Le Lot évoquait déjà pour Sébastien des souvenirs heureux de vacances en famille. Quant à moi, j’avais en tête un territoire vallonné délimité par une multitude de murs en pierres sèches et ponctué de villages haut perchés. L’idée d’explorer davantage ce département nous séduisait déjà. Alors nous avons rapidement jeté notre dévolu sur le Parc naturel régional des Causses du Quercy. Les PNR, que ce soit celui les Pyrénées catalanes ou celui du marais Poitevin ne nous ont jamais déçus.
Nous avions la certitude d’y trouver une identité singulière, une belle symbiose entre l’humain et son environnement, des histoires passionnantes et beaucoup d’émotions à partager. Ce choix a également été dicté par l’appel des belles pierres. Comme nous sommes amateurs de géologie, il était impensable de passer à côté d’un parc naturel également entièrement classé Géoparc par l’UNESCO. La promesse de découvrir des trésors géologiques d’intérêt international a fini de nous convaincre.
Embarquez donc avec nous pour une visite du Parc naturel régional des Causses du Quercy sous ses différentes facettes tant naturelles et patrimoniales qu’humaines.
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Débusquer les trésors du géoparc du Parc naturel régional des Causses du Quercy
Avant de démarrer, un petit mot sur ce qu’est un Géoparc. Ce terme désigne un territoire dont les paysages et les sites ont une importance géologique à l’échelle internationale. Tout comme pour les parcs naturels régionaux, il y a également une dimension de développement durable. Les Géoparcs labellisés par l’UNESCO ont l’ambition de mettre en place des actions concertées et globales de protection et de valorisation de leur patrimoine géologique mais aussi d’éducation.
Ainsi, de nombreux aménagements et actions sont réalisés pour éduquer les visiteurs à la géologie et leur permettre de comprendre les richesses qu’elle représente. Lors de notre reportage spécifique sur la géologie dans les Alpes de Haute Provence, nous avions bien remarqué toute l’importance de donner des clés de compréhension pour décrypter des paysages. Je peux déjà vous dire que la mission est très bien réussie au sein du Géoparc des Causses du Quercy.
Découvrir la phosphatière du Cloup d’Aural
Nous pénétrons sans le savoir dans un des lieux emblématiques du géoparc. Les phosphatières sont nombreuses dans les Causses du Quercy, on en dénombre environ 300. Il s’agit de gouffres qui ont été remplis en quelques milliers d’années par de l’argile riche en phosphate. D’autres facteurs climatiques ont permis de les préserver de l’érosion.
Tant et si bien, qu’à la fin du 19e siècle, les habitants les découvrent et décident d’exploiter le phosphate utile dans la fabrication des engrais. Mais ce n’est pas la présence de phosphate qui rend ces lieux si intéressants et uniques dans le monde. En exploitant ces sites, les travailleurs y ont trouvé un trésor inestimable : des fossiles d’animaux (600 espèces ) datant de -50 à -20 millions d’années. Grâce à eux, on peut retracer l’évolution de la vie sur 30 millions d’années.
Cette période correspond à la transition entre l’Eocène et l’Oligocène dont il subsiste peu de traces dans le monde. On comprend alors que les phosphatières du Quercy sont un véritable livre ouvert sur une biodiversité révolue.
Tout ceci nous est conté avec une grande passion par Frédéric lors de notre visite guidée. Déjà avant d’entrer dans la phosphatière, nous pouvons observer un trou béant vu d’en haut. D’ici, les traces de l’exploitation sont palpables : poulies, seaux et rails trahissent la frénésie passée. Frédéric prend le temps de nous en dire plus sur la phosphorite et la manière dont les habitants repéraient ces phosphatières.
Puis, nous nous engouffrons dans le cœur de la phosphatière du clou d’Aral. Entièrement vidées de leur argile, les parois rocheuses accueillent désormais une végétation abondante et luxuriante. Frédéric profite du clair obscur de la plus large cavité pour nous dévoiler le bestiaire retrouvé ici. Ces espèces semblent tout droit sorties de l’imagination de quelqu’un qui s’amuserait à faire des puzzles d’animaux.
