Tu vas visiter Caen ? Mais tout a été détruit ! Est-ce vraiment intéressant comme ville ? Voilà le résumé du genre de réactions que j’ai eu en annonçant mon week-end prévu à Caen. Tout comme Amiens ou le Mans, Caen fait partie de ces villes pour lesquelles au mieux les personnes n’ont pas trop de représentations. Au pire, elles en ont une image erronée.

Pourtant, en 3 jours, je peux vous assurer que je n’ai pas foulé un champs de ruine, n’y ne me suis noyée dans mon ennui. Déjà il y a quelques années en allant dans le Calvados, nous avions fait un arrêt de quelques heures et j’avais été surprise. Je l’ai été tout autant cette fois.

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En 3 jours, j’ai pu visiter Caen sous différentes facettes, des incontournables aux lieux confidentiels, de son passé riche à sa nature exubérante, du trait d’union entre la terre et la mer. Je vous raconte ici ces 3 jours à Caen en solo bien remplis.

Du centre ville de Caen au quartier de Vaucelles

J’entame ma visite de Caen en fin d’après midi. La lumière rasante dore doucement les édifices. La première chose qui me surprend c’est la belle homogénéité qui se dégage du centre ville. Tous de pierres vêtus, les immeubles sont pour la plupart d’un beige doux et lumineux. A peine ma valise déposée à l’hôtel, je ne tarde pas et retourne m’engouffrer dans les ruelles. Le hasard et la faim m’emmènent jusqu’à la place Saint Sauveur.

Les bars et restaurants y étendent leurs terrasses créant ainsi une ambiance conviviale. Attablée au Mazorca, je hume les effluves entremêlées et je saisi le pouls de la ville. Je m’y sens déjà comme chez moi. Après un excellent repas, le sommeil m’appelle et m’invite à prendre des forces pour profiter au maximum de ces 3 jours.

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Place Saint sauveur et ses terrasses le soir

Dans cette première partie de l’article, je vous emmène sur un itinéraire où s’étale le patrimoine incontournable de Caen. Je poursuivrai ensuite sur d’autres manières d’appréhender la ville.

Visiter Caen sous l’œil de Guillaume le conquérant

Encore aujourd’hui Caen est liée au destin du célèbre Guillaume le Conquérant. 3 édifices majeurs que sont le château, l’abbaye aux hommes et l’abbaye aux dames en sont des héritages bien préservés. Je démarre mon exploration de la ville en me rendant justement à l’abbaye aux hommes. Comme les autres monuments, Guillaume le conquérant les fit construire pour adoucir le courroux du pape. Celui ci n’ayant pas apprécié que Guillaume se marie avec Mathilde de Flandre malgré sa désapprobation. L’histoire ne dit pas si ce geste a radouci le pape, mais une chose est sûre, il a considérablement embelli la ville.

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Je contemple l’architecture romane et gothique de l’abbaye aux hommes qui m’avait déjà marquée lors de mon premier passage. Cet ensemble de tours pointues semble défier le ciel. Je n’ai pas visité l’intérieur car j’ai voulu me concentrer sur d’autres aspects de la ville. Je sais néanmoins que ça en vaut la peine, que ce soit pour la splendeur de l’abbatiale qui accueille la tombe de Guillaume le conquérant, le cloître ou les bâtiments monastiques.

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Visiter l’abbaye aux hommes

Adresse : esplanade Jean-Marie Louvel, 14000 Caen
Tarifs : de 3 à 4€ sans guide. De 5 à 6,50€ avec un guide. Billet combiné en saison à 8,50€ pour les trois abbayes (aux hommes, aux femmes, d’Ardenne)
Activités proposées : visites libres, visites guidées
Site web : abbaye aux hommes

Libraires et bouquinistes caennais

Irrémédiablement mes pas me conduisent de nouveau, par quelques chemins dérobés, à la place Saint Sauveur. L’ambiance y est tout autre. C’est l’heure des expressos rapidement avalés avant d’aller au bureau, des nouvelles que l’on s’échange sur le pavé, des commerces qui se réveillent et se préparent pour la journée.

