Notre première immersion dans la forêt malgache à Ialatsara et la rencontre avec ses adorables occupants poilus fût pour nous le début d’un parcours semé de découvertes animales étonnantes. Pour la deuxième étape de notre route des lémuriens, direction le parc national de Ranomafana, une des réserves les plus connues de Madagascar.
Prélude villageois – Ifanadiana
Pour l’atteindre il faut quelque peu bifurquer de la RN7 et s’arrêter dans le village du même nom. Au premier regard, on se doute quelque peu que ce village existe grâce au parc national de Ranomafana. Il paraît avoir été posé là, le long de la route. C’est le premier lieu où nous ressentons un peu le tourisme, quelques voyageurs s’égarent dans les échoppes de souvenirs. Les bungalows sont légèrement en périphérie tandis ce que qu’au cœur du village la vie bat son plein entre un marché de produits frais et une séance de basket improvisée.
A notre arrivée, même si le temps est maussade, nous nous risquons à nous promener dans le village. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne passons pas inaperçus et nous comprenons vite pourquoi : notre fils ! Ce qui surprend les gens ici, ce n’est pas de voir des visiteurs, mais plutôt l’âge de l’un d’entre eux. Les 18 mois de notre lémurien en étonnent plus d’un. On nous prendra d’ailleurs à plusieurs reprises pour des expatriés. Il semblerait que peu de personnes voyagent à Madagascar avec des bébés.
C’est la première fois depuis notre arrivée que nous ressentons à quel point ce voyage sera différent de part la présence d’Hélio. Les contacts se font plus faciles, Hélio joue les entremetteurs malgré lui. Entre parents, même de pays très éloignés, il y a comme une sorte de connivence et cette même lueur dans les yeux en regardant notre progéniture se faire un ami du bout du monde.
En s’arrêtant boire un fanta (je le confesse ! Mais dans une bouteille consignée !) dans un bar local, Hélio débute ici sa longue tournée des visites d’arrière cuisine. A partir de ce moment là, il essayera systématiquement d’explorer les coulisses de chaque restaurant qui nous accueillera.
Au restaurant, les serveurs et cuisiniers fiers et charmés l’emmèneront même faire une visite VIP nous permettant ainsi de déguster tranquillement notre viande confite (porc ou bœuf) agrémentée de haricots et de riz. Pas diététique, mais super bon !
Une drôle de bestiole hybride à Ranomafana
Le lendemain matin au réveil, le temps est toujours maussade. Il a plu une bonne partie de la nuit, la brume envahit la cime des arbres et la pluie, tenace, ne cesse de tomber. Nous hésitons à remettre au lendemain notre randonnée. Passer 4h sous un crachin, pour nous pas de souci, mais pour notre loulou qui n’a rien demandé c’est un peu limite.
Heureusement le petit déjeuner passé, la pluie s’arrête. Le temps reste humide et brumeux mais Toky (notre accompagnateur) nous assure que le matin ici c’est toujours ainsi. Alors on pourrait toujours remettre au lendemain sans fin à ce compte là.
Le parc est recouvert de forêt humide, luxuriante et arrosée très régulièrement. Elle a cette même brume caractéristique des forêts de nuages d’Amérique centrale. Cette humidité accentue la brillance des nuances de vert et gonfle les cours d’eau devenant ainsi cascades.
Contrairement à la réserve de Iala Tsara, les sentiers sont bien délimités et balisés dans la réserve de Ranomafana. Dès l’entrée, notre guide détecte une des minuscules stars du parc, le scarabée girafe. Se planquant un peu trop loin de mon objectif je ne pourrais immortaliser cette rencontre mais le voici capturé par un autre.
Il se nomme ainsi à cause d’une particularité anatomique étonnante : son cou exagérément long par rapport à son corps. Dénommé à tort scarabée, il s’agit en fait d’un charançon (mais on ne va pas chipoter). Cet atout lui sert en amour ! Soit pour charmer ces dames, soit pour repousser ses concurrents qui essaieraient de lui piquer sa future bien aimée.
