Les Ardennes, nous les avons exploré il y a quelques années du côté belge et luxembourgeois, mais seulement effleuré du côté français. Nous allons donc nous rattraper en arpentant le territoire de Charleville-Mézières à Sedan. Entre campagne vallonnée, patrimoine original et microaventures, on vous embarque avec nous pour une visite des Ardennes côté nature et culture.
- Visite de Charleville-Mézières, de la place ducale au musée de l’Ardenne
- Relier Charleville-Mézières à Sedan via la voie verte Trans’ardennes
- Microaventures dans les Ardennes
- Randonnées dans les Ardennes, entre nature et patrimoine
- Visiter Sedan dans les Ardennes
- Guide pratique tourisme : visiter les Ardennes entre Charleville-Mézières et Sedan, que faire ?
- Nos bonnes adresses dans l’Ardenne française
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Visite de Charleville-Mézières, de la place ducale au musée de l’Ardenne
Flâner dans le centre ville de Charleville : de la place Ducale au mont Olympe
Notre voyage démarre à Charleville-Mézières dont nous avons déjà foulé furtivement les pavés. Nous retrouvons avec plaisir l’immense place Ducale datant du XVIIe siècle. Sous le soleil printanier, ses briques rouges étincèlent et jouent une concurrence colorée avec les parterres de tulipes en fleurs. C’est le point idéal pour démarrer une flânerie hasardeuse dans les charmantes ruelles du centre ville.
On peut regarder de différentes manières cette ville atypique née de la réunion de 6 communes dans les années 60. Son patrimoine et son histoire sont riches, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être classée Ville d’Art et d’Histoire.
Un parcours sur cette thématique permet de dénicher les édifices et lieux les plus importants de la ville et d’en apprendre plus sur eux. Munis d’un plan, il suffit de suivre la carte pour aller de la place Ducale aux bains douches en passant par le musée Arthur Rimbaud ou la tour du Roy. Chaque quartier écrit un morceau de l’histoire de la ville.
Découvrir la tradition des marionnettes au musée de l’Ardenne
Depuis la place Ducale, nous empruntons une arcade qui nous mène directement au musée de l’Ardenne. Nous allons y découvrir une tradition récente implantée à Charleville-Mézières. Celle de la marionnette. En 1941, Jacques Félix découvre cet art et en tombe amoureux. Au fur et à mesure des décennies, il va s’implanter à Charleville-Mézières.
Dans un premier temps c’est la compagnie « les petits comédiens de chiffons » qui amènent la marionnette dans la ville jusqu’à ce qu’un festival international des marionnettes s’implante en 1972, suivi de plusieurs institutions dans les années 80 (union internationale de la marionnette, école supérieure nationale des arts de la marionnette…).
Ces synergies qui convergent toutes vers Charleville-Mézières en font aujourd’hui la capitale de la marionnette.
Au musée de l’Ardenne, il y a une exposition permanente sur les marionnettes. Nous y rejoignons Enzo, jeune diplômé de l’institut international de la marionnette pratiquant cet art singulier.
En un instant, il nous plonge dans l’univers des marionnettes qu’elles soient à tiges, à gaines ou à tringle d’ici ou d’ailleurs. L’exposition nous montre en effet toute la diversité des marionnettes à travers le monde. Une marionnette est tout d’abord un moyen d’expression par l’esthétique dans un premier temps puis dans le mouvement.
Si les objets paraissent simples, quand ils s’animent la magie opère. On oublierai presque qu’ils ne sont pas fait de chair et de sang.
Notre échange avec Enzo est passionnant, il nous éclaire sur des facettes de cet art beaucoup plus complexe qui n’y parait. Il nous explique notamment le jeu d’acteur, les gestes qui s’apparentent à de la danse, à l’intention que l’on veut transmettre et les moyens d’y parvenir.
Avec deux marionnettes d’étude, il nous fait même une démonstration. Son talent est tel que j’ai l’impression d’avoir une créature vivante face à moi. Son regard me trouble, je réagis quand elle s’approche de moi.
Après cette découverte, nous pouvons également observer une autre sorte de marionnette à savoir le grand marionnettiste, qui est un automate. Il s’anime toutes les heures de 10h à 21H. Chaque heure, il présente un des 12 tableaux qui raconte la légende des 4 fils d’Aymon.
