculptures de musicien.
De musique il est aussi question juste à côté avec la présence d’un grand carillon. Fait de métal, de bois et de pierre, il a la particularité d’être le seul carillon manuel de Provence. Ses notes résonnent et rythment la vie des habitants de Forcalquier. Vous pourrez l’entendre les dimanches à 11h30, le lundi matin, les jours de marché et lors d’autres évènements religieux.
Nous repartons de Forcalquier en fin d’après midi pour finir de rouler avec des températures plus basses.
Nuit insolite sous les étoiles
La dizaine de kilomètres qui nous séparent de Saint-Michel l’observatoire est une succession de champs vallonnés d’où jaillissent des céréales lumineuses, d’exubérantes courges ou des fleurs anarchiques. Comme à chaque fois sur cet itinéraire en vélo dans le Luberon, les villages se dévoilent au loin.
Posés sur des collines, ils apparaissent dans leur intégralité. Ils nous invitent à les rejoindre et indiquent naturellement le chemin. Pourtant, nous n’allons pas aller tout de suite dans le cœur de Saint-Michel l’observatoire. Nous faisons un petit crochet en périphérie pour rejoindre le camping sous les étoiles où nous attend notre logement insolite pour la nuit.
Testé précédemment en Sarthe, nous retrouvons les tentes tout confort de Lodging. Ils proposent des tentes déjà équipées avec de vrais lits et tout le nécessaire pour passer une nuit confortable. Après les efforts de la journée, c’est très appréciable de retrouver un vrai matelas. Mais nous avons quelques heures avant de tomber dans les bras de Morphée.
Le camping est bien intégré à l’environnement. Tout a été pensé pour avoir le minimum d’impact. Ainsi les bâtiments tels que l’accueil, restaurants et sanitaires ont été créés en recyclant d’anciens containers maritimes. Le camping a aussi la particularité d’être attenant à l’observatoire astronomique. Nous aurions bien aimé participer à une des animations mais en haute saison, mieux vaut réserver à l’avance !
Cependant, à la nuit tombée, nous n’avons qu’à lever les yeux au ciel, confortablement installés dans nos transats pour profiter du spectacle. Les conditions dans les alentours sont idéales pour observer le ciel étoilé. En effet, il y a peu de pollution lumineuse et d’autres facteurs facilitateurs. De plus, nous sommes chanceux car notre séjour coïncide avec la nuit des étoiles filantes.
Dans le ciel, une pluie d’étoiles nous émerveille et grignote petit à petit notre nuit déjà bien courte. Un spectacle comme celui-ci mérite bien quelques cernes.
Profil de l’étape Volx – Saint Michel l’observatoire / circuit vélo tour du Luberon
Distance / parcours : Volx – Saint Michel l’observatoire 40 km 🚩 – télécharger la trace gpx
Dénivelé positif : 550 m
Points d’intérêts : Ecomusée de l’Olivier, Forcalquier, observatoire astronomique de Saint Michel l’Observatoire
Où manger ?
L’Aigo Blanco
Je vous recommande cette adresse qui sert des produits frais. Je me suis régalée avec une soupe froide au concombre et melon ainsi qu’un joli plat de poisson. Il y a une grande terrasse et le personnel est très professionnel.
Où se loger ?
Camping sous les étoiles
Nous avons dormi en mode glamping dans des tentes proposées par Lodging mais le camping propose aussi des emplacements classiques si vous avez votre matériel. Il y a un restaurant sur place où nous avons très bien mangé. Cela permet de ne pas refaire des bornes si vous n’avez pas prévu votre repas.
Mon astuce : Si vous voulez participer à une des animations de l’observatoire astronomique, pensez à réserver en ligne au préalable.
Mon ressenti global sur l’étape : J’ai énormément aimé les paysages qui défilent entre Volx et Forcalquier. Les vues dégagées sont impressionnantes. Il n’y a pas de difficulté sur cette étape car il y a peu de kilomètres et beaucoup de descentes. Cela nous a permis de prendre le temps de visiter Forcalquier qui mérite qu’on s’y attarde. Seule petite frustration, ne pas avoir pu participer à une soirée organisée par l’observatoire astronomique faute de place.
