Située en Champagne, au nord de Dijon, la Haute Marne fait partie de ces départements (trop) méconnus. Avant de préparer ce projet, je n’avais aucune idée de ce que pouvais m’offrir ce territoire. J’étais vierge de toute représentation. J’ai donc été très surprise quand j’ai appris qu’un parc national s’y trouvait depuis 2019, le parc national de forêts.
Le club select des parcs nationaux en France compte 11 membres. Le Parc national de forêts est un ovni parmi les autres et ce à plusieurs titres. D’une part, c’est le seul parc national situé dans la moitié nord de la métropole. Ensuite, il est le seul à être spécialisé sur l’écosystème que constitue les forêts de plaine.
Cette inscription en parc national va permettre d’étudier ces forêts, de les protéger et de les développer. Pour le découvrir et l’explorer nous avons testé plusieurs expériences le temps d’un long week-end en Haute Marne.
Jour 1 : De paysages insolites en écosystèmes étonnants en Haute Marne
Depuis ma plus tendre enfance, j’adore la forêt. J’ai été initiée par mes grands parents maternels dont la maison se situait à l’orée d’un bois. Ce milieu n’a jamais été pour moi un lieu hostile. Au contraire, il est synonyme d’explorations curieuses, de moments de tendresse, de balades bavardes. Depuis longtemps, j’ai appris à regarder la forêt avec beaucoup de bienveillance et d’appétence.
Je lui vois milles visages, elle m’inspire d’infinies histoires. Mais force est de constater que pour beaucoup, la forêt est un ensemble monochrome, homogène, foisonnant mais inquiétant, où il est complexe de focaliser son regard.
Dans cet article, je vais donc vous donner quelques pistes et activités que l’on peut tester pour appréhender autrement la forêt et ce au sein du Parc national de forêts en Haute Marne.
Découvrir la tufière de Rolampont : l’alliance du minéral et du végétal
La forêt n’est pas qu’une somme d’arbres alignés les uns à côté des autres. Le climat, la géologie, l’histoire et les hommes façonnent des paysages insolites au sein de la forêt. C’est l’un d’entre eux qui va initier notre découverte du parc national de forêt à savoir la tufière de Rolampont.
Derrière ce nom chantant se cache une formation géologique alliant presque par magie le minéral et le végétal. Sous nos pieds s’entassent des sols calcaires. L’eau s’y faufile et s’enrichit de calcium au fur et à mesure de sa trajectoire. A certains endroits, quand le relief est accentué et les pluies suffisantes, les mousses envahissent le milieu.
Les mousses prélèvent du gaz carbonique dans cette eau riche en bicarbonate de calcium. Cette réaction biochimique provoque des dépôts de calcaire qui vont pétrifier les mousses progressivement. Pour s’en sortir, elles continuent de grandir et le processus se poursuit. Il en résulte des formations rocheuses aux allures de coussinets, d’escaliers, de masses aux contours végétaux.
A Rolampont, un sentier d’interprétation permet de comprendre le procédé et de mieux visualiser la tufière. Quand l’eau cesse de ruisseler à certains endroits, on dit que la tufière est inactive. L’homme a exploité cette roche singulière qu’est le tuf. Une ancienne carrière est même présente sur le site. Je suis intriguée par des trous réguliers dans la paroi. Il s’agit de traces laissées par les troncs d’arbres qui se sont détachés de la roche. Il suffit de s’approcher pour observer les nervures du bois imprimées dans le tuf.
Cette tufière est très imposante, il faut l’observer attentivement pour s’en rendre compte. La végétation abondante lui sert quasiment de camouflage.
Visiter la tufière de Rolampont
Accès : le site est indiqué sur les applis gps. Vous n’aurez pas de mal à le trouver à Rolampont. Il y a un parking depuis lequel part un sentier balisé pour découvrir la tufière.
Tarifs : entrée libre
Activités proposées : sentier d’interprétation de 1,8 km
Mon astuce : comptez une heure et demi pour faire le tour du site. D’ici partent aussi d’autres sentiers de randonnées. Une application Id- Vizit propose des visites ludiques pour les enfants.
