Au large de l’Équateur, les îles Galapagos font rêver les naturalistes du monde entier. Mais pour y accéder, il faut un porte monnaie bien rempli, entre le transport pour s’y rendre et les droits d’entrée dans le parc national de Machalilla. Heureusement, les voyageurs au budget plus modeste peuvent se tourner vers une excellente alternative, moins connue : l’isla de la plata ou île d’argent (tiens donc…).
Si vous n’y croiserez pas les espèces endémiques des Galapagos, mais la petite île de la plata, à seulement quelques kilomètres de la côte près de Puerto Lopez regorge de belles surprises à ne manquer sous aucun prétexte.
Avant d’atteindre l’isla de la plata, le spectacle des baleines à bosse
Tout commence au port de Puerto Lopez. Pour se rendre sur l’île de la plata, (mal) surnommée « le Galapagos des pauvres », il n’y a guère le choix : il faut passer par une agence… Bateau oblige !
Avant de monter dans le bateau, tout le monde dépose ses chaussures dans un grand sac en toile (ils font peut-être recèle de chaussures pour arrondir leurs fins de mois…). Allez, le bateau démarre, c’est parti ! Ça tangue un peu, le guide nous prévient que si on a le mal de mer, il faut vomir à l’arrière du bateau et pas dans les toilettes, car c’est mal ventilé. Charmant pour débuter. Le guide a l’air de pas mal déconner, c’est tant mieux.
Après une bonne heure de navigation, un léger mal de cœur s’empare de nous et une certaine torpeur s’installe. Ce léger malaise s’évanouit en un clin d’œil quand j’aperçois soudainement deux baleines sauter juste sous mes yeux. Tout le monde pousse des cris de joie, s’active et oublie instantanément le trajet.
Une baleine et son petit nous font l’honneur de rester près de nous en nous saluant avec leurs nageoires. Enfin presque… En réalité elles font ça pour effrayer leurs prédateurs, car ça fait beaucoup de bruit (mais nous préférons croire à un coucou amical). Difficile de vous décrire à quel point ce fut riche en émotions, j’en tremblais de les voir de si près, à une dizaine de mètres, sautant, nageant, c’était incroyable, merveilleux. Le contraste entre la blancheur de leur face ventrale et la noirceur de leur dos, ses mensurations hors normes (environ 15m, belles bêtes !)… C’est tout simplement sublime. Je ne pensais pas être autant en extase devant des baleines, mais ça impressionne !
Une randonnée en escarpins et des fous à pattes bleues
Bon, c’est pas le tout, après cette sublime entrée en matière, nous repartons pour l’île. En arrivant, petites bananes et gâteaux de bienvenue devant une foule d’admirateurs (une nuée de moineaux qui n’hésitent pas à venir te picorer dans la main ou à s’asseoir sur ta chaise). Le guide nous explique ce qu’on peut voir dans l’île et surtout qu’il va falloir choisir entre 2 chemins. On choisit le plus dur en espérant que le couple de russes et leur fille ne nous suivent pas, et pour cause, ils sont très bruyants et la dame porte des escarpins à talons. Pour une rando de 3h, c’est pas top.
Pas de bol, ce sont les seuls à décider de nous suivre avec un autre couple… Au moins nous serons un tout petit groupe. C’est parti pour la montée qui nous mène vers une belle vue panoramique sur l’île. Tout est très gris et sec, seules quelques taches vertes subsistent. C’est la saison sèche, et ici elle porte bien son nom.
Première rencontre avec des fous à pattes bleues
Ils ponctueront le chemin pendant toute la visite. Ne vivant que là où il y a peu de végétation, ils affectionnent particulièrement les allées en terre. Souvent en couple, parfois avec leurs bébés, ces oiseaux sont trop mignons ! L’île étant dépourvue de prédateurs, les oiseaux ne craignent pas du tout l’homme, il faut presque les pousser avec les pieds pour pouvoir passer.
Première leçon : reconnaissance du mâle et de la femelle.
La femelle est plus grande, elle a des pattes plus bleues (quand elle est plus jeune que le mâle) et à l’iris plus grand.
Deuxième leçon : la vie sentimentale des fous à pieds bleus.
Quand un mâle n’a pas de femelle, il prépare un nid, et va chercher une femelle en lui offrant de la végétation et des plumes.
Quand une femelle n’a pas de mâle, elle essaye de piquer celui d’une autre et le mâle, fier, fait son choix entre les deux. Le guide s’amuse de la ressemblance avec les humains…
Deuxième rencontre : le fou masqué
Lui a besoin d’une petite pente pour décoller. Du coup, il se trouve plus aux environs des falaises.
Troisième rencontre : Bah, elle n’a pas eu lieu.
Nous n’avons pas vu les lions de mer et les otaries… Mais il y en a aux alentours de l’île, alors ouvrez l’œil si vous y allez !
Quatrième rencontre : un albatros
Il était bien caché mais nous avons pu voir sa tête et surtout son bébé. Enfin bébé… si on peut dire ! A 2 mois c’est déjà un molosse, plus grand qu’un chien !!!
A l’âge adulte, un albatros fait 2m50 d’envergure. C’est comme un avion : piste d’atterrissage (parfois mortel) obligatoire. Avec le condor (que nous avons croisé dans le canyon de Colca au Pérou), c’est le plus grand oiseau (volant) au monde.
Quand à l’amour des albatros, c’est plutôt la passion. Monsieur n’a qu’une femme pour la vie. Si l’un est séparé de l’autre, il se suicide en cessant de s’alimenter. C’est beau l’amour ! Nous verrons aussi de plus loin des frégates (avec leur fameux sac rouge sous le cou), des vautours, un colibri et d’autres moineaux. Sur le bord de mer, nous reconnaissons des pélicans.