Si j’ignore tout de ces animaux, c’est qu’ils ont vécu à une période dont on parle peu, celle entre la disparition des dinosaures et l’apparition de l’humain. Pour prolonger cette immersion, nous allons débusquer leurs silhouettes disséminées dans la nature environnante. Notre mission ? Retrouver une vingtaine d’animaux disparus. Une belle animation à faire en famille tout comme les autres parcours en accès libre proposés à l’issue de la visite guidée.
Visiter la phosphatière du Cloup d’Aural
Accès : la phosphatière du Cloup d’Aural se situe sur la commune de Bach.
Horaires : ouvert de mi-avril à début novembre pour les individuels. En fonction des saisons, il y a entre 2 visites guidées par jour à 2 visites par heure (en été).
Tarifs : 9€ pour les adultes, 6 € pour les 5 à 14 ans.
Activités proposées : les visites de la phosphatière se font uniquement de manière guidée à heure fixe. Regardez donc bien les horaires selon votre jour de visite. Autour de la phosphatière, vous pourrez ensuite profiter du parcours libre qui comprend plusieurs espaces en extérieur, thématiques et ludiques (chemin de la paléontologie, jeu de piste sur les animaux disparus, sentier du temps et chemin du phosphate).
Mon astuce : pensez à réserver. Avec la pandémie, les groupes sont limités en nombre de places.
Plus d’informations sur leur site internet : Phosphatière du Cloup d’Aural
Randonner sur le sentier karstique de Crégols
Les Causses du Quercy sont un immense plateau calcaire fissuré par les mouvements de la terre. Poreux, le calcaire laisse s’infiltrer l’eau qui fait alors son œuvre. Grottes, résurgences, igues sont autant de formations géologiques à découvrir sur le sentier karstique de Crégols qui constitue une randonnée de 5 km, aménagée avec des panneaux didactiques pour décrypter le paysage et ses spécificités géologiques.
C’est au pied d’une résurgence que démarre cette balade. Hélio est très impressionné d’apprendre qu’une rivière souterraine a coulé sur des kilomètres avant de ressurgir ici. Puis, nous prenons de la hauteur jusqu’à atteindre le sommet d’une colline qui domine le village de Crégols. Entre les chênes moussus, nous distinguons la vallée et le Lot se frayant un chemin sinueux. A chaque point stratégique que ce soit une phosphatière ou un abri de berger, un panneau nous apporte quelques informations.
Le paysage s’ouvre ensuite, il est délimité par une multitude de murs en pierres sèches si caractéristiques du Lot. Nous approchons du point d’orgue de cette randonnée à savoir l’igue de Crégols, un énorme trou béant de 80 mètres de diamètre et profond de 40 mètres au maximum. Nous n’avons jamais rien vu de tel. Le sol semble s’être effondré d’un seul coup dans des proportions difficiles à appréhender pour nos petits cerveaux.
Ce lieu est une preuve superbe que les Causses du Quercy sont un gruyère géant. L’eau a tellement creusé le sous-sol que le plafond a fini par s’affaisser. Nous en faisons le tour admirant la nature qui s’est emparée de cet espace nouveau.
Si vous êtes amateurs de plongée spéléo, sachez que le Lot, dont le site de Crégols, est réputé mondialement pour ses opportunités de plongée souterraine.
Randonner sur le sentier karstique de l’igue de Crégols
Le départ de la randonnée se situe sur la place de l’église de Crégols. Vous verrez facilement le panneau de départ ainsi que le balisage.
La randonnée est d’environ 5 km. A part une bonne montée au départ, il n’y a pas de difficulté particulière.
Il est possible d’accéder plus rapidement à l’Igue sans réaliser toute la randonnée.
Plus d’informations sur le sentier karstique de Crégols
S’engouffrer dans les grottes de Lacave en petit train
On ne peut décemment pas visiter les Causses du Quercy et son parc naturel régional sans une incursion dans une grotte. Nous jetons notre dévolu sur celles de Lacave pour une raison enfantine : elle est accessible en petit train !