D’ailleurs en parlant de café, je n’ai pas pu résister à me rendre au Mémoranda. D’une part car il me faut mes doses de caféine quotidiennes. Je préfère taire ce qui arrive en cas de manque. D’autre part car ce café est niché, caché presque au sein d’une librairie. Memoranda est une caverne d’Ali baba, un refuge pour les bouquins de seconde main. Ils s’empilent, s’entassent au point d’un avoir le tournis.

Mais ne pensez pas qu’il s’agit de désordre. Les vendeurs sauront très bien vous indiquer où trouver votre bonheur. Sans surprise, après avoir avalé mon double expresso en respirant à plein poumon cette odeur d’encre et de papier, j’ai quitté ce lieu avec 4 livres sous le bras. Je vous met au défi de repartir les mains vides. J’aime tout particulièrement les librairies qui vendent des livres d’occasion, je leur trouve une accessibilité, une âme singulière. J’aime me raconter l’histoire des mains qui ont déjà frôlé ces pages, laisser traîner mes pattes et saisir au hasard un ouvrage. Le lâcher prise de la lectrice.

Il y a une vraie culture de la librairie indépendante à Caen, vous en trouverez de nombreuses. Que ce soit du livre neuf, d’occasion ou ancien, chacune à sa personnalité et sa spécialité. Impossible de ne pas trouver le genre qui vous fait vibrer.

Les libraires indépendants à découvrir à Caen

La librairie Guillaume, 98 rue Saint pierre : sa façade en bois sculpté attirera sans aucun doute votre regard
Mémoranda, 19 rue des croisiers : des livres d’occasion à profusion et un café à l’étage
Le coin du Polar, 1 place Jean leteiller : surtout du polar, de la science fiction… de l’intrigue quoi !
Univers BD et BD’Art, rue froide : pour les amateurs du genre

Difficile de repartir du Memoranda, c’est typiquement le genre de lieu où je pourrai poser mon ordinateur pour travailler durant des heures en enchainant les tasses de café. Je m’extirpe cependant et débouche directement sur la rue froide. De froide, elle n’en a que le nom et son atmosphère pourrait bien vous retenir un moment. Tout du long se succèdent des librairies, un resto vegan, un coiffeur engagé. Dans les rues autour, les boutiques indépendantes ont aussi une belle place. Avec chacune leur identité, elles ajoutent un charme indéniable aux quartiers, un supplément d’âme.

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Traversée dans le moyen âge

Après ce sage lèche vitrine, je cherche de vieilles maisons médiévales qui ont survécu aux affres de l’histoire. Deux d’entre elles, côte à côte, se trouvent dans la rue Saint Pierre. Avant d’y arriver, faites un crochet à l’église Sauveur reconnaissable par le manège installé sur la place attenante. Vous n’aurez aucun mal à débusquer les deux maisons à pans de bois. Leur rénovation a duré 17 ans ! Il faut dire qu’elles ne sont plus très jeunes, 5 siècles ça laisse des traces. Désormais, elles ont retrouvé leur superbe. Les détails des boiseries peintes en rouge sont sublimes.

Ne manquez pas non plus la maison des Quatrans. Cette maison à colombages date de 1460 et est classée aux monuments historiques. Prenez un peu de distance de l’autre côté de la rue pour admirer pleinement toute sa façade.

D’ici, je tourne le dos au château, mais plus pour très longtemps, je vais en effet aller y faire un tour.

que faire à Caen

Je pénètre dans l’enceinte du château datant de 1060 par une porte fortifiée. A l’intérieur, une immense cour abrite aujourd’hui plusieurs musées (celui de Normandie et des beaux arts). On y trouve également le jardin des simples, des jeux pour enfants, et l’église Saint Georges qui fait office d’accueil pour le public. On peut s’y balader librement et je choisi de prendre de la hauteur sur les remparts. Ils offrent des jolies vues sur la ville de Caen.

J’aime particulièrement l’endroit qui surplombe le jardin de sculptures derrière le musée des beaux arts. Elles m’ont beaucoup intrigué. Mélanger les époques, les styles est toujours une bonne idée. J’aurai bien visité le musée des beaux arts mais je n’ai pas choisi le bon jour car il est fermé le lundi. De toute façon, le soleil éclatant invite plutôt à rester dehors et à jouer avec les ombres.

Visite insolite caen

Quoi faire au sein du château de Caen ?