J3 – Autour du Luberon à vélo – Saint Michel l’observatoire – Bonnieux
Douceurs matinales pour bien commencer la journée
Nous entamons cette troisième journée avec le même enthousiasme que les précédentes. Encore une fois, nous partons à l’aube pour profiter de la fraîcheur matinale et avoir le temps de faire des visites durant la journée. Surtout que sur cette étape de 80 km, les lieux d’intérêts sont nombreux.
Nous avons en effet choisi de rallonger l’étape initiale de l’itinéraire « Autour du Luberon » en combinant un morceau de « la boucle des ocres ». C’était très simple d’associer les différents tracés grâce aux informations disponibles sur le site Vélo loisir Provence et la Provence à vélo, alors on ne s’est pas privés. Encore une fois, nous n’avons eu aucun problème avec le balisage qui est hyper précis et nous a permis de ne pas nous perdre au niveau des jonctions. On avait même téléchargé les traces gpx sur notre téléphone donc aucune possibilité de se perdre.
Dès les premiers coups de pédale, nous savourons le plaisir de l’aurore et de ses belles lumières dorées. D’autres explorateurs matinaux s’élèvent dans le ciel en montgolfière. La brume caresse joliment les arbustes épineux des plateaux. Au loin, elle épouse les reliefs montagneux qui se superposent à l’infini. Ces nuances abricot inaugurent une journée orangée à toutes les étapes.
Quelques kilomètres plus loin, le village de Reillanne avec son imbrication de maisons aux teintes saumonées en atteste déjà. Il nous sert de décor pour apprécier notre petit déjeuner dégoté dans une boulangerie. Savourer un pain au chocolat dans un tel cadre décuple les saveurs. Nous aurions bien fait une halte plus longue dans le village car il nous parait charmant. Mais il faut savoir être raisonnable, beaucoup de visites nous attendent déjà sur le chemin.
Mines de Bruoux
Depuis ce matin, la terre se teinte d’orange vif. En arrivant aux mines de Bruoux, cette couleur s’étend sur d’immenses falaises. Ce sont les ocres, des minerais spécifiques, qui sont responsables de cette teinte. Ils ont été pendant longtemps exploités pour de multiples usages. Si on connaît les sites à ciel ouvert où ils sont prélevés, on connait moins les endroits comme les mines de Bruoux où leur extraction se faisait de manière souterraine dans des galeries.
Ces anciennes carrières ne sont plus en activité. Aujourd’hui, 650 m des 40 km de galeries souterraines sont utilisés pour faire découvrir ce patrimoine industriel si singulier. Une fois un casque vissé sur la tête, les visiteurs peuvent découvrir ces tunnels creusés dans la roche, un univers à part entière.
Un lieu qui n’est pas sans me rappeler les mystères de Faluns en Anjou. Si vous souhaitez faire la visite guidée, pensez à réserver un horaire précis. Il faut ensuite compter une heure de visite. A l’entrée, vous trouverez des attaches vélos bien pratiques. Vous pourrez aussi vous y ravitailler en eau et boissons fraiches.
Roussillon et les ocres
Le chemin se poursuit avec le même émerveillement à chaque coup de pédale. Le soleil monte crescendo tout comme notre appétit. Pour notre grande pause de la journée, nous avons jeté notre dévolu sur le village de Roussillon en Provence (qui fait partie des plus beaux villages de France). Sa proximité avec de grands gisements d’ocres se ressent dans l’architecture du village. Chaque maison se teinte d’un camaïeu d’orange, du corail au pêche en passant par le jaune doré.
Pour en profiter, il suffit de déambuler au hasard des ruelles. Elles vous mèneront forcément devant l’église Saint Michel. En passant ensuite sous l’arcade du beffroi, nous atteignons une rue pavée qui conduit jusqu’à une table d’orientation. A l’ombre d’un arbre, nous profitons du panorama sur les environs avant de nous engouffrer dans un autre passage.