Nous voulions étonner Hélio, c’est chose faite. Il trépigne d’impatience derrière les grilles où attend cet étrange véhicule qui ressemble à s’y méprendre à un métro. Nous prenons place pour quelques minutes de trajet qui font grande impression. Ensuite, il nous reste à parcourir un escalier bien pentu, les beautés souterraines se méritent tout de même un peu.
Nous débouchons sur une galerie bien large. Tout en contemplant l’eau translucide dans le bassin et les premières concrétions, nous écoutons l’histoire de la découverte des grottes et tous les efforts déployés pour la rendre accessible au grand public. Ensuite, nous déambulons de galeries en galeries, en admirant les stalactites, les colonnes et autres types de concrétions.
Nous avons beau déjà connaître ces phénomènes géologiques, la fascination reste intacte. On se délecte de la réflexion des stalactites, des scintillements sur la surface jusqu’à arriver dans le noir presque absolu.
La grotte se transforme alors en ciel étoilé. Un système d’éclairage UV met en lumière les milliers de gouttes d’eau à l’extrémité des concrétions. C’est une belle manière de valoriser l’action lente de l’eau. Nous avançons dans cette pénombre et la lumière réapparaît progressivement. L’ultime galerie se dévoile petit à petit et achève à merveille cette découverte.
Visiter les grottes de Lacave
Accès : les grottes sont situées dans le village de Lacave. L’accès est bien signalisé.
Horaires : ouverte de février à décembre – Horaires variables selon les saisons.
Tarifs : 9 € tarif plein et 6,50 € de 4 à 13 ans.
Activités proposées : visite de la grotte avec accès en train électrique, concerts, pique-niques insolites, siestes géologiques …
Mon astuce : Il fait frais toute l’année dans la grotte donc couvrez vous suffisamment.
Plus d’informations sur leur site internet : Grotte de Lacave
Découvrir les différentes facettes du patrimoine du Parc naturel régional des Causses du Quercy
Il est des territoires où le lien entre le patrimoine et l’environnement immédiat est palpable. C’est le cas dans les parcs naturels régionaux et celui des Causses du Quercy ne fait pas exception.
Découvrir le patrimoine traditionnel sur le Sentier de la Brebis
En visitant le Lot et les Causses du Quercy, les murs de pierres sèches créent une mosaïque aux contours lumineux. Je ne m’étais jamais posée la question de leur omniprésence. En empruntant le sentier de la Brebis à Espédaillac, je creuse le sujet. Cette balade aborde le patrimoine traditionnel lié à l’élevage des brebis. Le sol calcaire est tellement fractionné par l’eau que de multiples cailloux calcaires jalonnent le moindre espace. Pour utiliser ou cultiver la terre, il a donc été nécessaire dans un premier temps de les extraire.
Plutôt que de rester inutiles, ils ont servi à bâtir des murets qui servent à délimiter les parcelles et aussi différents abris pour les bergers (caselles et gariottes). Je comprends mieux le déploiement de ces constructions en pierres sèches désormais. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de construction nouvelle de ce type mais la volonté de préserver ce patrimoine singulier et de le vulgariser, ce que fait très bien ce sentier d’interprétation.
En chemin, d’autres panneaux avec des manipulations ludiques et originales (puzzles, énigmes, éléments tactiles…) nous plongent dans le quotidien des éleveurs de brebis. Dans ce village, les pâturages sont importants pour une raison bien précise : l’eau. Espédaillac est en effet en lien avec une source d’eau, denrée rare dans les Causses du Quercy où elle a tendance à retourner rapidement dans les entrailles de la terre du fait de la porosité du calcaire.
Sur le chemin, on tombe donc sur des « lacs ». Notre étonnement est grand en découvrant ce qui est pour nous des petites mares aménagées. Ce terme nous paraît abusif mais nous rappelle que l’usage des mots est toujours à mettre en parallèle avec les références de chacun.