Au sein du château vous avez plusieurs possibilités :
– Balade libre des remparts et des vestiges du château
Visites guidées thématiques
Expositions du musée de Normandie et/ou musée des beaux arts
Petite astuce : il existe des billets combinés pour ces deux musées.

En ressortant du château, je continue en direction des ruelles du Vaugueux, connues des gourmands et des médiévistes. Ce quartier est un beau témoignage de l’époque médiévale avec ses maisons en pierre de Caen et quelques colombages. Il foisonne aussi de restaurants et de bars, ce qui en fait un lieu propice le soir pour se retrouver et passer du temps entre amis. Je vous conseille de vous y perdre et d’y chercher les anachronismes (quand le street art se mêle aux vielles enseignes de fer forgé).

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que voir à Caen

Ses rues mènent naturellement à un autre édifice en lien avec Guillaume le conquérant, l’abbaye aux Dames. Fondée par sa femme Mathilde de Flandres, elle a connu de multiples vies à travers les époques (couvent de bénédictines, hôtel dieu, hospice…).

Les deux tours romanes de l’église abbatiale invitent à ce qu’on la découvre davantage. C’est ici que repose Mathilde de Flandres.

Pour connaître tous les secrets de cette architecture, je vous conseille de faire une visite guidée. Ainsi vous aurez accès à des lieux habituellement à l’écart du regard des curieux. J’avais prévu de revenir pour prendre davantage le temps de découvrir les bâtiments conventuels et le parc Michel d’Ornano. Malheureusement, un orage a contrecarré ces plans le jour venu.

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Visite insolite de Caen dans le quartier de Vaucelles, avec un greeter

Si je ne peux pas rester plus longtemps à l’abbaye aux Dames, c’est parce que j’ai rendez vous avec Carole devant l’église de Vaucelles pour une visite alternative de Caen. En effet, Carole est habitante du quartier et propose de le faire découvrir aux autres, c’est le principe du greeter (déjà testé à Alençon). J’aime beaucoup cette initiative car elle permet de découvrir une ville ou un quartier à travers le regard singulier d’une personne. Il ne s’agit pas d’une visite guidée, mais plutôt d’un temps d’échange et de partage. Ces balades peuvent être sur des thèmes particuliers en lien avec le quartier choisi et de la personnalité du greeter.

En regardant sur le site de l’office de tourisme, j’ai pu voir toutes les balades proposées par des greeters à Caen et j’ai tout de suite eu envie de faire appel à Carole. Elle proposait en effet de se balader dans un quartier non touristique de Caen.

Carole m’accueille avec un large sourire sur le parvis de l’église. Le feeling passe tout de suite tandis que nous pénétrons dans l’église pour y découvrir de magnifiques vitraux modernes. L’un d’eux évoque la seconde guerre mondiale et il m’émeut particulièrement. Sans Carole, je n’aurai sans doute pas posé mon regard avec insistance sur ce détail. Mais ce sont justement dans les détails que se niche toute l’âme d’un quartier. Au fil de notre balade, Carole me montre donc de jolies maisons cachées, des éléments urbains qui rappellent l’histoire du quartier mais aussi des initiatives citoyennes.

L’une d’elle s’appelle Caen au pied du mur. L’idée ? Revégétaliser le bitume. Dans les interstices, certains habitants ont donc planté des graines de différentes plantes. Et pour le côté pédagogique mais aussi artistique, le nom des plantes est peint au sol. Soyez attentif à la police d’écriture employée, elle n’est pas choisie par hasard.

Le quartier possède aussi d’autres curiosités, comme un cimetière dormant (malheureusement fermé au moment de notre passage) ainsi qu’une ancienne carrière où des maisons se sont installées. Impossible de vous retranscrire tout notre échange. D’ailleurs ce serait inutile car c’est bien la rencontre qui est au cœur de cette démarche. Je retiens la douceur, l’écoute et la générosité de Carole. Un joli moment hors des sentiers battus.

Faire appel à un greeter pour vous visiter Caen

Les balades proposées par les greeters de Caen sont nombreuses et diverses. Vous retrouverez le portrait de chaque greeter et les balades qu’ils proposent sur leur site. Ensuite, il suffit de remplir un formulaire pour faire une demande. On vous répondra favorablement ou non en fonction de la disponibilité du greeter qui, je le répète, fait ça à titre bénévole.
Greeters Caen

Caen à vélo, de jardins en bulles de fraicheur insolites

Je vous emmène maintenant visiter la facette nature de Caen. Et avec 25 % de son territoire dédié aux espaces verts, il y a de quoi faire si vous êtes en manque de verdure.