Durant une visite de Charleville Mézières, on peut donc revenir à différents moments de la journée ou voir l’intégralité des tableaux tous les samedis à 21h15. Depuis le musée, on voit le mécanisme se mettre en branle et admirer toute l’ingéniosité déployée pour son fonctionnement. Après l’avoir vu depuis l’extérieur du musée sur la place Winston Churchill, je vous recommande vraiment d’aller voir le mécanisme, cela prend une toute autre dimension.
Nous visitons aussi le reste du musée de l’Ardenne qui présente une grande collection d’objets et d’œuvres retraçant l’histoire de la région, de la préhistoire à nos jours. La scénographie est soignée et il y a plusieurs attentions à l’égard des enfants comme le livret de devinettes.
Les enfants doivent retrouver dans le musée des objets en particulier et trouver leur usage. Ensuite, à plusieurs endroits, des panneaux informatifs, à hauteur d’enfant, et adaptés en terme de contenu sont proposés. Nous avons beaucoup apprécié cette double lecture du musée qui permet à chacun de s’approprier les contenus.
Visiter le musée de l’Ardenne
Accès : 31 place Ducale – 08000 Charleville-Mézières
Horaires : ouvert du mardi au dimanche. Attention, le musée est fermé sur le temps de la pause déjeuner.
Activités proposées : Expositions permanentes sur l’histoire de l’Ardenne de la préhistoire à nos jours.
Tarif : billet groupé 3 musées (Arthur Rimbaud, Ardenne et maison des ailleurs) 8€ adulte – 5€ tarif réduit – Gratuit notamment pour les moins de 26 ans.
Plus d’informations sur leur site internet : Musée de l’Ardenne
Randonnée urbaine de Charleville à Mézières
Charleville-Mézières est née dans les années 60 de la réunion de 6 communes. Le centre ville se situe du côté Charleville.
Une randonnée urbaine a été mise en place pour explorer également la partie « Mézières » de la ville. Avant de l’atteindre, la randonnée parcourt les rives de la Meuse pour rejoindre ensuite la réserve naturelle de la côte de Bois-en-Val. C’est le moment de garder l’œil bien ouvert car cet espace naturel est remarquable d’un point de vue faunistique et floristique (zone ZNIEFF).
De là on rejoint Mézières qui possède un patrimoine intéressant. En se baladant on retrouve des lieux de patrimoine tels que la basilique Notre Dame d’Espérance. Erigée dès le XVe siècle, son style gothique flamboyant ne laisse pas indifférent. Avec le temps, elle s’est dotée d’éléments contemporains comme un ensemble de 68 verrières consacrées à la vierge noire et imaginés par René Dürrbach, un peintre et sculpteur qui fût aussi ami avec le célèbre Picasso. Poussez la lourde porte en bois pour découvrir ce trésor inestimable ainsi que d’autres pépites.
En prolongeant la balade, nos pas suivent d’anciens remparts rythmés par des tours qui ont fait partie du plan de modernisation des fortifications initié par François 1er. Aujourd’hui, l’ambiance y est paisible et les canards barbotent tranquillement dans les douves.
Quand nous remontons sur Charleville, l’hôtel de ville immaculé marque le début du quartier Art déco. Le faubourg d’Arches a subit de grosses pertes lors de la première guerre mondiale. Il a en partie été reconstruit dans les années 20, ce qui explique la prédominance du style Art Déco. Nous flanons autour de la place d’Arches pour profiter des subtilités et détails de ce style architectural que j’affectionne tant.
Cette randonnée facile nous a permis de découvrir différemment la ville en mêlant habilement les incontournables de la ville, les quartiers méconnus et les espaces naturels.
Plus d’informations sur la randonnée « Deux histoires pour une ville »
Boucle de 7,2 km – 2h30
Parcours Street art « Rimbaud »
On ne le sait pas forcément, mais Rimbaud était originaire de Charleville-Mézières. Pour célébrer cet illustre habitant, un parcours street art a été mis en place. Une dizaine de fresques s’inspirant de ses œuvres les plus populaires sont disséminées dans la ville. Certaines comme celle d’Ophélie sont au centre ville, d’autres dans des lieux plus méconnus de la ville. Une belle manière d’aborder l’ensemble de l’œuvre du poète et mettre en valeur la ville.
Un livret de visite pour ne manquer aucune des fresques est disponible à l’office de tourisme, ou peut se télécharger en ligne. Il comporte une carte qui géolocalise les œuvres ainsi qu’une description de chacune d’entre elles.