Notre conseil restaurant à Espédaillac
L’Auberge de Beauville
Le bourg – Espédaillac
Après notre balade sur le sentier de la Brebis, nous étions au bon endroit pour tester l’Auberge de Beauville située dans le même village. La bâtisse en pierre apparente, surmontée de plantes grimpantes est déjà charmante. Une fois la porte poussée, nous avons de suite la confirmation qu’il s’agit d’une bonne adresse (la salle est comble alors que nous voyageons hors saison et que le village n’est pas sur un circuit touristique). Les effluves de soupe et le cadre nous indiquent également que l’authenticité et la générosité sont au rendez vous.
Cela va très vite se confirmer dans nos assiettes. Deux menus au choix composés de plats traditionnels confectionnés maison avec des produits locaux. Ici, pas de chichi, on se sent comme à la maison et j’adore ça. Les plats défilent, c’est simple, réconfortant et délicieux. Vous remarquerez aussi que le propriétaire est également coutelier. Vous pourrez même craquer pour l’une de ses créations comme les couverts avec lesquels vous avez mangé.
Réservation conseillée au 05 65 40 55 62 – Le restaurant n’a pas de site internet.
Visiter le château de Cénevières dans la vallée du Lot
L’adaptation à son milieu sait aussi prendre des proportions plus spectaculaire. C’est le cas du château de Cénevières que nous avons eu la chance de visiter en compagnie de Patrick, l’un de ses propriétaires. En poussant les lourdes portes du château, l’hétérogénéité de ses différentes parties prouve que le château à traversé les époques du Moyen Âge jusqu’à nos jours, ce que nous confirme rapidement Patrick.
Sa symbiose avec l’environnement devient palpable quand nous arrivons aux terrasses. De là, on prend la mesure de son emplacement. Il est réellement à flanc de falaises, ses murs semblent tomber à pic dans le Lot situé en contrebas. Mais ce n’est pas la vue et l’emplacement sensationnel qui ont poussé la famille Gourdon à y développer une place fortifiée. La raison est tout autre, Patrick nous questionne mais nous peinons à trouver.
L’eau ! là encore nous retrouvons cet élément essentiel. Dans le parc naturel régional des Causses du Quercy, elle est rare, elle se fait la malle dans les profondeurs rendant son accès compliqué. Mais ici, elle coule en abondance au pied du château. D’immenses citernes au sous-sol ont même été créées en cas de siège. De l’eau et une vue dégagée pour anticiper l’arrivée des ennemis, deux éléments essentiels pour établir un tel édifice.
Si les façades et lieux extérieurs nous ont beaucoup plu, les dix pièces meublées nous ont fait grande impression. Si Hélio retient surtout les oubliettes, j’ai quant à moi été happée par le récit passionnant de Patrick sur la volonté farouche de transmettre les savoirs développés à la Renaissance et facilités par la reproduction d’ouvrages. Dans le château de Cénevières, ce sont même les murs qui éduquent les visiteurs. De leurs voyages lointains, les propriétaires ramènent des connaissances nouvelles et les exposent dans des fresques ; les prémices du blogging !
Lors des dîners ou discussions dans les cabinets, les visiteurs avaient le temps de les regarder, elles étaient un support, un prétexte à de nombreuses conversations. Si vous venez au château de Cénevières, je vous conseille la visite guidée qui apporte un réel supplément d’âme au lieu.
Visiter le château de Cénevières
Le château de Cénevières est situé dans le village du même nom entre Saint-Cirq-Lapopie et Carjac. Il est très facile à trouver avec Google Maps ou équivament. La visite coûte entre 8 et 9€ (libre ou guidée). Vous pouvez réserver en ligne sur leur site internet.