Jardin des plantes

Avec mon vélo, je n’ai pas besoin de pédaler beaucoup pour trouver un premier îlot de nature luxuriante au cœur de la ville. Les jardins des plantes sont souvent pour moi une étape incontournable quand je visite une ville.

Même si mon cœur penchera surement toujours en faveur de celui de Nantes, j’ai beaucoup aimé celui de Caen pour son côté intimiste. Des allées ombragées m’emmènent de sculptures modernes en points de vue sur les verrières. A cette saison, les fleurs explosent en couleurs dans tous les sens.

La chaleur est accablante alors je me réfugie dans les sous bois et les chemins de rocaille. Je me perds aussi dans les détails architecturaux des serres et de l’institut botanique. Dommage qu’il soit trop tôt pour les visiter. J’aurai pu ainsi voyager grâce à ces espèces exotiques. Peu importe, toutes les autres plantes trouvent grâce à mes yeux. Une très belle parenthèse végétale.

tourisme à caen

Je m’extirpe de ma torpeur pour poursuivre mon périple nature à vélo. J’ai d’autres beaux coins de nature à fouler, d’autres senteurs florales à humer.

Visiter le jardin des plantes de Caen

Place Blot, Caen
Entrée libre
Visites des serres possibles l’après midi
Site internet : Jardin des plantes de Caen

La vallée des jardins

Pour rejoindre un autre jardin de Caen d’exception, la colline aux oiseaux, j’emprunte la vallée des jardins. Depuis le jardin des plantes, ce parc de 11 hectares fait le trait d’union entre le centre de la ville et la partie nord. Une piste cyclable le traverse. Autour, de larges prairies et un arboretum invitent à la paresse. Je me verrais bien m’abriter des rayons ardents du soleil, à l’ombre d’un érable, dévorant un bon roman. Je n’ai pas de livre avec moi mais c’est un petit lapin qui me fournira une belle histoire à raconter. Il furète tranquillement dans des broussailles. Un joli prétexte pour m’arrêter faire une pause.

A l’extrémité de ce parc immense, j’aperçois ensuite un ensemble de jardinets personnels. Chacun possède un petit cabanon et un lopin de terre pour y cultiver quelques légumes. Je présume qu’ils sont utilisés par les personnes habitants dans les grands immeubles autour.

Faire du vélo à Caen

Vous trouverez de nombreuses informations pratiques sur le site de la maison du vélo de Caen. Vous y trouverez toutes les possibilités de location de vélo mais aussi les cartes et applications pour faire votre itinéraire.
Pour mon itinéraire à vélo à Caen, j’ai fais un mix des itinéraires thématiques à vélo (plein la vue, plein les poumons, plein les jambes…) proposés par le blog Ville à vélo. Ils sont très bien fait. On peut les télécharger sur le site en version imprimable.

La colline aux oiseaux

Après m’être un peu perdue (foutu sens de l’orientation !), les grilles d’entrée de la colline aux oiseaux apparaissent. Quand j’ai eu connaissance de ce parc floral, ma curiosité a tout de suite été piquée au vif. En déambulant entre tous ces jardins magnifiques, son aspect insolite n’apparait pas immédiatement. Avant de vous le dévoiler, je me promène simplement, guettant le moindre banc à l’ombre. Il fait une chaleur tropicale et mon corps réclame des pauses répétées.

La diversité des fleurs, des couleurs, des senteurs m’enivre doucement. Je me perds dans ce parc vallonné de 17 hectares (tout de même). Les ambiances changent au fil des jardins thématiques. Je croise aussi une ferme pédagogique, un belvédère, quelques cascades. Heureusement, qu’il y a des panneaux pour se repérer car le lieu est immense et il y a beaucoup de choses à voir. Le clou du spectacle est sans conteste l’incroyable roseraie.

Située dans une cuvette, on peut la surplomber et la contempler à l’infini. 15 000 roses de plus de 500 espèces différentes s’épanouissent ici. 500 nuances de rose, jaune, orange sous mes yeux ébahis. Je ne résiste pas à l’envie de me rapprocher pour sentir certaines d’entre elles quitte à ce que le soleil de midi achève de me tanner la peau .