Quand les mâles usent de cet appendice pour combattre, les femelles l’emploient pour construire leur nid d’amour. Pliage, poinçonnage, c’est un vrai travail d’architecte qu’elles réalisent grâce à la flexibilité de leur membre.
Lémuriens dans la brume du Ranomafana national park
La balade continue d’un pas décidé. Notre guide, informé par d’autres, repère rapidement des spécimens très rares de lémuriens, les hapalémurs dorés. Je maudis alors la brume, le contre jour et la végétation dense qui ne me permettront pas de profiter au maximum des dites nuances dorées de son pelage. Néanmoins, nous savourons cette rencontre rare.
Elle se poursuit par l’observation de lémuriens à ventre roux et de makis à flanc brun qui font un vrai vacarme dans la forêt et sont en pleine orgie de fruits. Dans le quatrième épisode de cette saga, on tombera même nez à nez avec eux …
Le clou du spectacle sera sans nul doute le repas d’un propithèque de Milne-Edwards au milieu du sentier. Observé par une dizaine de personnes, il continuera à manger consciencieusement son fruit, en toute indifférence.
La rencontre des lémuriens n’a pas le même charme ici qu’à Iala Tsara car elle apparaît un peu plus artificielle. Les animaux ne semblent pas nourris, mais nous trouvons cela cependant curieux que les propithèques de Milne-Edwards aient, à ce point, investis l’espace près du promontoire d’observation. C’est un espace où les visiteurs mangent quelques encas… Le lien est rapide à faire.
Sur le chemin du retour, un petit rat des bois nous fera l’honneur de sa présence. Je profite ensuite du calme, de l’ambiance, pour observer davantage l’extraordinaire richesse de la flore locale.
Nous repartons satisfaits mais légèrement frustrés car il nous a manqué ce supplément d’âme que nous recherchons chez nos guides. Ce dernier était certes compétent, mais nous n’avons pas senti de passion dans son discours et cela fait toute la différence.
Informations pratiques – visite du parc national de Ranomafana
Transport vers Ranomafana
- En voiture privée, il suffit de longer la RN7 jusqu’au croisement de Alakamisy Ambohimaha, à 40 km de Fianaratsoa. La vous pourrez prendre la RN45 sur 30km jusqu’au village de Ranomafana – Ifanadiana.
- En taxi Brousse. Au départ de Fianarantsoa, vous trouverez des véhicules qui pourront vous emmener jusqu’au village de Ranomafana. C’est à 67km environ mais impossible de vous donner un temps précis tant cela peut être aléatoire.
Du village de Ranomafana jusqu’à l’entrée du parc national, il y a 6 km. Si vous n’avez pas de voiture, vous pouvez tenter le stop si la marche à pied vous rebute.
Hébergement à Ranomafana
Nous avons logé « Chez Gaspard »
Les bungalows privés avec salle de bain sont charmants et installés dans un jardin luxuriant de toute beauté. Il vous en coutera 55 000 ariarys pour le bungalow. L’hôtel dispose aussi d’un restaurant où les plats sont entre 7000 et 15 000 ariarys. La nourriture y est bonne.
Restaurants
Outre le restaurant de « Chez Gaspard » nous avons testé à plusieurs reprises celui de l’hôtel Manja. Sa spécialité est la viande confite (zébu, porc…) servie avec du riz, des brèdes et des haricots. Les plats sont entre 7000 et 15 000 ariarys.
Au niveau du centre du village, vous pourrez trouver aussi de petites échoppes qui vendent des snacks tels que des sambossas à un prix dérisoire.
Visite du parc national de Ranomafana
L’entrée du parc est de 55000 ariarys par personne pour une journée.
Pour les services d’un guide il faut compter 75 000 ariarys pour un circuit de 3-4h pour un groupe de 1 à 4 personnes, 105 000 ariarys pour 6h.
Les tarifs officiels du parc et du guidage sont affichés à l’entrée de la cabane d’accueil du parc (là où il y a aussi la boutique).
Différents itinéraires sont possibles allant de 3-4h à plusieurs jours. Il est plus prudent de se renseigner sur place sur les randonnées faisables. Dans certains tronçons du parc, il n’est pas toujours possible de randonner à cause de la présence d’orpailleurs illégaux qui posent de sérieux problèmes de sécurité.