Après cette immersion dans le village, nous nous dirigeons vers le sentier des ocres. Deux parcours proposent de découvrir les ocres dans leur milieu naturel. Ce pigment parsème les falaises. Ici il est bien orangé, mais l’oxyde de fer qu’il contient peut lui donner des teintes diverses allant du jaune au violet.
Durant la balade, plusieurs panneaux explicatifs nous racontent l’histoire et la particularité de ce milieu. Après les belvédères, on déambule dans la pinède. A nos pieds, un sable ocre recouvre le sol. Entre ce paysage insolite et la chaleur enveloppante, le dépaysement est au rendez vous. Mais notre soif de connaissances n’étant pas assouvie, nous décidons de poursuivre notre découverte des ocres à l’écomusée Okhra à l’entrée de la ville.
Un peu à l’écart du centre touristique, l’écomusée des ocres (Okhra) appelé auparavant conservatoire des ocres et de la couleur et un lieu très intéressant si on veut approfondir sa connaissance sur l’ocre. Dans cette ancienne usine d’ocre, on trouve des expositions sur les ocres, de leur spécificités géologiques à leurs usages aux différentes époques.
La scénographie est très agréable. J’ai beaucoup aimé apprendre comment l’ocre a pu être utilisée dans le temps. Le site propose aussi différents ateliers (extraction de l’ocre, peinture…) pour poursuivre l’immersion.
Profil de l’étape Saint Michel l’observatoire – Bonnieux / circuit vélo autour du Luberon
Distance / parcours : 🚩 Saint Michel l’observatoire – Bonnieux – 80 km – télécharger la trace gpx
Dénivelé positif : 1000 m
Points d’intérêts : Reillanne, mines de Bruoux, Roussillon en Provence, Ocres de Roussillon, écomusée de l’ocre (Okhra)
Où se loger ?
Camping le Vallon
Ce camping est situé à Bonnieux. On y trouve des emplacements classiques pour tentes ou van/camping car mais également des hébergements insolites comme des yourtes, roulottes, chalets… Le site est sympa même si j’ai trouvé les emplacements un peu proches les uns des autres. Gros point positif, la piscine naturelle, très appréciable après 80 km de vélo. Nous avons testé une nuit dans une yourte. Elle était super mignonne et confortable. L’établissement est labellisé valeurs parc naturel régional, ainsi qu’accueil vélo.
Mon astuce : prévoyez du temps pour découvrir les différents points d’intérêts qui sont vraiment incroyables. Ce serait dommage de passer devant sans s’arrêter.
J4 – Autour du Luberon à vélo – Bonnieux -> Lagnes
Le temps est passé à une vitesse folle. C’est le sentiment que nous avons en entamant cette dernière journée du circuit à vélo « Autour du Luberon ». Comme vous avez pu le voir dans les jours précédents, il y a de nombreux points d’intérêt à visiter sur l’itinéraire. Au delà des villages, il y a aussi des musées sur les spécificités du territoire (huile d’olive, ocres, lavande, vin…). Ce tronçon en est un bel exemple.
Depuis Bonnieux, nous reprenons la route qui croise rapidement des vignes prolifiques. Je m’arrête d’ailleurs devant des vignes qui forment un plafond végétal qui procure une ombre rafraichissante. J’aurais été tentée de m’y réfugier et d’y lire un bon bouquin. C’est la première fois que je voyais des vignes pareillement installées.
Je ne me laisse pas tenter par cette distraction et je reprends le chemin traversant le très joli village de Lacoste puis Ménerbes où nous nous arrêtons un instant.
Ménerbes
Nous grimpons dans les hauteurs du village jusqu’à la place de l’Horloge. Sous le campanile, un très beau point de vue sur la campagne environnante baignée de lumière s’épanouit sous nos yeux. Nous poursuivons dans les toutes petites ruelles jusqu’à l’église Saint-Luc. Le temps y semble suspendu. Une large porte en bois nous indique la localisation du musée de la truffe et du vin. Nous aurions aimé le visiter (épicuriens que nous sommes), mais il était fermé lors de notre passage.