Au delà de ce foisonnement floral, il est temps de vous révéler la particularité de ce lieu. Il s’agit en effet d’une ancienne décharge à ciel ouvert. De 1923 à 1972, des tonnes de détritus ont été entreposées ici, formant ainsi une colline artificielle de 20 mètres de haut et de 9 hectares. Les déchets organiques attiraient de nombreux oiseaux d’où son nom actuel.

En 1974, une usine d’incération a permis de ne plus avoir besoin d’entasser ces déchets ici. Il faut s’imaginer que des immeubles d’habitations entouraient le site. Pour qu’ils ne subissent plus cet environnement, le projet de réhabilitation en parc floral est né. Après une bonne décennie de travaux, le parc est inauguré en 1994 à l’occasion des 50 ans du débarquement. Il est le symbole puissant que du pire peut naître le meilleur. Au sein de la colline aux oiseaux, il y a un endroit qui raconte en détail cette histoire ainsi qu’une installation permettant de se rendre compte de ce qui se trouve sous nos pieds. Des déchets sont en effet toujours enfouis à quelques mètres.

Visiter la colline aux oiseaux

Avenue Amiral Mountbatten – Caen
Entrée libre
Visite libre, visites guidées, ferme pédagogique, mini golf, aire de pique nique, jardins thématiques….
Site internet : La colline aux oiseaux

Les cimetières dormants de Caen

En retournant au centre ville de Caen et après un délicieux déjeuner à l’Okara (voir informations pratiques), je fais une pause digestive dans l’un des cimetières dormants de la ville de Caen. Il pourra vous sembler curieux voir déplacé de visiter un cimetière, mais ce sont des lieux que j’aime particulièrement. Aux quatre coins du monde, ils sont à leur manière des monuments historiques. Ils en disent plus qu’on ne le croit sur nous, notre culture, notre héritage. Les cimetières dit dormants de Caen sont insolites et rares. Auparavant, les cimetières étaient attenants aux églises. Au XVIIIe siècle, ils sont transférés en dehors des centres ville. Mais à Caen, certains ont été conservés, ce qui est assez inédit en pleine ville.

Depuis ce temps, il n’y a plus d’inhumations, d’où le terme de dormants. Ils ne servent plus, mais sont considérés comme un patrimoine historique. La nature y reprend ses droits. La mousse envahit les pierres tombales, les fleurs poussent entre les stèles et le lierre s’en donne à cœur joie. Il se dégage une ambiance romantique à la fois belle et émouvante. C’est au cimetière des 4 nations que j’ai pu me plonger dans cette atmosphère. En déambulant à travers les allées, j’ai scruté les inscriptions et les décors. Un moment apaisé pour penser aussi à ceux et celles qui m’ont quitté trop vite.

Découvrir les cimetières dormants de Caen


Tous les cimetières dormants de Caen sont en accès libre durant les heures d’ouverture. On peut s’y balader à condition bien sûr d’être respectueux des sépultures et de la nature ! Si vous voulez visiter Caen en dehors des sentiers battus, c’est là qu’il faut aller ! C’est une originalité spécifiquement caennaise.
Cimetière des 4 Nations : 9, rue Desmoueux (à côté du jardin des plantes)
Cimetière Saint-Pierrre : 26, rue Doyen Morière
Cimetière Saint-Jean : Rue Canchy (quartier Vaucelles)
Cimetière Saint-Nicolas : 23, rue Saint Nicolas
Cimetière de l’Université : Rue du magasin à Poudre

Longer l’Orne en bateau électrique

Pour terminer cet itinéraire nature à l’intérieur de Caen, je délaisse mon vélo pour un bateau électrique en compagnie de Florence de l’office de tourisme de Caen qui va gentiment me conduire pendant que je prends des photos. Facile à prendre en main, le bateau électrique est une activité accessible à tous.

Depuis l’Orne, au rythme lent du bateau, la ville dévoile d’autres visages. Déjà le décor urbain s’estompe rapidement. L’orne se faufile dans une vallée encaissée. Ses rives ont été exploitées longtemps en carrière pour l’extraction de la pierre de Caen. Cela a modifié le paysage car il y a comme des petites falaises.