Informations pratiques : tufière de Rolampont
Visiter les Gorges de la Vingeanne : le seul canyon de Haute Marne
Cette première visite dans la forêt de Haute Marne nous a donné des envies d’explorations et de découvertes. Ça tombe bien car nous avons entendu parler d’un lieu insolite situé non loin de là : les gorges de la Vingeanne. Là encore c’est l’eau qui a fait son œuvre. En s’écoulant, elle a creusé à un endroit précis le seul canyon de Haute Marne. Nous sommes curieux de voir cela. Un parking longeant l’autoroute indique le début du sentier. Ce drôle d’emplacement me rend dubitative sur ce que je vais découvrir. Pour autant, après quelques mètres sur le sentier, j’oublie ce ruban asphalté bruyant et je me concentre sur le canyon qui ne tarde pas à se dévoiler.
A cette saison, l’eau n’est pas abondante et le terrain pas trop accidenté, nous pouvons donc explorer les entrailles des gorges et descendre directement en leur centre. Pour Hélio, il y a un petit goût d’aventure qui gonfle son égo et mouille ses chaussures. Arrivés aux pieds des gorges, la grandeur des falaises prend tout son sens. Un tapis exubérant recouvre le sol et envahit les parois de calcaire grises. Nous avons beau être en Haute Marne, il y a une ambiance tropicale qui règne ici.
Visiter les gorges de la Vingeanne
Accès : cherchez « source de la Vingeanne » sur google maps ou équivalent. Vous arriverez sur un petit parking longeant l’autoroute. D’ici part un sentier qui fait une boucle et passe par différents écosystèmes avant de redescendre dans les gorges. Vous pouvez aussi descendre un peu plus bas pour accéder directement aux gorges.
Mon astuce : il y a des panneaux d’explications mais vous pouvez aussi télécharger un livret sur le site ci-dessous.
Informations pratiques (horaires, activités…) : le site de la Vingeanne à Aprey
Visite de la Haute Marne – jour 2 : des fleurs dans les mains et la tête dans les étoiles
Pour ce deuxième jour de visite en Haute Marne, nous allons continuer à nous balader en forêt mais avant cela, quelques explorations culturelles nous attendent dans les communes adhérentes du Parc national de forêts.
Visiter le moulin de la Fleuristerie : force et élégance
L’aube tourne encore au moulin de la Fleuristerie où Emmanuel nous attend pour une visite guidée. Des moulins actifs fabriquant de la farine ou du papier à base de chiffons, nous en avons déjà vu. Mais ce qui sort de celui-ci est bien insolite. La force de l’eau met ici en marche un mécanisme qui actionne de vieilles machines industrielles. De ces molosses de métal massifs naissent la délicatesse. L’écart est troublant. Il sort en effet de ce processus des pistils, étamines et fruits artificiels servant à la confection de fleurs en tissus.
Autrefois, ces créations florales ornaient les chapeaux, les vêtements et mêmes les boites de chocolat. La demande était forte et pour y répondre il fallait des procédés industriels. En 1903 , l’entreprise Briançon de Levallois Perret transfert ses ateliers et ses machines dans ce moulin qui produisait auparavant de la farine. Il devient alors le moulin de la fleuristerie et permet à l’entreprise de produire davantage d’éléments floraux.
Avec le temps, cette mode est boudée et la concurrence mondiale signe le déclin de la production française. En 1994, Emmanuel et Annette achètent le moulin et décident de conserver ce savoir faire unique au monde. Ils sont désormais seuls pour confectionner ces éléments à la demande de créateurs de haute couture, comme la maison Chanel.
Durant la visite, ma curiosité croît à chaque machine rencontrée. Je me creuse les méninges pour comprendre l’ingéniosité de chacune d’elles. Il y a d’abord celle qui enroule le fil de coton autour des tiges de fer. Ainsi recouvertes, il sera facile d’y coller des pétales et autres éléments. Puis une longue enfilade accueille des centaines d’embouts prêts à être trempés.