Pour les sentiers les plus fréquentés, il n’y en revanche aucun souci. Nous vous conseillons de vous munir d’un poncho de pluie, de baskets fermées, d’eau et d’un encas. Si vous ne voulez pas être embêté par les sangsues, optez pour des vêtements longs.
Enregistrer
Comment avez vous trouvé cet article ?
Vote moyen 4.7 / 5. Nombre de votes : 3
Soyez le premier à évaluer cet article
Ravis que cet article vous ai plu !
N'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux pour garder le lien :)
Nous sommes désolés que cet article ne vous ai pas plu...
Aidez-nous à l'améliorer !
Dites nous ce qui ne va pas, votre retour nous aiderai énormément
Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.
Soyez sympas, ne gardez pas tout pour vous ! Partagez ;)
Ces articles similaires devraient vous intéresser !
Nos meilleures ressources pour organiser vos voyages
ASSURANCE VOYAGE
L'assurance voyage au meilleur rapport qualité prix selon nous
LOCATION DE VOITURE
Trouver une voiture au meilleur prix partout dans le monde,
plus une assurance 0 franchise optionnelle pas cher
HEBERGEMENT
Trouver un hotel, appartement, gîte au meilleur tarif
AGENCE DE VOYAGE
La meilleure plateforme pour trouver une agence de voyage locale
francophone, responsable et sur mesure
CARTE BANCAIRE SANS FRAIS
Fini les frais de change à l'étranger
avec une carte bancaire (vraiment) gratuite
ACTIVITES ET VISITES GUIDEES
Trouver des activités outdoor, excursions privées ou de groupe
et visites culturelles au meilleur prix partout dans le monde
Soyez foudingues, abonnez-vous à notre newsletter !
En vous abonnant à notre newsletter, vous acceptez notre politique de confidentialité. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.
Ce parc a l’air très beau, mais en effet, c’est dommage que le guide n’ait pas paru passionné. C’est vrai que les enfants sont un moyen rapide de nouer une discussion
Le choix du guide est vraiment primordiale quand on visite un site naturel et qu’on s’intéresse aux petites et grosses bêtes ! Il faut qu’il s’y connaisse tout en transmettant son savoir avec passion et enthousiasme. Ce n’est pas donné à tout le monde. Mais heureusement pour nous il a quand même fait le job, sans supplément d’âme mais nous avons pu voir de nombreux animaux alors c’est le principal.
Notre guide non plus n’avait pas fait preuve de passion lors de notre visite du parc. Il a fait le boulot, on a vu les lémuriens. Je garde des souvenirs exceptionnels de la rencontre avec ses animaux sauvages dont certains étaient vraiment proches de nous. Je pense qu’au bout d’un moment certaines espèces commencent à s’habituer à l’homme surtout que certains leurs donne à manger quand bien même cela est interdit…
Donner à manger aux animaux sauvages, on ne le répètera jamais assez, c’est une très mauvaise idée. Soit, à court terme on observe les animaux de plus près mais à moyen terme cela modifie considérablement le comportement des animaux, qui deviennent bien souvent agressifs. Quel intérêt d’observer des animaux dans de telles conditions. Personnellement je préfère les voir mener leur vie tranquillement de loin plutôt qu’avoir des comportements domestiques à deux pas de moi.
Votre blog est très intéressant merci.
Merci de faire partager votre carnet de voyages.
Savez-vous si dans les réserves et parcs nationaux on peut effectuer les randonnées sans guide ?
Bonjour,
Il me semble que c’est possible dans certaines réserves et parcs de partir sans guide, mais je ne suis pas sûr. En tout cas il y a une forte incitation à le faire. D’une part pour la participation économique que cela apporte, mais aussi pour la reconnaissance des chemins qui ne sont pas toujours balisés.
Bref, je n’ai pas la réponse… Je suis sûr que c’est obligatoire dans les réserves communautaires pas exemple, mais peut être que dans certains cas on peut faire sans.
Bon voyage !