Le château comme les autres prestataires que je cite dans l’article fait partie des acteurs marqués « Valeurs Parc Naturel Régional »
Plus d’informations sur leur site internet : Château de Cénevières
Se promener sur le Chemin-livre et le chemin de Compostelle
Le chemin de Compostelle traverse les Causses du Quercy. Il s’agit de la voie du Puy balisée par le GR 65. Deux tronçons ont même été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est sur l’un d’eux que nous allons nous balader à la fois pour découvrir la nature environnante mais aussi pour débusquer une autre curiosité. Entre Bach et Laburgade, des artistes ont ajouté leur grain de sel en jalonnant le parcours de 14 histoires dessinées sur des pierres. Chaque œuvre est pour nous l’occasion de faire une pause contemplative. J’imagine que pour le pèlerin qui marche toute la journée, elles suscitent un intérêt nouveau et motivent à avancer davantage.
Notre conseil restaurant à Bach
Lou Bourdié
Le Bourg – Bach
Cette auberge est une institution locale. Comme à la maison, le feu crépite et nous nous installons devant l’âtre. L’ambiance est chaleureuse et nous apprécions la décoration à l’ancienne. Les plats ne tardent pas à arriver comme le potage de bienvenue, du chou farci et des plats en sauce sans oublier le fromage et le dessert. Une cuisine réconfortante et un cadre agréable pour partager un bon moment. Allez y les yeux fermés.
Plus d’informations sur leur site internet : Auberge Lou Bourdié
Randonner au Moulin du Saut
Lors d’une après-midi moins chargée, nous avions un peu de temps pour une balade. Nous avons choisi un peu au hasard celle du Moulin du Saut. Canyon, espace naturel sensible, moulins, autant de mots qui ont titillé notre curiosité en lisant le descriptif du sentier. Ce circuit d’environ 4 km permet de découvrir le canyon de l’Alzou et les différents écosystèmes qui le recouvrent de son sommet jusqu’au lit de la rivière. Sur une petite distance, le paysage ne cesse de changer.
Au sommet du canyon, les pelouses sèches s’accrochent fermement au calcaire. Plus on descend, plus la forêt est dense et mystérieuse. L’exubérance végétale indique le chemin de l’eau. Au fond de ce canyon, nous sommes surpris de tomber sur les ruines du moulin du saut, inséré à même la falaise. Recouvert de mousse, il est un vestige féérique du 18e siècle.
Pour terminer en beauté, le sentier remonte le canyon à travers la forêt de chênes. La hauteur du canyon prend alors tout son sens. C’est vertigineux et rend d’autant plus insolite l’emplacement du moulin aperçu quelques instants auparavant.
Saint-Cirq-Lapopie et Rocamadour, de superbes villages emblèmes du Quercy
Dans les incontournables à visiter dans les Causses du Quercy, il y a également de magnifiques villages comme Saint-Cirq-Lapopie labellisé « Plus beaux villages de France » ou bien aussi Rocamadour. Nous y sommes passés rapidement car nous voulions consacrer plus de temps sur des lieux moins connus du parc naturel régional.
Ces villages peuvent être très fréquentés en haute saison. A la Toussaint, l’affluence était minime et c’est selon nous un excellent moment pour les parcourir. Une fois garé dans les parkings mis à disposition, il n’y a qu’à flâner au hasard pour être émerveillé.
L’un comme l’autre, ils épousent le relief à merveille. Les maisons et édifices s’imbriquent parfaitement. A Saint-Cirq-Lapopie, nous avons profité des différents points de vue à l’entrée du village ou depuis le parking n°5. Vous pouvez également grimper sur le rocher au cœur du village. Magnifique panorama à 360° en récompense.
En parcourant les ruelles, on se perd volontiers, de l’église aux ruines du château en passant par le musée du safran ou une petite boutique artisanale.
Quant à Rocamadour, nous le visiterons une prochaine fois. Cela ne nous empêche pas de l’admirer le temps d’un pique-nique avec vue.
Visiter la vallée du Célé de haut en bas
Voguer sur le Célé en canoë
Les Causses du Quercy sont traversés par la vallée du Lot, mais il existe aussi d’autres vallées plus secrètes comme celle du Célé. Depuis que j’ai écouté l’épisode qui lui est dédié dans le podcast « La France Baladeuse », il me tardait de la découvrir. Cette immersion sonore m’a rendu bien impatiente, je dois le dire. Et nous n’avons pas fait les choses à moitié, car nous l’avons exploré de multiples manières.