En fonction de la substance utilisée, du nombre de trempages, des pistils différents se forment. Avant, seuls les éléments comme les pistils, étamines et fruits étaient produits ici. Annette et Emmanuel ont entrepris de récupérer le matériel de fabrication des pétales de nombreuses espèces de fleurs.
Il y a les outils qui découpent les formes des pétales puis des moules qui reproduisent leurs nervures et infimes détails. Devant nos yeux, un banal tissu de coton blanc se transforme en orchidée. Il y a comme de la magie dans l’air.
Après cette visite, je me demande bien quel métier plus original je pourrai un jour découvrir. Le niveau est élevé désormais.
Visiter le moulin de la Fleuristerie
Accès : 4 chemin de la fleuristerie à Orges (52120)
Tarifs : 10€ pour les adultes; 5€ pour les enfants de 4-12 ans
Activités proposées : visite guidée du moulin, location de vélos électriques, hébergements
Informations pratiques (horaires, activités…) : moulin de la fleuristerie
Se balader à Châteauvillain, une cité qui ne manque pas de caractère
Avant de retourner en forêt, nous faisons un petit crochet à Châteauvillain qui porte bien mal son nom. Ce village labellisé petite cité de caractère a beaucoup de charme. Un chemin balisé en fait le tour et s’arrête sur 17 lieux d’intérêt. La belle église de l’assomption marque le début de notre balade.
Sur son parvis, un personnage en fer forgé taquine ceux qui se reposent sur le banc. A travers les ruelles, des vestiges de l’époque médiévale, des indices de l’existence passée d’un château jalonnent le parcours. La tour Saint Marc en est un bel exemple. Elle est la plus ancienne tour fortifiée de la ville et date du XIIe siècle. Malheureusement, la pluie a contrecarré nos plans et nous n’avons pas pu voir le parc aux Daims, la maison de Simone de Beauvoir et d’autres lieux intéressants.
Découvrir Châteauvillain
Pour visiter la ville de manière indépendante, je vous recommande de vous munir du livret pédagogique en ligne qui détaille les 17 étapes de l’itinéraire patrimoine de la ville. Pour les enfants, sachez qu’il y a aussi un parcours à énigmes.
Randonner avec un âne bâté dans le Parc national de forêts (côté Haute Marne)
Nous profitons d’une trêve dans cette météo capricieuse pour aller en direction de la maison forestière de Charbonnière à Auberive. Jean-Yves nous attend pour nous présenter Noisette, l’âne qui va nous accompagner en rando jusqu’à notre hébergement du soir.
Randonner avec un âne est toujours une expérience singulière. Selon l’animal, le parcours, votre état du moment, les sensations changent. Bien que nous connaissions les rudiments pour mener un âne, il est toujours nécessaire de prendre le temps de l’apprivoiser, de comprendre son caractère.
Noisette est une ânesse très calme, mais elle est un peu agitée à cause de taons qui l’embêtent. Elle va nous aider à porter le matériel nécessaire pour que nous passions la nuit en forêt dans un drôle d’hébergement. Hélio prend rapidement les rênes pour marcher à côté d’elle. Il est tout fier de nous montrer qu’il est capable de le faire tout seul. Le chemin forestier est assez large pour nous permettre d’avancer sans encombre malgré le barda que porte Noisette. Notre itinéraire est assez simple ce qui nous permet de laisser divaguer notre attention sur les détails de la forêt. Hélio me délègue ensuite la conduite de Noisette tout en précisant qu’il est « expert ». Gare à moi si je ne suis pas à la lettre ses instructions.
Passer une nuit à la belle étoile aux nids d’Amorey
Après 2h de balade, un panneau indique les nids d’Amorey. C’est ici que nous bifurquons pour découvrir notre hébergement. Sur pilotis, une cabane en osier est perchée à quelques mètres du sol. Recouverte d’une bâche verte, il nous tarde de monter l’escalier pour la voir pleinement.
