En voyage, il est des suspens dont on se passerait bien… Cette mésaventure au départ d’un voyage prévu vers l’Équateur en 2006 nous revient immanquablement à l’esprit à chaque départ.
Plus de 10 ans après, à chaque départ en avion depuis Paris, la même question légèrement narquoise et angoissée revient : t’es sûr ? T’as bien vérifié ?
To fly or not to fly ?
- Levés à 6h. Trop dur, la nuit a été courte, trop d’excitation, et gros mal de dents… Mais bon, c’est le jour tant attendu, on part avec une bonne marge d’avance, on ne sait jamais…
- 6h45. Direction l’aéroport Charles de Gaulle. Bizarre, il me semblait qu’on partait d’Orly… Mais Laura était sûre d’elle quand je lui ai demandé.
Arrivés dans le RER (cool il est direct jusqu’à l’aéroport !), on regarde les billets pour connaître le terminal. Et là, LA !! Laura se décompose et m’annonce la voix tremblante que le départ se fait de l’aéroport d’Orly !
Panique totale. Trop tard, le RER est parti. Une hôtesse de l’air qui se trouve là par hasard remarque notre détresse (on est pas très discrets…) Ça doit être faisable de l’avoir à temps à Orly nous dit-elle. Reste une attente interminable qui s’engage entre le temps de trajet jusqu’à Charles de Gaulle puis le retour vers Orly.
- Il est 7h15, l’avion est à 10h05. Ça devrait passer.
C’était sans compter sur le légendaire RER B…
Dans le sens Roissy-Orly, nous restons bloqués d’interminables minutes, le stress devient insupportable et ça fait une demi-heure que quatre gros beaufs crachent sur les fonctionnaires de la SNCF. Quand ils commencent à lancer des blagues du genre : « imaginent ceux qui doivent prendre l’avion… » Laura craque et les remets à leur place… Les minutes défilent bloqués sur la voie, je commence à ne plus y croire. On se voit déjà à passer les vacances à Paname, les billets ne sont pas remboursables… On repart enfin, encore 13 stations, elle est longue cette ligne B !
- Arrivés à Antony à 9h35, il faut encore prendre l’Orlyval. Dans l’urgence on a pas pris de billets à Roissy, et Laura bouscule quasiment un contrôleur pour passer en fraude ! Je la retiens de justesse pour aller prendre des billets. Je retiens le train pendant qu’elle les achètes (tout çà devant les contrôleurs hilares…).
- Une fois à l’aéroport, avec l’énergie du désespoir, on court comme des sprinteurs sous amphets. Il est 9h45 passés. On trouve vite fait la zone d’enregistrement. Laura saute littéralement sur l’hôtesse d’accueil chargée des gens à la bourre. Y a déjà des gens devant. Font chier ces putains de retardataires !
Finalement, l’hôtesse, zen, limite blasée (ça doit lui arriver à longueur de journée), enregistre nos bagages après quelques remontrances d’usage.
SAUVES !!!
On court à la porte d’embarquement où l’hôtesse était au téléphone, en train de nous annuler. On peut dire qu’on a eu chaud.
Les regards des voyageurs nous voyant débarquer dans l’avion nous laissent présager un petit temps d’attente de leur part…
Remarque c’était pas si mal, on aura jamais aussi peu attendu, que ce soit pour enregistrer les bagages, l’embarquement, le temps d’attente avant le décollage. De là à recommencer…
Une escale colombienne flippante
Le reste du voyage s’annonce un peu long, mais nous sommes dans une telle euphorie d’avoir évité le pire, que les 18h de voyage et deux escales nous semblent une partie de plaisir.
D’ailleurs la première escale à Madrid est parfaite, nous découvrons ce superbe aéroport que nous aurons l’occasion de revoir à de nombreuses reprises les années suivantes.
Mais une fois arrivés à notre deuxième escale à Bogota, nous redescendons très vite de notre petit nuage.