Le Célé étant une rivière, quoi de plus logique que de démarrer par une balade en canoë ? Rendez-vous est pris à Kalapca Loisirs pour prendre possession du matériel. La météo semble en ma faveur, je croise les doigts car il y a tout de même 8km à parcourir. Pendant que je ramais, Seb et Hélio ont choisi quant à eux une autre activité proposée par cette structure : une initiation à la spéléo (je vous raconte juste après).
Pour démarrer, on m’accompagne 8km en amont avec le canoë. La route suit le Célé et le moniteur peut donc facilement nous indiquer les conseils spécifiques à certains passages. Puis c’est le moment de se mettre à l’eau et de passer la première difficulté. Ensuite tout n’est que sérénité et émerveillement. Le Célé est entouré d’une végétation aux teintes automnales et encerclé de falaises à en avoir un torticolis.
Ses rives préservées font le bonheur des oiseaux. Un martin pêcheur me précède à plusieurs reprises comme s’il m’indiquait le chemin (j’aime m’inventer des histoires). Plus tard, ce sont de subtiles bergeronnettes et un délicat cincle plongeur qui me font l’honneur de leur présence. Le canoë invite à prendre son temps et je ne me fais pas prier.
M’échouant volontairement sur un banc de sable pour contempler des fortifications (le « château des Anglais ») insérées dans la paroi rocheuse, je regarde des rapaces tournoyer dans les airs. Plus tard, l’eau a creusé comme une vague dans la falaise. Je passe en dessous, éblouie par cet art naturel. Mes sens sont en éveil et j’oublie vite les fraîches éclaboussures.
Le soleil d’automne illumine ce paysage féérique et me réchauffe. Sans m’en rendre compte, après 2h à ramer, je suis déjà arrivée. Trempée mais heureuse, j’attends mes acolytes, partis explorer les profondeurs.
Faire de la spéléo dans la vallée du Célé
A tendance légèrement claustrophobe, la spéléologie n’est pas une de mes activités préférées même si je sais sortir de ma zone de confort. Je laisse donc à Sébastien et Hélio le soin de tester le parcours d’initiation proposé par Kalapca Loisirs. Depuis plusieurs semaines, Hélio est assez anxieux au sujet de cette activité mais ses appréhensions semblent s’envoler et laisser place à la fierté quand il endosse sa combinaison, ses bottes et son casque. L’idée a fait du chemin dans sa tête et il se sent prêt à affronter ses peurs.
C’est donc d’un pas décidé qu’il entame la phase d’approche jusqu’à la grotte. Très attentif aux consignes du moniteur, il se sent comme un poisson dans l’eau dès les premiers mètres. La fierté gagne du terrain quand il se rend compte qu’il peut se faufiler beaucoup plus facilement que les adultes présents.
Le retour peut se faire en autonomie. Hélio prend ce défi très à cœur. En activant son sens de l’orientation, il évite même à son père de se perdre. Des jours après, Hélio n’aura de cesse de nous demander de refaire de la spéléo. Je crois que le pari de cette initiation est gagné.
Faire du canoë et/ou de la spéléo dans la vallée du Célé
Accès : les locaux de Kalapca se situent à Conduché. Ils sont bien indiqués sur Google Maps.
Horaires : la plupart des activités peuvent se pratiquer du printemps jusqu’aux vacances de la Toussaint. N’hésitez pas à les contacter pour plus d’informations. L’équipe est super sympa.
Activités proposées : location de canoë, parcours tyrolienne, via ferrata, spéléologie, tir à l’arc, VTT… Il y a l’embarras du choix.
Plus d’informations sur leur site internet : Kalapca Loisirs
Décrypter la vallée du Célé avec Magali
Après ces expériences sensorielles, nous poursuivons la découverte de la vallée du Célé depuis Sauliac-sur-Célé en compagnie de Magali de l’atelier nature Hirondelles. Elle a choisi cet endroit car il regroupe selon elle les caractéristiques majeures des Causses du Quercy. Un lieu idéal pour évoquer la géologie, le patrimoine mais aussi la faune et la flore. Depuis le parking dans le cœur du village, nous empruntons dans la brume le chemin qui mène jusqu’à la partie ancienne du village. Pour la vue, il faudra attendre que l’épaisse brume se dissipe. Il est amusant d’imaginer le paysage que Magali est en train de nous décrire.