Hélio se précipite pour être le premier. L’enchantement se produit dès que nous ouvrons la trappe. Des branches tressées forment un dôme ouvert sur l’extérieur. Pour en prendre pleinement conscience, nous tirons doucement le rideau. Des caissons surélevés vont nous permettre de ranger nos affaires et de poser nos matelas et sacs de couchage au dessus. L’idée de cet hébergement insolite est de pouvoir réellement dormir à la belle étoile, dans la canopée, bercés par les sons de la forêt. La toile est prévue en cas de mauvais temps. Avant que la nuit tombe, nous profitons au maximum de ce cadre enchanteur.
Chanceux que nous sommes, notre repas est livré par le panier gourmand qui propose un service de traiteur. Un bon repas, une bonne bière en pleine forêt, je pense qu’on ne peux pas demander plus. Nous nous laissons complètement embarquer dans cette expérience immersive et sensorielle. Nous n’oublions pas Noisette que nous allons voir régulièrement pour la câliner, vérifier qu’elle a assez de foin et d’eau dans son pré.
Un orage étant prévu pour la nuit nous remettons la toile avant de dormir. Cela ne nous empêche pas de profiter du concerto forestier qui évolue au gré des heures. De la chouette hulotte aux crapauds sonneurs en passant par les tonitruantes grenouilles et le cri perçant des jeunes buses, le programme est éclectique.
Jour 3 : trésors naturels et œuvres d’art en Haute Marne
Explorer la réserve naturelle de Chalmessin
Il n’y a rien qui puisse apaiser notre soif de forêt. Ses détails infimes ne cessent de nous émerveiller. Nous allons donc en chercher d’autres à la réserve naturelle de Chalmessin. Deux boucles ponctuées de panneaux didactiques parcourent le site. En quelques kilomètres, la diversité des écosystèmes est palpable. D’abord, nous foulons une prairie fleurie où grouillent les insectes en tout genre. Ensuite, nous empruntons un sentier étroit entre champs et forêt. Le milieu s’humidifie et nous arrivons dans un marais envahit de roseau, territoire des amphibiens, des poissons et des libellules.
Le chemin se poursuit dans un bois de plus en plus dense. Les arbres forment des tunnels interminables. La pluie de la nuit passée fait briller les feuilles et renforce l’odeur terreuse de l’humus. Des escargots nacrés ou à spirale font le bonheur d’Hélio qui organise des courses improvisées. Si les limaces ont moins son attention, elles ont la mienne, surtout quand deux d’entre elles donnent un spectacle étonnant. Je fais des hypothèses sur leurs surprenants appendices blancs se gorgeant d’un bleu encre dans ce que j’imagine être des ébats intimes.
Tout au long du parcours, nos connaissances sont mises à l’épreuve, des panneaux nous renseignent sur la spécificité du milieu ou les activités humaines qui s’y tenaient. Je découvre la réalité et le quotidien des charbonniers qui vivaient dans des cabanes en forêt.
Visiter la réserve de Chalmessin
Accès : google maps ou équivalent localisent la réserve mais pas forcément le petit parking. On a un peu tourné autour pour trouver les panneaux qui indiquent l’entrée de la réserve mais vous devriez trouver assez facilement.
Entrée libre
Un sentier de découverte est balisé. Il fait 2 ou 3 km selon la version que l’on choisit. Vous pouvez ttélécharger en ligne le livret d’information à son sujet.
En savoir plus : réserve naturelle de Chalmessin
Visiter l’Abbaye d’Auberive et son centre d’Art Contemporain
Nous retournons ensuite du côté d’Auberive et plus précisément de son abbaye. En chemin, une chance inouïe met sur notre chemin une cigogne noire. On ne comptabilise que 50 couples en France, c’est pour vous dire la probabilité d’un contempler une sans même la chercher. Le soir même, elle nous sourit de nouveau. Une autre cigogne noire (ou peut être la même) a survolé notre roulotte, une occasion inespérée d’admirer sa grâce inégalée en vol.