Étant en transit, habituellement il suffit de descendre de l’avion et se rendre vers la nouvelle porte d’embarquement.
Pas besoin de récupérer ses bagages, pas de besoin de repasser l’immigration. Normalement.
Je ne saurais jamais si on s’est gourés de direction ou si on avait une sale gueule, mais en sortant de l’avion, un policier nous prend en charge, voyant qu’on est un peu paumés. Nous n’avions pas encore beaucoup d’expérience à ce moment.
Peu aimable (ce qui est rare pour un colombien !), celui-ci nous demande de le suivre. Nous nous exécutons bien sûr, mais avec une légère appréhension quand nous voyons qu’il nous fait passer par des chemins de traverse.
Nous nous retrouvons dans un dédale de petits couloirs et arrivons devant un comptoir avec un agent d’immigration. Celui-ci nous regarde de manière suspicieuse et nous demande nos passeports. Il prend celui de Laura, met un coup de tampon, et lui redonne.
Il regarde ensuite le mien. Il le regarde longuement, puis me regarde. Cet aller retour dure de longues secondes. Puis il appelle un collègue, qui regarde à son tour attentivement le passeport. Ils partent alors tous les deux avec mon passeport, nous laissant tous les deux avec notre flic de compagnie sans aucune explication… Je peux vous dire que je n’étais pas à mon climax (comprenez mon apogée)…
Après 10 bonnes minutes qui paraissent une éternité, ils reviennent. Coup de tampon, ouf !
Nous reprenons notre chemin dans les couloirs avec notre pote policier qui nous emmène jusqu’aux portes de l’aéroport. Il nous demande littéralement de passer les portes pour nous retrouver dehors, ne serait-ce que pour faire un pas… Puis nous laisse en plan.
Nous comprenons bien sûr qu’il nous faut repasser l’immigration dans l’autre sens pour prendre notre avion vers l’Équateur, mais sans vraiment comprendre ce qui vient de se passer !
J’imagine avec le recul que nous avons passé la frontière sans le vouloir et sommes entrés en Colombie sans visa ou quelque chose du genre…
Quelques années plus tard, nous avons visité la Colombie et avons découvert un des plus beaux pays du monde, que ce soit au niveau des paysages ou de l’accueil de la population.
Une arrivée à Quito en fanfare
Arrivée à Quito – 22h30 heure locale, 5h30 pour la France continentale. Nous débarquons et récupérons nos bagages en 2 min chrono, à peine dans le hall, on nous propose un taxi, 6 $, c’est parti. On a un minibus pour deux passagers et trois chauffeurs… Ça fait un peu flipper Laura qui a trop lu d’histoires sur les faux taxis dans les forums de voyage.
Autour de nous, c’est l’effervescence, des bruits de klaxons, des bruits de pétards, des personnes sortant des drapeaux de leur voiture… Embués par le long voyage et nos péripéties passées, nous sommes un peu bousculés et sur nos gardes. Nous comprendrons plus tard qu’il s’agit simplement des élections.
Cette journée termine mieux qu’elle n’avait débutée. Nous sommes à Quito en Équateur.
Cette fois-ci, nous avons eu le droit à de petites frayeurs sans conséquences et nous en rions bien volontiers aujourd’hui ! Une autre fois, pour le retour d’un voyage en Turquie, nous nous sommes tout simplement trompés de date… Résultat un beau trou dans le porte monnaie, mais un jour de plus de vacances ;)
Et vous, des galères d’aéroport ou d’avion similaires ? Dites nous tout !