Est ce que vous pensez que cela a empêché les hommes d’y bâtir des maisons ? Que nenni ! A mesure que l’on avance, de belles maisons modernes sur pilotis sont comme suspendues à la roche. Des escaliers interminables descendent jusqu’à la rivière et aux jardins. Avec Florence, on se met dans la peau de futures acquéreuses en choisissant la maison de nos rêve. Notre conclusion : ces maison sont superbes mais mieux vaut ne pas oublier les glaçons quand on prend l’apéro dans le jardin.

Mon sourire sur la photo suivante est un beau résumé de mon état d’esprit lors de cette balade si relaxante.

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Faire du bateau électrique sur l’Orne

Accès : 10 quai Amiral Hamelin (vous repèrerez rapidement les bateaux électriques)
Tarifs : 35€ l’heure pour un bateau 5 places. Tarif dégressif en fonction du nombre d’heures.
Activités proposées : la base nautique propose aussi la location de kayak, bateau à pédales etc…
Site internet : Au fil de l’Orne

De Caen à Ouistreham en une journée

Même si j’étais déjà venu à Caen et sur la côte fleurie, je n’avais pas conscience de la proximité de Caen avec la mer. Pour m’en rendre compte pleinement, j’ai retrouvé mon fidèle destrier électrique pour une échappée jusqu’à Ouistreham, sur la côte de Nacre. Comme à mon habitude, j’ai fait quelques détours. Que voulez vous, on ne se refait pas !

Le long de la véloroute

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Depuis le port de plaisance, mon premier défi est de trouver le début du chemin de halage qui mène jusqu’à Ouistreham et qui longe le canal de l’Orne. Mon sens de l’orientation refait des siennes et je me retrouve sur celui qui mène à la Suisse Normande. Heureusement, je réalise vite mon erreur et retrouve facilement le panneau qui indique le chemin.

Qu’il est agréable d’être au bord de l’eau et d’avancer à son rythme. Sur l’itinéraire, c’est un subtil mélange de nature, patrimoine et activités portuaires qui défilent. La réplique de la chapelle de Lourdes à Hérouville marque un premier arrêt. Un peu plus tard, c’est l’architecture rectiligne du château de Bénouville doré par le soleil matinal qui repose mes mollets le temps d’une pause.

Côté canal, l’eau s’écoule paisiblement, troublée quelque fois par le va et vient des foulques et le survol des hérons. Elle est aussi un immense miroir pour les grues et bateaux. J’arrive bientôt à mon point de bifurcation, le pont pégasus. Un pont à la fois original par sa forme que son histoire. Il a été le théâtre d’un moment marquant du débarquement. Le 6 juin 1944, un commando britannique débarqué en planneurs en a pris le contrôle. La maison d’à côté fût ainsi la première maison libérée. Après cet évènement, il a été rebaptisé en l’honneur des parachutistes dont l’emblème est un cheval ailé.

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Les passionnés d’histoire et de mémoire pourront s’arrêter au mémorial du Pégasus Bridge situé à côté. Quant à moi c’est un autre lieu, naturel celui ci, que je rejoins quelques kilomètres après m’être éloigné du chemin de halage.

La maison de la nature et de l’estuaire

J’ai rendez à la maison de la nature et de l’estuaire, de l’autre côté du canal. Ce lieu d’éducation à l’environnement est dédié aux spécificités naturelles et aux enjeux de l’estuaire de l’Orne. Il abrite un centre d’interprétation sur l’estuaire, sa faune et sa flore mais aussi ses activités humaines et transformations. Les éléments didactiques sont très sympas et accessibles pour les enfants.

Au moment de ma visite, une exposition temporaire autour de l’art et de la nature, ART effet’mer, était également exposée au sein de la maison ainsi que disséminée dans l’espace naturel situé autour. Je reste un moment ébahi devant le travail minutieux et superbe du mosaïste Olivier Perret. Il utilise avec beaucoup d’habileté les éléments naturels que sont des fragments de coquillages, du bois flotté, des galets…

Ensuite, j’emprunte le sentier qui va d’installations artistiques en créations naturelles dans l’estuaire. Je traverse différents milieux que sont les prés salés et les prairies humides. A cette saison, elles sont toutes fleuries. Les pois de senteurs rivalisent d’élégance avec les orchidées sauvages. J’ai même la chance de voir une orchidée intrigante, l’orchidée bouc. Je ne sais pas pourquoi elle est appelée ainsi mais ce qui est troublant c’est que même au pic de sa floraison, elle parait fanée.