Encore éberlués de cette rencontre, nous arrivons à l’abbaye d’Auberive. Pour la visiter, nous avons chacun notre outil, application pour les grands, livret ludique pour Hélio. Dès le départ, les imposantes sculptures nous intriguent, elles vont rythmer notre visite.
La particularité de l’Abbaye d’Auberive est d’héberger un centre d’art contemporain. Les époques se superposent. C’est d’ailleurs un fil conducteur chronologique qui guide notre visite via l’application numérique. Cette abbaye cistercienne datant du XIIe siècle a vécu de nombreuses vies. Dès le début la maitrise de l’eau permit de nombreux usages comme la meunerie, la pisciculture ou l’évacuation des eaux usées. Après des siècles de difficultés, elle sera remodelée au XVIIe et XVIIIe siècles avec d’imposants bâtiments de style classique.
Nous avons plaisir à sillonner du sanctuaire médiéval au moulin en passant par le cloître et la chapelle des prisonnières. A chaque étape, ce sont autant de sculptures de Marc Petit. Son univers à la fois doux et inquiétant m’intrigue. Une grande rétrospective lui est consacrée dans le centre d’art contemporain. L’occasion de mieux comprendre la démarche de l’artiste, ses inspirations et ce qui l’anime depuis toujours.
Visiter l’abbaye d’Auberive
Accès : elle est située place de l’abbaye à Auberive. Il y a un parking devant l’entrée pour se stationner facilement.
Tarifs : visite libre avec audioguide de 6,5 à 8,5 € pour les adultes selon les saisons ; 5€ pour les – de 18 ans ; gratuit pour les – de 12 ans . Des visites guidées sont aussi proposées.
En savoir plus : Abbaye de Auberive
Le soir, c’est un autre hébergement insolite qui nous attend. Une jolie roulotte en bordure du champs des ânes va nous accueillir pour la nuit. Ce cocon boisé est adorable et plaît immédiatement à Hélio qui investi en quelques secondes son lit en mode cabane. Depuis la terrasse, une vaste prairie fleurie grouillante d’insectes attire les chardonnerets. A tire d’aile, il m’offre un ballet magnifique qui me captive.
Qu’il est doux de se poser simplement et observer le moindre détail de cette nature qui nous entoure. En plus, pour le repas, nous n’avons rien à faire ! Le Panier gourmand nous livre un excellent repas complet. C’était excellent et très pratique. De plus, les emballages choisis étaient compostables. Une belle option si vous ne voulez pas cuisiner. Sinon, sachez qu’il y a les ustensiles nécessaires pour se faire à manger dans la roulotte.
Jour 4 : une immersion totale dans le Parc national de forêt
Décrypter la forêt avec Aurélie des Sentiers de la belette
Pour notre dernière journée de visite en Haute Marne, nous avons prévu un programme 100 % forêt. Le matin, nous rejoignons Aurélie des sentiers de la belette qui propose des sorties natures dans le Parc national de foret. Le rendez-vous est pris à Dancevoir, un joli village qui prend grand soin de son patrimoine. Un peu plus loin, un sentier démarrant entre les champs rejoins la forêt via un tunnel végétal.
Aurélie va nous aider à lire la forêt, à décrypter des détails qui en disent long sur cet environnement. Ils sont autant d’indices pour comprendre aussi les activités humaines en lien avec la forêt. Les devinettes fusent dès les premiers mètres. Quelques fruits éparpillés et un mur en pierre sèche sont les premières traces « humaines». Ici, un verger s’épanouissait avant que les arbres fruitiers redeviennent sauvages.
Plus tard, d’infimes traces de graines coincées dans l’écorce trahissent la gourmandise des oiseaux. Même s’ils sont cachés, les autres animaux ont laisser leurs empreintes dans la terre humide. Blaireaux, renards, martres évoluent ici quand les curieux ne sont pas là. A plusieurs reprises, nous empruntons même leurs sentiers, ces chemins tracés à mesure de leurs passages répétés. Les arbres portent les stigmates des chevreuils qui égratignent les écorces et des pics qui picorent les troncs à la recherche de nourriture ou y installent même leur nid. Un beau moment de partage comme nous les aimons.