Peu à peu, nous commençons à voir à quelques mètres et on devine déjà d’immenses parois rocheuses blanches et ocres. Le voile apporte du mystère et beaucoup de suspense. Avec la lumière rasante, il est aussi un révélateur de la faune locale. Les toiles d’araignées, d’ordinaire très discrètes, brillent et ressortent dans ce décor en noir et blanc. Leur architecture en dit long sur leur propriétaire.
L’occasion pour Magali de nous raconter quels animaux vivent sur les Causses. En été, il n’est pas rare de voir se prélasser différentes espèces de lézards et des serpents. Ils apprécient les pierres qui captent la chaleur et les nombreux interstices que les murs proposent. Quand le soleil se lève en fin de matinée, c’est un ballet de papillons qui s’agitent devant nos pupilles ébahies.
Hélio, tel un entomologiste, les attrape avec un filet spécial pour les observer de plus près et tenter de les identifier. Il faut faire vite pour ne pas les embêter trop longtemps. De l’agitation en haut des falaises capte notre attention, un tichodrome échelette nous fait l’honneur de sa présence. Ce petit oiseau laisse entrevoir son plumage d’un rose intense quand il s’envole, une merveille.
La partie patrimoine n’est pas en reste sur cette balade. Les quelques maisons accrochées à flanc de falaises et les constructions en pierre sèche sont de beaux exemples pour aborder le bâti si singulier des causses du Quercy et du Lot. Pour couronner cette balade aussi belle qu’instructive, Magalie offre même à Hélio une petite expérience scientifique pour analyser les roches. Muni d’une pipette, d’un peu de vinaigre et de quelques cailloux, il doit retrouver quelle est la roche calcaire. Il refera l’expérience plusieurs fois, rigueur scientifique oblige !
J’espère que cette immersion dans les Causses du Quercy vous donnera envie à votre tour de les découvrir. L’alliance entre le minéral et le végétal, l’humain et l’animal anime encore nos jolis souvenirs.
Guide tourisme – visiter les Causses du Quercy
Comment se rendre dans le Parc naturel régional des Causses du Quercy ?
Pour visiter les Causses du Quercy et son parc naturel régional, il faut vous rendre dans le département du Lot. En voiture, comptez environ 5h de route depuis Paris et environ 1h de Toulouse.
En train, empruntez par exemple la ligne Paris-Toulouse qui dessert plusieurs gares comme Cahors, Souillac, Gourdon. Les autres gares importantes à proximité sont Figeac et Brive-la-Gaillarde. Ensuite, il s’avère plus pratique d’avoir une voiture pour aller d’un site à un autre.
À moins que vous ne choisissiez de faire de la randonnée itinérante, notamment sur le chemin de Compostelle.
Quand visiter le Parc naturel régional des Causses du Quercy ? A quelle saison ?
Nous avons visité les Causses du Quercy en automne durant les vacances de la Toussaint. Nous avons trouvé que c’était une saison idéale pour profiter de températures clémentes et d’une affluence moindre sur les sites les plus connus (Rocamadour, Saint-Cirq- Lapopie). A ce moment, la plupart des activités étaient encore ouvertes. Certaines commençaient à fermer alors je vous recommande d’y aller avant le début de novembre. Dès novembre, il faudra davantage planifier pour trouver un hébergement, des restaurants et des prestataires et vous assurer que ce que vous voulez visiter soit ouvert.
Je conseillerai également le printemps, car les Causses du Quercy sont réputées aussi pour leurs orchidées et de nombreuses fleurs qui s’épanouissent à cette saison. L’été est une belle saison, mais sachez qu’il peut faire particulièrement chaud et que les sites touristiques majeurs sont pris d’assaut. Le hors saison, c’est toujours une bonne idée. Si vous voyagez en été, vous aurez encore plus de raisons de faire un pas de côté et d’aller découvrir des lieux plus confidentiels comme ceux évoqués dans cet article.