Le domaine de la citadelle
Nous allons nous rattraper un peu plus tard au Domaine de la citadelle. Ce domaine viticole bio est situé sur le versant nord du Luberon. Il compte 14 cépages différents (principalement du syrah et du grenache). Nous découvrons ce travail de la vigne au fil de la visite du domaine et de ses caves.
Bien entendu la dégustation conclut à merveille ce moment. Mais le domaine de la citadelle se compose aussi d’un jardin botanique dans les hauteurs. Plusieurs terrasses en pierre sèche accueillent des plantes aux multiples vertus (aromatiques, comestibles, médicinales…). La vue sur le Luberon, les monts du Vaucluse et le Ventoux est magnifique. Prévoyez du temps (1h30) si vous voulez le parcourir dans son intégralité.
Comme il faisait très chaud, nous nous sommes plutôt focalisés sur un autre attrait du domaine, à savoir le musée du tire bouchon. Je vous vois déjà sourire. Moi même, j’étais dubitative avant de le parcourir.
Contrairement à ce que je pensais, j’ai adoré cette visite qui m’a beaucoup surprise. Plus de 1000 exemplaires de cet objet sont exposés par thématique dans un joli clair obscur. Je n’aurai jamais pensé qu’il pouvait y avoir une telle diversité et créativité dans les tire-bouchons. Il y a aussi des explications hyper intéressantes sur cet objet. Ici l’ordinaire devient extraordinaire. Allez jeter un petit coup d’œil, ça vaut vraiment le détour.
Le musée de la lavande
La distance n’étant pas trop importante pour cette dernière étape, il nous reste du temps pour une dernière visite. Nous le consacrons au musée de la lavande. Durant ces différentes étapes en vélo dans le Luberon, nous avons vu des champs de lavande à perte de vue. Les fleurs avaient déjà été récoltées, mais l’importance de la lavande dans ce territoire n’est pas passé inaperçu.
On s’arrête souvent sur la photogénie des champs de lavande sans creuser davantage. Le musée de la lavande offre l’opportunité d’aller au delà de la carte postale. Son exposition permanente ouvre nos horizons sur les propriétés de la lavande, l’extraction de l’huile essentielle et ses usages. Dans les différentes salles sont exposés de nombreux alambics en cuivre.
Toutes les informations sont transmises via un audio guide. A l’issue de la visite, vous vous laisserez peut être tenter par un produit à base de lavande.
Ce site est aussi sympa pour faire une pause à l’ombre sous la tonnelle et le jardin attenants au musée. L’établissement est labellisé accueil vélo et il y a des attaches très pratiques pour mettre son vélo en sécurité.
Durant les derniers kilomètres de ce tour du Luberon à vélo, la nostalgie gagne du terrain. Nous aurions aimé prolonger encore un peu plus l’expérience. Nous avons beaucoup aimé le rythme et la souplesse permis par le vélo. Ces paysages et villages provençaux nous ont séduits au point de nous projeter déjà dans d’autres aventures. Ce fût une parenthèse enchantée et chaleureuse.
Profil de l’étape Bonnieux – Lagnes / circuit vélo autour du Luberon
Distance / parcours : 🚩 Bonnieux – Lagnes 40 km – télécharger la trace gpx
Dénivelé positif : 350 m
Points d’intérêts : Village de Ménerbes, domaine de la citadelle (musée du tire bouchon), musée de la lavande.
Sur le site de l’office de tourisme Luberon – Apt, vous pouvez télécharger les plans des différents villages.
Où manger ?
Du pain sur la planche – Maubec
Nous avons trouvé ce restaurant un peu par hasard mais nous sommes bien tombé. Il sert des tartines, burgers, salades et plats du jour délicieux. Le cadre est cosy et le personnel hyper sympa.
Où se loger ?