En savoir plus que les sorties nature d’Aurélie des sentiers de la belette
Comprendre les enjeux forestiers à la Maison de la forêt
La maison de la forêt située à Leuglay vient compléter nos connaissances sur ce milieu. Pour démarrer, les activités humaines liées aux forêts de la région sont présentées. C’est le cas notamment du charbonnage réalisé de manière traditionnelle, mais aussi de la construction de tonneaux. Des témoignages vidéos nous plongent aux époques où la forêt était la principale ressource des habitants.
Les vieux outils exposés sont autant d’histoires de famille. Quand aux troncs d’arbres ou aux échantillons de bois, ils nous invitent à toucher, ressentir physiquement les différences entre les essences. Visiblement, il nous reste encore beaucoup d’entrainement avant d’être des experts de l’identification. Ensuite, une salle entière est dédiée à l’industrie du bois et ses filières. Ce sont cette fois-ci les grosses machines qui fascinent Hélio. Il met un point d’honneur à ne louper aucune vidéo.
Nous retrouvons également des éléments sur la faune et la flore des forêts. Champignons, oiseaux et petits mammifères n’ont plus de secret pour nous (ou presque…).
Tester la grimpe d’arbre
Pour finir en beauté, nous testons une activité que j’ai envie de tester depuis un moment : la grimpe d’arbre. Elle est proposée par Sylvain de la maison de la forêt. Oubliez les structures classiques d’accrobranche. Les ateliers proposés par la maison de la forêt sont tout autre. Une corde, un baudrier, un mousqueton et nous voilà partis à l’ascension d’imposants hêtres ou de sublimes chênes.
Au démarrage, une échelle est installée pour accéder aux premières branches de l’arbre. Ensuite, c’est à chacun de trouver les points d’appuis et le chemin jusqu’à la cime. Hélio a quelques réticences avec la hauteur et s’arrête rapidement. Quant à moi, je file vers la canopée. Ce corps à corps avec l’arbre est grisant. A certains moments, je pense me retrouver bloquée. J’avais oublié qu’un arbre est en 3D ! En reprenant conscience de cela, je comprends vite les astuces pour avancer malgré mes petites jambes. Les points de vue qu’offrent cette ascension sont uniques et étonnants.
Je suis si bien en haut. Je me verrai bien installée pour l’après midi avec une thermos de café et un bon bouquin. Caresser l’écorce de l’arbre, prendre appui sur les branches, être chatouillée par les feuilles, l’immersion est totale. Cet aspect sensoriel, cette proximité est vraiment différente de l’accrobranche classique et c’est ce qui m’a particulièrement plu.
Dans un second atelier, la progression se fait différemment. Par un jeu habile de nœud et un peu d’effort nous évoluons à la verticale. Hélio se sent plus à l’aise avec cette technique et lance une compétition mère-fils à laquelle je réponds avec plaisir.
Visiter la maison de la forêt de Leuglay
Accès : rue de Valverset à Leuglay
Activités proposées : expositions permanentes et temporaires, grimpe d’arbre, randonnée forestière guidée, …
Informations pratiques : Maison de la forêt
Taquineries et éclats de rire concluent à merveille ce séjour boisé. J’espère que ces moments passés en famille vous donneront envie d’explorer à votre tour le parc national de forêt. Ici, tout est simplicité et authenticité. De quoi revenir à l’essentiel, se reconnecter à la nature et à ses proches. Une belle parenthèse qui requinque.
Guide pratique tourisme – visiter la Haute Marne
Comment se rendre en Haute Marne ?
Les principales gares de train desservies en Haute Marne sont Chaumont, Langres et Saint Dizier se situant entre 2h15 et 2h45 de Paris. En voiture, il faut compter un peu plus de temps depuis Paris (2h45-3h00).