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ah la vous avez fait fort pour se tromper d aéroports
c est le truc que je regarde 10000 fois car suis étourdie aussi
vous avez eu du cul d avoir votre vol
le rer b je vois très bien
habitant en région parisienne et m rendant en transport en commun à chaque fois c est la peur
à chaque fois pourvu qu il n y a ait pas de grève ou problèmes autres
Là, je dis Chapeau Bas les amis !! Vous cartonnez !! :) moi ça ne peut pas m’arriver, car étant de nature plus qu’angoissée, je vérifie les billets d’avion 36 fois par heure pendant les dernières 24h ! par contre, Jac et moi ne pouvons pas être dans un aéroport sans nous engueuler … il est bien trop lent à mon goût dans les couloirs :p
Quoi le mythe s’écroule ! Nan mais le pire c’est que je suis une stressée quand il s’agit de prendre l’avion car j’ai toujours peur de le louper. Et c’est d’ailleurs ce qui nous a sauvé dans l’histoire car j’avais tanné seb pour partir avec beaucoup de marge. Sans cela on n’aurait pas eu le temps de retrouver le bon aéroport. L’aéroport est un lieu testeur de couple, bizarrement avec Hélio je suis moins stressée qu’avant. Avec bébé, le matos photos et les bagages on passe tranquille toutes les étapes. ça doit être l’instinct de survie !
Des péripéties qui font bien sourire, avec le recul ! Pour ne pas se tromper d’aéroport, il suffit de partir de province ;-)
Amusant car ça se termine bien.
Très bonne astuce effectivement ! En province si on se trompe d’aéroport c’est grave !!! Oui heureusement que cela se termine bien. Pas sûr qu’on aurait eu envie de le raconter sinon. Sur le moment on ne rigolais pas du tout du tout.
MDR alors là le coup de l’aéroport je l’ai jamais fait :D
Non j’avoue, je n’ai pas d’expérience qui ressemble à ça, soit je suis chanceuse, soit je ne voyage pas assez (et pourtant !)
Sur ce coup là il faut dire qu’on a fait fort ! De vrais boulets ! Heureusement la fin est heureuse, on s’en serait mordu les doigts autrement.
En transit en Inde, on nous a pris les passeport, nous laissant seuls en zone internationale, et on nous a ramené ces passeports plusieurs heures plus tard. Il semblerait qu’il ait fallu sortir et réenregistrer manuellement nos bagages, mais que si nous sortions nous, ce serait trop long (mais c’est ce qu’on a compris bien plus tard, le temps d’avoir flippé quelques heures).
Oula, j’imagine le stress ! Le passeport, c’est l’objet vital du voyageur, alors se retrouver sans le précieux sésame en transit… Gloups.
C’est horribles ces situations, parce qu’on hésite entre « je dois faire confiance » et « je me suis faire avoir, faut que je fasse quelque choses ».
Heureusement c’était le premier cas pour vous :)
Ahah, c’est toujours rassurant de voir qu’on est pas les seuls à avoir fait des sprints d’anthologie pour attraper un avion :)
En ce qui me concerne, j’ai traversé Chicago en pyjama pour chopper un avion qui partait à Mexico, vers 7h du mat’. Tout connement parce que j’avais confondu am et pm sur mon réveil :/
Oooh, elle est très belle celle là :) On veut une photo !
Bon j’imagine que tu avais d’autres préoccupations en tête que faire un selfie à ce moment là…
Même histoire ici, mais à Buenos Aires… et pas de notre faute pour le coup, c’est l’agence qui nous avait vendu notre billet « tour du monde » qui ne nous avait pas dit que notre avion pour Ushuaia avait changé d’aéroport de départ. Nous sommes donc arrivés comme des fleurs devant le comptoir d’enregistrement de l’aéroport initial, et nous avons vu le monsieur se décomposer devant nous… Bilan, un taxi qui a traversé la ville à toute allure, une bonne course, et un avion eu in extremis ^^ Victoire ! On a pourri l’agence une fois à Ushuaia, ils nous ont remboursé le taxi… et lors de notre deuxième TDM, on a pris le billet chez les concurrents ^^
Heureusement que vous l’avez eu ! Je me demande ce qui est le plus rageant, quand c’est sa faute ou la faute d’autrui… Bon on doit quand même se sentir moins con quand on est pas cause :)