Mas des Grès – Lagnes
Coup de cœur pour cette adresse qui nous a accueilli la première et dernière nuit de notre voyage. Le mas, sa terrasse et son jardin constituent déjà un cadre très agréable. Sans parler de la piscine ! Les chambres sont confortables et décorées dans un esprit provençal. De plus, Nina et Thierry, les propriétaires ont le sens de l’accueil. En les rencontrant, on ressent toute leur passion et c’est très appréciable. Ce qui nous a séduit également c’est la démarche engagée de l’établissement. Le mas des grès fait partie des hôtels au naturel, il est labellisé clef verte et marque valeurs parc naturel régional. Cet engagement on le retrouve aussi dans les assiettes du petit déjeuner et des repas servis au restaurant. Au delà d’être délicieux, ils sont composés avec des produits frais, locaux et de saison. Une adresse que je vous recommande à 100%
Mon astuce : Repérez les horaires des sites à visiter pour caler votre arrivée au mieux.
Guide vélotourisme – préparer son tour du Luberon à vélo
Comment se rendre dans le Luberon ?
Vous pouvez bien sûr accéder au Luberon en voiture notamment via l’A7 à Cavaillon ou l’A51 qui arrive à Pertuis, Manosque et la Brillanne.
En train, les gares disponibles sont Cavaillon, Manosque, la Brillanne. Personnellement, nous avons démarré depuis Cavaillon.
Où louer un vélo pour faire le tour du Luberon ?
Il y a de nombreux loueurs de vélos sur le territoire. Vélo Loisirs Provence les recense sur cette page.
Comme nous partions de Cavaillon, nous avons choisi Cyclix pour la location de nos vélos à assistance électrique. Les vélos et les accessoires (sacoches, batterie et chargeur, kit réparation, casque) nous ont été livrés à notre hébergement la veille du départ. Philippe a pris le temps de nous expliquer le fonctionnement du vélo dans les moindres détails.
Nous avions des vélos de grande qualité, parfaitement adaptés pour ce parcours à vélo autour du Luberon. Ils ont tenu la charge sans soucis même sur les longues étapes avec du dénivelé positif.
Comment planifier ses itinéraires à vélo dans le Luberon ? Quel circuit choisir ?
Nous avons fait la majeure partie de l’itinéraire « Autour du Luberon », mais il existe de nombreux itinéraires que l’on peut combiner ou découper comme on le souhaite.
Par exemple, nous avons combiné avec le circuit des ocres sur une partie de l’itinéraire. D’ailleurs nous vous conseillons ce petit détour, si vous ne connaissez pas les ocres, ce serait dommage de passer à côté !
Vélo loisirs Provence recense les boucles, grands itinéraires, parcours VTT. Vous pouvez les visualiser et télécharger les traces gpx sur un générateur de parcours. Sur celui ci vous pouvez également construire votre propre itinéraire personnalisé. Tous les services pratiques (accueil vélo, loueurs, hébergeurs…) pour les cyclistes sont géolocalisés pour vous aider dans votre préparation.
Si vous souhaitez découvrir d’autres territoires à vélo dans le Vaucluse, vous pouvez également regarder le site de la Provence à vélo.
Quand réaliser le tour du Luberon à vélo ?
Le climat étant doux dans le Luberon, je dirai qu’on peut réaliser cet itinéraire en toutes saisons. Je privilégierais le printemps et l’automne pour éviter les fortes chaleurs et l’affluence dans les zones touristiques.
Mais je vous rassure, même en plein été (et durant la canicule), c’est tout à fait possible. Dans ce cas, il faudra privilégier les heures les plus fraiches et réserver vos hébergements en avance.
La marque Accueil vélo
Un petit mot sur la marque Accueil vélo qui est un repère intéressant pour les cyclistes. En effet les prestataires qui possèdent cette appellation (hébergements, lieux de visite, restaurants, offices de tourisme, loueurs et réparateurs de vélo) sont situés à moins de 5 km d’un itinéraire cyclables et s’engagent à proposer des services spécifiques pour les cyclotouristes.