Si Arthur RImbaud vous intéresse, sachez qu’il y a également un musée qui lui est dédié au bord de la Meuse. Un très bel emplacement.
Relier Charleville-Mézières à Sedan via la voie verte Trans’ardennes
Une belle manière de rejoindre Charleville-Mézières à Sedan est d’emprunter la voie verte Trans’ardennes. Longue de 130 km entre Givet et Mouzon, elle longe la Meuse.
Dédiée aux déplacements non motorisés, on peut la parcourir à pied, à vélo et même en roller. Munis de nos 2 roues, on entame une partie de celle ci par une belle journée ensoleillée, c’est très agréable de pédaler sans se soucier de la circulation, surtout avec des enfants. Nous pouvons laisser Hélio partir à fond les ballons sans inquiétude, un joli sentiment de liberté. Il y a quelques années, nous évoluions sur cette même voie verte du côté de Monthermé. A l’époque, il voyageait dans une carriole. C’est hyper sympa de voir comment il est désormais à l’aise sur son vélo.
La présence d’oiseaux ou d’écluses sont autant de prétextes pour s’arrêter et assouvir notre curiosité. Sur le chemin, on peut aussi constater le passé industriel de la région. En effet, quelques bâtiments des anciennes usines textiles sont laissés à l’abandon. Un patrimoine qu’il est bien difficile à réhabiliter.
Carte détaillée disponible dans les offices de tourisme
Plus d’informations sur la voie verte Trans’ardennes
Microaventures dans les Ardennes
Naviguer en radeau sur la Meuse
Après ces prémices citadins, il est temps pour nous de découvrir la campagne ardennaise. Nous allons le faire de manière bien insolite.
Rendez-vous est pris avec Jérémy d’O2 sports. Du matériel nous attend sur les rives de la Meuse pour une activité très originale. Nous allons en effet construire notre propre radeau pour naviguer sur la Meuse. De long bâtons en bois, des bidons et des cordes constituent notre embarcation. Sous les conseils de Jérémy, nous les assemblons simplement à grand renfort de nœuds. Nous sommes fascinés par la simplicité de l’opération. Hélio est excité et tout ébahi de voir le radeau naître sous ses yeux.
Après moins d’une heure de fabrication, vient le moment de le mettre à l’eau et de tester sa flottabilité.
Nous nous installons et en quelques coups de pagaie, nous voici sur la Meuse. L’embarcation tient la route et nous nous sentons comme des Robinson Crusoé au milieu de nul part. Le dépaysement est total.
Jérémy nous aide à diriger le radeau qui ne se comporte pas comme un canoë. D’autant plus que nous voguons à contre courant. Les biceps sont mis à contribution et nous sentons la différence en retrouvant le sens du courant. Une expérience vraiment originale et très agréable.
Randonnée de points de vues aux bois de la Marfée
La microaventure se poursuit à pied sur les hauteurs de la campagne ardennaise et jusqu’au bois de la Marfée où nous allons bivouaquer. Le printemps est bel et bien là. Les arbres fruitiers sont en fleurs, les champs de colza jaunissent et chaque épanouissement végétal attire notre attention.
Nous avançons à notre rythme, profitant des panoramas que nous offre le sentier.
Le bois de Marfée s’aperçoit au loin. En y pénétrant, la diversité arboricole nous apparait, les feuilles commencent à percer. C’est aussi la période où quelques arbres sont prélevés. Hélio s’amuse à crapahuter sur les troncs à terre. Pendant ce temps, j’admire le tapis de fleurs dans le sous bois. Cette multitude de clochettes blanches me fascine.
Une nuit en bivouac
Nous arrivons à un très beau point de vue. Un spot idéal pour bivouaquer et en profiter aux belles heures. Nous trouvons un spot tranquille entre un champs de colza et l’orée du bois. Les fleurs de colza illuminent les environs et contrastent avec l’obscurité de la forêt. Hélio ne tarde pas à vouloir planter la tente et organiser le bivouac.
Grâce à l’organisation facilitée par Jérémy nous n’avons pas eu à porter tout le matériel de bivouac, nous avons donc toute l’énergie pour préparer tout ça. Il nous rejoint également avec un brasero nous permettant de manger au coin du feu sans laisser aucune trace dans la nature. Hélio se charge d’aller chercher du petit bois et faire le feu. Son enthousiasme est beau à voir.