Comment se déplacer dans le parc naturel régional des Causses du Quercy ?
Même si la voiture semble le moyen le plus simple, vous pouvez aussi opter pour un séjour itinérant à pied ou à vélo.
Le Lot promeut également des séjours sans voiture et communique sur les liaisons en bus et train du territoire. Vous pouvez regarder sur leur site si votre projet est faisable de cette manière là.
Organiser son séjour dans les Causses du Quercy de manière durable : la marque « Valeurs Parc naturel régional »
Dans un premier temps, je vous conseille d’aller flâner sur le site internet du parc naturel régional des Causses du Quercy qui recense tous les lieux intéressants à visiter. Il y a aussi beaucoup de documentation sur les spécificités du parc ce qui peut vous donner un bel aperçu de ce qui vous attend et vous aider à choisir que voir et que faire dans les Causses du Quercy.
Tout savoir sur le parc naturel régional des Causses du Quercy
Sur leur site, vous trouverez également les acteurs marqués « Valeurs Parc Naturel Régional » dont je parlais précédemment. Cette appellation qu’elle soit donnée à des hébergeurs, restaurateurs, artisans ou prestataires d’activités, vous garantit d’être accompagné par des personnes passionnées, qui aiment leur territoire et ont à cœur de le partager de manière durable. C’est un gage de qualité et d’éthique. Tous les acteurs (excepté le restaurant « Lou Bourdié ») que nous avons mentionné dans cet article en font partie.
Sachez qu’il est également possible d’aller à la rencontre de producteurs locaux. N’ayant pas encore fait d’animation auprès d’apiculteurs avec notre fils, nous avons profité de notre passage pour rencontrer Olivier, d’Abeilles et nature. Dans son atelier où il prépare son miel et confectionne des pâtisseries, il a partagé avec nous tous les secrets des abeilles. Du mode de communication de ces insectes à la fabrication du miel en passant par l’organisation d’une ruche, nous avons appris énormément de choses grâce à l’animation précise et complète d’Olivier. Sa passion est communicative.
Découvrir les produits et points de vente d’Abeille et nature
Où se loger dans les Causses du Quercy ?
Lors de notre séjour, nous avons pu tester différents types d’hébergement. Leur point commun ? Développer une approche éco-responsable et travailler de concert avec les autres acteurs du territoire pour proposer une offre durable.
Hôtel restaurant La Truite dorée
Situé à Vers, cet hôtel 3* au bord de l’eau a accompagné notre première nuit. Arrivés tard, nous n’avons pas pu profiter de tous les services de l’hôtel, notamment de la belle piscine et du spa. En revanche, nous avons apprécié le cadre au bord de l’eau et la terrasse ombragée sous un arbre aux feuilles monumentales. La chambre, même si elle n’était pas à notre goût question décoration, était très confortable et nous a permis de récupérer de notre longue route. L’hôtel propose aussi un restaurant avec de nombreux plats traditionnels. Service de qualité et jolies saveurs au rendez-vous.
Le mas de Redoules
Situé dans les hauteurs, à 4 km seulement de Saint-Cirq-Lapopie, le mas de Redoules est une superbe maison ancienne dont une partie a été convertie en chambres d’hôtes. Dans l’immense terrain, une cuisine d’été avec une large terrasse a été aménagée pour prendre son petit déjeuner et cuisiner le soir si vous n’avez pas envie de ressortir. C’était très agréable de s’y retrouver le soir et le matin. La chambre avec un étage a permis à chacun d’avoir son espace pour dormir. La literie était très confortable. Le cadre naturel autour de la maison est un enchantement le soir au coucher du soleil. Quand la nuit tombe, une surprise vous attend dans le ciel : la voie lactée. Le site se situe dans « un triangle noir » propice à l’observation des étoiles. Au petit matin, c’est la brume qui prend le relais pour apporter une autre touche féérique.