Par exemple, ils ont à leur disposition des kits de réparation et peuvent fournir des informations spécifiques pour les cyclistes (itinéraires, brochures etc.). Dans les hébergements, on retrouve un accueil spécifique pour les cyclistes, la possibilité de laver et sécher rapidement son linge, brancher ses batteries (pour les VAE), transférer ses bagages (service gratuit ou payant), un abri couvert et fermé pour les vélos. Certains hébergeurs proposent en plus un départ matinal avec la possibilité de prendre un petit déjeuner dès 6h30. Ce dernier critère est optionnel donc renseignez vous auprès de l’établissement. Dans notre cas, on a pu partir tôt le matin mais en revanche, nous n’avons pas toujours pu prendre de petit déjeuner. Seul le mas des Grès et la chambre d’Apolline nous ont offert ce service. Pour les autres jours, ce n’était pas un souci car il y a de nombreux villages et boulangeries sur le trajet mais pour d’autres itinéraires c’est un critère à prendre en compte pour s’organiser.
Les critères d’attribution diffèrent en fonction du type de prestataires (lieux de visites, hébergements, …) et du type d’établissement (chambres d’hôtes, hôtels, camping etc..), vous pouvez consulter le référentiel pour avoir plus de détail sur les services obligatoires ou optionnels .
On peut trouver ces lieux sur le site de France vélo tourisme ou en localisant le logo vert et blanc d’accueil vélo ou dans le Luberon un logo « Bienvenue dans le Luberon à vélo ».
Comment organiser son voyage à vélo dans le Luberon
Vélo musculaire ou à assistance électrique
Nous avons effectué cet itinéraire en vélo à assistance électrique. Bien entendu, vous pouvez faire le choix d’un vélo musculaire qui sont aussi proposés par les loueurs. Vous pouvez également prendre votre propre vélo.
Porter ses bagages ou les faire transporter
Pour le transport des bagages il y a deux possibilités. Soit utiliser des sacoches pour les transporter vous même. Dans ce cas, assurez vous d’avoir le matériel nécessaire ou de pouvoir le louer. Il est important qu’elles soient bien étanches et facile à décrocher.
Vous pouvez opter pour le transport de vos bagages. C’est l’option que nous avons testé. Ce service est bien entendu plus couteux mais il peut s’avérer judicieux si vous voyagez à plusieurs car les coûts sont alors mutualisés.
Plus d’informations sur le transport de bagages en taxi dans le Luberon
Les différents types d’hébergements
Dans le Luberon, il y a une offre diversifiée pour se loger durant votre voyage à vélo (camping, gîtes d’étapes, chambres d’hôtes, hôtels, villages vacances …). A vous de faire votre choix en fonction de votre budget et vos envies de confort.
Construire ses étapes
Je le disais plus haut, il y a de nombreux itinéraires à tester dans le Luberon. Nous avons réalise celui appelé « Autour du Luberon ». Pour chaque itinéraire, il y a bien entendu la possibilité de découper les étapes comme bon vous semble. Pour vous y aider, vous pouvez utiliser le générateur de parcours de Vélo Loisir Provence ou vous appuyer sur leurs parcours déjà établis.
Que voir, que faire dans le Luberon au delà du vélo ?
Le Luberon allie merveilleusement bien nature, patrimoine et gastronomie. Les possibilités de découvertes sont importantes. Voici une liste non exhaustive :
- Visiter les plus beaux villages du Luberon (Lourmarin, Roussillon en Provence, Gordes, Oppède le vieux, Lacoste, Ménerbes, Grambois, Cucuron …). Mais vous pourrez constater que tous les villages sont beaux dans le Luberon. Prenez le temps de vous y arrêter.
- Découvrir les spécificités locales dans les différents écomusées (Domaine de la Citadelle et son musée du tire bouchon, écomusée de l’Olivier, musée de la Lavande, Okhra …)
- Faire du vélo bien sûr !
- Randonner dans le massif du Luberon
- Découvrir la démarche et les acteurs du parc naturel régional du Luberon
- S’émerveiller devant les ocres (ocres de Roussillon, ocres de Rustrel, écomusée Okhra, mines de Bruoux, …)
Ce séjour a été réalisé en partenariat avec Vaucluse Provence Attractivité et Vélo Loisir Provence, nous les remercions pour leur confiance sur ce projet.
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Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.