Découvrir le Parc national de forêt
Le Parc national de forêt est situé à cheval entre le sud de la Haute Marne et le nord de la Côte d’Or. Ce parc national se compose de deux types de zones :
– Le cœur de parc qui correspond à toutes les parties du parc avec une réglementation spécifique pour protéger au maximum les milieux. Il s’agit à 95% de forêts de feuillus caractéristiques des plateaux calcaires. Elles abritent de nombreuses espèces rares (cigogne noire, chat sauvage, sabot de vénus…) et une variété d’écosystèmes (marais tufeux, prairies…).
– Les communes adhérentes du parc qui s’engagent à mettre en place une politique de développement durable.
Au sein du parc national de forêt, il y a de multiples lieux à découvrir et d’activités à tester comme le montre cet article. N’hésitez pas à vous renseignez auprès des offices de tourismes locaux.
Que voir, que faire en Haute Marne ?
Petit récapitulatif de que voir, que faire en Haute Marne (testé et approuvé !) :
- Visiter Langres, une ville perchée avec un joli patrimoine
- Flâner à Chateauvilain et les autres petites cités de caractère
- Faire une visite guidée à l’étonnant moulin de la Fleuristerie
- Se balader en forêt à pied, en vélo, VTT ou à cheval
- S’initier à la faune et la flore des forêts avec des guides naturalistes
- Tester la grimpe d’arbre
- Faire du canoé ou du paddle au lac de Villegusien
- Découvrir le patrimoine de la région (Abbaye de Auberive, moulins, châteaux …)
- …
Pour avoir plein d’informations sur le département mais aussi des avantages et réductions sur les sorties et les évènements, la Haute Marne a mis en place un chéquier numérique. Vous pouvez le télécharger gratuitement en format pdf ou via un Qr code.
Où se loger en Haute Marne ?
Lors de notre séjour, nous avons testé 4 hébergements très différents
Gîte « La p’tite cuisine »
Ce gîte avec une chambre et possibilité de couchage pour 3 personnes est très confortable. Il dispose d’une petite terrasse, d’un jardin privatif et de tout l’équipement nécessaire pour préparer ses repas. Il est situé tout près de Langres.
Les Nids d’Amorey
Ces 3 cabanes tressées en osier placées au cœur de la forêt permettent de dormir la tête dans la canopée. Une bâche amovible permet de dormir à la belle étoile si la météo le permet. Les cabanes sont simples (ni eau, ni électricité) mais bien conçues avec des caissons pour ranger ses affaires et disposer son sac de couchage. A côté, vous disposez de toilettes sèches très pratiques. Quant au cadre, il est superbe et si apaisant. Il est possible d’y loger du 1er mai au 30 septembre. Du matériel est fourni pour vous permettre de passer une nuit agréable. Comptez 45 € pour la location d’une cabane (3 couchages), et même moins si vous êtes randonneur ou cycliste.
Sur le site de leur écocamping, « les chemins de traverse » propose également des roulottes en bois. Elles sont super mignonnes et confortables. Nous avions un lit double et un lit superposé. Hélio a tout de suite investi les lieux. Avec leur petite terrasse et cuisine intégrée, vous pouvez préparer vos repas et manger en extérieur avec vue sur la prairie avec les ânes. Côté sanitaire, vous disposez de toilettes sèches et d’un bloc sanitaires commun pour les douches et l’espace vaisselle.
Le Vauxois
Cet hôtel situé à Vaux sur Aubigny dispose de chambres familiales confortables et spacieuses. Nous avons reçu un bon accueil. Vous pourrez diner au 3 provinces qui est situé à deux pas de maison. Seul bémol, les oiseaux en volière dans le jardin de l’hôtel, nous ne sommes pas fans d’animaux en cage…
Ce reportage est le fruit d’une belle collaboration avec Tourisme Haute-Marne qui a su s’adapter à nos envies. Nos propos restent comme toujours libres et sincères.
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Laura
Droguée aux voyages depuis maintenant plus de 15 ans, je sillonne la planète avec Seb à la recherche de petites ou de grosses bêtes. Des forêts luxuriantes jusqu'aux déserts lunaires, c'est un terrain de jeu parfait pour m'adonner à ma deuxième passion : la photo.