Le repas crépitant sur le brasero, les flammes dansantes et les discussions allant bon train, la soirée est délicieuse et passe à une allure folle. La nuit noire nous indique le moment d’aller se coucher. Dans notre tente, les chouettes hulottes et la mélopée des oiseaux nous bercent jusqu’au petit matin. La tente est éclairée naturellement par la pleine lune orangée particulièrement lumineuse. Tous les éléments sont là pour passer un joli moment en immersion dans la nature.
Au petit matin, les lueurs de l’aube embellissent le paysage, la nature se réveille et nous levons le camps pour continuer cette microaventure. Avant de partir, nous vérifions de ne laisser aucune trace de notre passage, un élément essentiel quand on bivouaque.
Explorer la Meuse en kayak
Pour terminer en beauté cette microaventure, nous allons de nouveau naviguer mais cette fois ci en kayak. Depuis notre spot de bivouac, nous parcourons quelques kilomètres pour rejoindre Jérémy à l’embarcadère.
La campagne est si belle dans la lumière douce du matin. Nous savourons ces paysages qui semblent être là que pour titiller notre émerveillement.
En apercevant les kayaks, Hélio s’installe rapidement avec Jérémy, il a hâte de nous montrer comment il a surmonté sa peur de l’eau. Maintenant il nous nargue et entame une course avec nous. Si je ne fais pas la maline en passant quelques toboggans, lui s’amuse d’être éclaboussé. Ces 8 km en kayak sont sa petite victoire.
En chemin, nous retrouvons les signes de la présence de castors, les hérons qui volent gracieusement et ces autres moments précieux que la nature sait nous offrir.
Organiser une microaventure en Ardenne
Pour organiser cette microaventure nous avons fait appel à O2 sports. Ce prestataire peut vous concocter une microaventure sur mesure en fonction de vos envies. O2 sports propose aussi d’autres activités comme des escapes game, du battle arc, laser tag, canoe kayak. N’hésitez pas à contacter Jérémy qui sera à l’écoute de vos demandes.
Plus d’informations : O2 sports
Randonnées dans les Ardennes, entre nature et patrimoine
Les Ardennes sont aussi un territoire de randonnée. Pour découvrir plus spécifiquement la portion entre Charleville et Sedan, l’agglomération a mis en place une série de randonnées. Nous en avons testé plusieurs lors de ce séjour, notamment celle au départ du village d’Elan qui mène jusqu’à la chapelle Saint Roger. Le petit village possède déjà un patrimoine intéressant avec une église et le château abbatial reconnaissable à ses tourelles, qui semble aujourd’hui reconverti en ferme.
Nous remontons le sentier à travers les bois pour tomber sur la chapelle Saint Roger et ses bassins. A l’époque, ses eaux miraculeuses auraient guéri bien des maux. Aujourd’hui, les sources alimentent en eau le village.
La large prairie parsemées de pâquerettes donne envie de s’y prélasser. Nous prenons le temps d’une pause au bord d’un des bassins avant de repartir sur le chemin. Miracle ou non, ce lieu est sans nul doute très apaisant.
Avant de retourner à notre point de départ, nous bifurquons pour emprunter un autre sentier dans les hauteurs et profiter de la vue sur le village. Avec les indications de la randonnée et notre sens de l’orientation, il est très facile de se repérer. Ce petit pas de côté nous a permis de voir de belles orchidées sur le sentier. Ce fût une randonnée bucolique très agréable mêlant paysage et patrimoine. Une forme de slow tourisme dans les Ardennes qui nous convient parfaitement
Télécharger l’itinéraire de la randonnée « la chapelle Saint Roger d’Elan »
Visiter Sedan dans les Ardennes
Notre parcours se termine dans la ville de Sedan, une ville incontournable de l’Ardenne française.
Parcourir le plus grand château fort d’Europe à Sedan
Sedan est connue pour son immense château fort qui trône dans la ville. Impossible de ne pas remarquer cette forteresse imposante de 35 000m². C’est d’ailleurs le plus grand château fort d’Europe. On le visite de pièce en pièce et ce jusqu’aux remparts.
Nous y étions à Pâques et une animation était proposée pour l’occasion. Muni d’un livret, Hélio devait retrouver des emplacements spécifiques et répondre à des énigmes pour retrouver l’emplacement d’un trésor… chocolaté. Très consciencieux (et gourmands), nous ne ratons aucune question.