Comme prévu, la nana aux sandales n’en peut plus, elle a mal aux pieds (sans blague !), se recoiffe pendant les pauses et s’étonne que l’île ne soit pas plane. La côte morcelée de l’île et l’eau turquoise donnent carrément envie de se baigner.
De retour au point de départ, deux questions nous taraudent. Quand est ce qu’on mange et quand est-ce qu’on va voir les poissons ?
Réponse : tout de suite. Juste le temps d’embêter les crabes sur la plage et nous remontons dans le bateau.
Après les baleines et les oiseaux, le snorkeling dans le parc national de Machalilla
Après un petit encas nous débarquons dans une crique où nous enfilons masques et tubas. Du bateau, nous apercevons déjà un banc de gros poissons noir, orange et violet. Vite ! A l’eau, même si elle est froide. Début d’observation difficile, masque trouble. Je change, je me calme (pour la respiration) et là c’est l’enchantement, des gros, des petits, des bleus tachetés, des bleus à queues jaune etc. Magnifique !
Après cette parenthèse subaquatique, c’est l’heure du retour vers la réalité continentale, mais comme nous avons vraiment beaucoup, beaucoup de chance, re-baleines, encore plus proches, pleins de sauts. Nous faisons le plein d’émotion, c’est vraiment un moment fort !
Le retour se fait un peu dans le froid, nous avons envie de voir encore et encore des baleines.
Comme la chance nous gâte, il reste même de l’eau chaude à l’hôtel. Pour bien conclure la journée, nous nous offrons un repas sur le bord de la plage, du poisson bien entendu. Avec pour fond sonore la propagande pour les élections présidentielles prochaines qui commence à me taper sur les nerfs.
Aller, après tant d’aventure, gros dodo, d’une bonne fatigue.
Je vais sûrement rêver de baleines.
Conseils aux voyageurs – visite de l’isla de la plata
Ce voyage a eu lieu en 2007, mais les informations pratiques ont été réactualisées en mars 2016
Transport vers l’isla de la plata / Puerto Lopez
Pour visiter l’île de la plata, le départ se fait depuis Puerto Lopez, petite ville portuaire sur la côte pacifique qui peut être reliée depuis Guayaquil ou Salinas au sud ou Puero viejo au nord. Les routes sont planes dans cette région, la circulation plus facile que dans la partie andine.
Pour notre part, nous sommes venus directement de Riobamba (après un séjour dans une communauté indigène au pied du Chimborazo) et avons passé la nuit à Salinas (à fuir, sauf si le bling bling et le boum boum de la jeunesse dorée équatorienne vous attire).
Agence pour visiter l’île de la plata
Vous devrez forcément passer par une des agences de Puerto Lopez pour visiter l’île et/ou le parc de Machalilla et partir observer les baleines. Le tarif est le même partout ou quasiment… 40 $ par personne au total, entrée et repas compris.
Il est possible de prendre un forfait pour plusieurs jours à l’entrée du parc national Machalilla, ce qui permet de visiter l’île de la Plata et les plages de Los Frailes : 25 $, mais ça vaut la peine.
Meilleure saison pour visiter le parc national Machalilla et observer les baleines à bosse
C’est de juin à août que vous aurez le plus de chance de croiser des baleines à bosse. Mais en septembre il y en a encore (nous y étions à cette période). C’est la saison sèche, donc le temps sera beau, mais la végétation brûlée.
Prochaine étape, les plages de los Frailes dans le parc de Machalilla et les eaux sulfureuses de la communauté d’Agua Blanca
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Les photos sont magnifiques, les couleurs sont sublimes ! Ca donne envie de partir à la découverte de ces îles :)
Merci Catherine !
Quelle belle excursion. Ces fous à pattes bleues sont chou et les côtes et falaises de l’île sont magnifiques. Et puis les baleines n’en parlons pas. Une superbe alternative low cost aux Galapagos, bon à savoir pour un futur voyage.
Bonjour Estelle !
Oui les fous à pieds bleus sont vraiment marrants, c’est très étrange de voir des oiseaux si peu farouches !
Un superbe article et des magnifiques photos ! L’Isla de la Plata est un endroit unique. L’Equateur est encore peu connu mais regorge de surprises et belles découvertes. Continuez comme ca et bravo pour les infos actualisées.
Bonjour Léon, merci !
Je découvre ton site seulement maintenant, honte à moi… C’est une belle source d’info, collaborative qui plus est. Tout ce que j’aime :)
Holà !
La faune est juste incroyable sur l’Ile de la Plata. Mon amie Maria m’a promis de m’y emmener. Vos photos sont sublimes. J’ai hâte de voir les fous de plus près ! Je ne sais pas pourquoi mais ils me font trop rire !
Merci pour ce bel article qui conforte mon désir d’y aller !
A très vite !
Guillermo
Holà Guillermo !
Les fous à pieds bleus sont encore plus drôles en vrai. Je te rassures ils nous ont aussi bien fait marrer et on ne s’explique pas vraiment pourquoi…
Tu nous raconteras ton expérience ;)
Magnifiques les photos.
Nous serons sur les iles Galapagos courant Juin 2017. En espérant que nous pourrons apercevoir des baleines à bosse ;)
Maintenant il ne nous reste plus qu’à patienter.
Merci pour les informations, elles nous seront surement utiles.
Bonjour Cédric, c’est tout ce que je vous souhaite ! Je peux venir avec vous ? J’irai bien de nouveau ;)
La dernière photo avec une baleine me donne envie d’y aller.
Lolilol les russes à talons dans les endroits clairement PAS faits pour les talons…
Jamais compris pourquoi :D
Je ne sais pas… Mais si c’est pour garder la classe, c’est raté ! Après une dizaine de mètre, c’est le style pingouin qui reprend le dessus :)