Elle volerait presque la vedette aux autres créations. Décidément après le festival international de jardin d’Amiens, cette thématique me poursuit. Je vous rassure, pour mon plus grand bonheur. Je dis toujours que la nature est la plus grande source d’inspiration et de loin l’artiste la plus talentueuse.

Les plasticiens, sculpteurs et autres artistes choisis pour l’occasion l’ont bien compris et ont chacun avec leur sensibilité su faire des propositions tantôt poétiques, tantôt percutantes.

Depuis la maison de la nature et de l’estuaire, de nouveaux itinéraires balisés à pied viennent d’être créés. Pour les emprunter, il suffit de suivre les icones de différents oiseaux (un par chemin). En parlant d’oiseaux, sachez que juste à côté se trouve la réserve ornithologique du gros banc avec un observatoire.

Nous y étions allés quelques années auparavant, mais la météo avait anéanti nos chances d’observation. De l’autre côté de l’Orne, accessible depuis Ouistreham, la pointe du siège est aussi réputée pour les amateurs d’ornithologie. Je ne regrette pas d’avoir fait ce crochet. Il m’a permis de compléter ma palette de paysages et d’écosystèmes. D’ici j’aperçois Ouistreham, ma prochaine étape.

Visiter la maison de la nature et de l’estuaire

Accès : Boulevard Maritime – Sallenelles
Horaires : 10h00-12h30, 14h-18h00 (Mai, Juin, Septembre); 10h00-18h30 (Juillet et Aout); 14h00-18h00 (Octobre à avril)
Activités proposées : Centre d’interprétation du milieu naturel qu’est l’estuaire, expositions temporaires, sorties découvertes et animations nature, sentiers de randonnée
Mon astuce : Faites y un crochet si vous relier Caen à Ouistreham. ça fait un petit détour mais ça vaut la peine et cela permet de découvrir un autre écosystème en plus de celui du littoral
Plus d’informations sur leur site internet : Maison de la nature et de l’estuaire

La délicate, balade sonore sensible à Ouistreham

La longue plage de Ouistreham est éclatante. Le soleil brûle les peaux déconfinées en mal de mélatonine. Cette insouciance balnéaire me fait un bien fou. Je laisse cependant la farniente à d’autres, préférant flâner protégée par une ombrelle pas comme les autres. Ouistreham propose une balade sonore insolite, la délicate, qu’il me tardait de tester. Il n’est pas question d’un audio guide mais d’une réelle immersion sonore. Préparez vous pour une parenthèse, soyez prêt à lâcher prise et laissez vous conter le Ouistreham d’hier et d’aujourd’hui.

caen 2424 - Les globe blogueurs - blog voyage nature

A l’office de tourisme de Ouistreham, on me remet donc une ombrelle bleu océan. Elle est connectée et munie d’un casque. Pour suivre la balade, nul besoin de chercher son chemin ou des balises. Il suffit de suivre les indications de la narratrice. Il est alors impossible de zapper une étape et c’est là que je trouve le concept intéressant. Il invite vraiment à se dédier à cette bulle temporelle offerte par la balade sonore.

Au fur et à mesure du parcours, les moments forts de l’occupation et de Ouistreham se faufilent dans mes oreilles entre instant de narration et témoignages émouvants. Je suis troublée par cette dichotomie temporelle instaurée par le dispositif. Auditivement, je suis dans une autre époque, physiquement, je suis en 2021 face aux vacanciers. Le décalage est percutant.

L’émotion que je ressens vient aussi du fait que ce sont des anecdotes personnelles, celles du quotidien d’anonymes qui éclairent la Grande Histoire. Une manière subtile, humaine et sensible qui m’a profondément bouleversée. A chaque étape du parcours, à mesure que nous croisons des mémoriaux, cette émotion est mise au service de la réflexion. Nous sommes invités à nous questionner, à faire le parallèle avec notre histoire actuelle et ses enjeux cruciaux (comme celui des migrations).